Certaines des lois et des infrastructures qui vont permettre, à partir de 1940, les persécutions antisémites en France, ne datent pas du régime de Vichy. Une partie de cet arsenal législatif a été édifié, sous forme de décrets-lois, à partir de 1938, par le gouvernement du radical Edouard Daladier, soutenu par la Chambre du Front Populaire et où figuraient d'authentiques anti-nazis, comme Jean Zay et Georges Mandel. Je reproduis ci-dessous des extraits du chapitre "Dehors les étrangers", de mon livre "La guerre avant la guerre, quand la presse prépare au pire" (Seuil, 2022). Je laisse aux lecteurs le soin d'établir eux-mêmes les ressemblances et les différences.
Le 19 décembre 2023 restera dans l’histoire comme la journée de la honte, celle de la préférence nationale. L’inégalité des droits entre les êtres humains sur un même territoire est inscrite dans la loi.
Ainsi, toutes les demandes racistes des Républicains ont été entérinées par les Macronistes : APL, AME, prestations sociales, droit du sol, hébergement des mineurs, centres de rétention, droit d’asile, OQTF, caution pour les étudiants étrangers, regroupement familial, déchéance de nationalité… Toutes les prétendues « lignes rouges » de la Loi Darmanin ont sauté.
On a voulu faire croire aux Françaises et aux Français qu’il existait un barrage républicain contre l’extrême droite qui met en péril la cohésion de notre société. Avec le vote de la loi Darmanin, nous vérifions aujourd’hui que la majorité présidentielle comme la droite courent derrière le Rassemblement national au mépris des valeurs humanistes de notre pays et du pragmatisme le plus élémentaire.
L'un des derniers motifs d'indignation offerts par l'actualité judiciaire consiste dans les conditions de la relaxe le 29 novembre 2023 d'Éric Dupond-Moretti par la très controversée Cour de justice de la République. Ces conditions ravivent le débat sur la nécessité désormais impérieuse de supprimer cette juridiction d'exception qui bafoue gravement le principe de l'égalité des citoyens devant la loi. Les décisions rendues par cette juridiction pourraient prêter à sourire si elles ne se rapportaient pas à de hautes fonctions publiques et à des faits reprochés, souvent d'une extrême gravité. Cette décision offre l'occasion de revenir sur l'histoire de cette juridiction si décriée, mais également sur ces règles de fonctionnement dérogatoire qui font des ministres des justiciables d'exception. Pourtant, en raison de l'importance de leurs fonctions, ils devraient au contraire être tenus par un devoir renforcé d'exemplarité.
Nous appelons les parlementaires à abroger le délit de « groupement en vue de la préparation de violences », l’une des dispositions pénales floues qui, récemment encore, à l’occasion des manifestations contre la réforme des retraites, se révèle être une importante entrave au droit de manifester pacifiquement. Cette réforme est urgente et nécessaire.
De Jean-Michel Blanquer à Muriel Pénicaud en passant par Julien Denormandie, plus de la moitié des anciens ministres et secrétaires d’État d’Emmanuel Macron ont rejoint le secteur privé à leur sortie du gouvernement. Un grand nombre d’entre eux ont créé des sociétés de « conseil » pour monnayer leur expérience des arcanes du pouvoir en toute discrétion.
Si la pratique des « pantouflages » et des reconversions d’anciens ministres dans le secteur privé n’est pas nouvelle en France et ne date pas de l’accession d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, l’élection de 2017 aura tout de même marqué un cap symbolique. Ouverture à la société civile selon les uns, soumission de l’État à une « caste » emmenée par un ancien banquier de Rothschild selon les autres, une chose reste sûre : jamais les « portes tournantes » entre l’État et le secteur privé n’avaient été aussi massivement empruntées.
C’est ce dont témoigne, outre le parcours du locataire de l’Élysée lui-même, celui de ses premiers ministres successifs. Édouard Philippe, en sus de sa carrière politique, est à l’origine un haut fonctionnaire du Conseil d’État qui a travaillé pour un cabinet d’avocats d’affaires, puis en tant que responsable des affaires publiques – autrement dit lobbyiste en chef – du groupe nucléaire Areva. Après avoir quitté Matignon, il a intégré le conseil d’administration du groupe Atos. Jean Castex, pour sa part, a pris la direction de la RATP après avoir brièvement fondé une société de conseil. L’actuelle Première ministre Élisabeth Borne a alterné divers postes dans des cabinets ministériels ou à la mairie de Paris avec des passages au sein de grands groupes – la SNCF, le groupe de BTP Eiffage, puis la RATP.
À la suite des attaques du Hamas et de la mise en place du siège de Gaza par Israël beaucoup des réactions en France sont lamentables.
« Même les simples événements culturels, comme une pauvre exposition sur la Palestine à l’Institut du Monde Arabe, se voient être annulés. L’objectif est clair : pour justifier les massacres à venir, il faut déshumaniser les Palestiniens. Ils n’existent plus en tant que tels, ils sont tout entier “le Hamas”. »
Dans un échange saisi par la justice, deux salariés d'Amesys/Nexa évoquent une filature, l’identification du véhicule et de l’adresse du rédacteur en chef de Reflets et l’idée d’y poser une bombe. Le dossier judiciaire portant sur « une complicité de torture ou acte de barbarie, traitements inhumains et dégradants » n'a pas empêché l'exfiltration de deux anciens d’Amesys vers l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Un message clair envoyé par l'État français...
La question d’un coup d’état d’extrême droite ne se pose plus donc en terme de possibilité mais de calendrier. La dissolution de la police n’est plus une idée déraisonnable mais une nécessité à court terme.
«Dans une carrière de policier vous allez commettre une illégalité, forcément. Aujourd’hui on doit traiter les policiers différemment, il doit y avoir une inégalité dans le traitement des policiers en faveur de ces policiers. Il doit y avoir une excuse de violence, je pèse mes mots. Ça doit passer par une Cour particulière, ou une commission, ou un organisme particulier.»
Ce ne sont pas les mots d’un fasciste dans les années 30, ni l’extrait d’un programme d’extrême droite radicale. Ce sont les mots de Jean-Michel Fauvergue, sur Cnews, le 22 juillet 2023.
Blast s'est penché sur l’Indemnité Représentative de Frais de Mandat (IRFM) aujourd'hui devenue AFM, pour Avance de Frais de Mandat, allocation dont les députés et les sénateurs bénéficient pour couvrir certains de leurs frais professionnels. Si son utilisation est censée couvrir une liste aussi stricte et limitée d'applications professionnelles, une grande partie des élus a tendance à s'en servir comme d'un très gros bonus.
Millions d'euros d'argent public utilisés comme argent de poche par les parlementaires, détournements de fonds publics, patrimoine immobilier, vacances, soins esthétiques et nouvelle télé aux frais de l'Etat... nous dressons la liste des parlementaires qui profitent illégalement de la généreuse indemnité.
Hier soir, Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, relayé par le préfet de police de Paris, est monté d’un cran dans l’échelle des attaques à l’autorité judiciaire. Voulons-nous d’une justice qui agit sous l’influence de telle autorité ou tel groupe de pression ? Nous attendons du Président de la République qu’il dénonce fermement cette attaque inédite à la séparation des pouvoirs. Il en va de la sauvegarde de l’État de droit.…
La contre-insurrection est une méthode de répression théorisée par l’État français depuis la Guerre d’Algérie. Cette doctrine politique et militaire vise à obtenir le soutien de la population dans le cadre d’un conflit entre les autorités et leurs adversaires. La guerre contre-insurrectionnelle repose sur deux principes : frapper le plus violemment possible les opposant-es et, en parallèle, les isoler en menant des actions de propagande pour obtenir l’adhésion des habitant-es. Cette guerre dans les esprits est autant, voire plus importante que la guerre sur le terrain militaire. Il s’agit «d’opérations psychologiques», ou «psy-op». Cette doctrine a été utilisée lors des guerres coloniales et anti-communistes, puis exportée dans de nombreux régimes autoritaires. Elle est désormais appliquée partout.
À l'Assemblée nationale, lundi 10 juillet 2023, lors de la commission "Organisation des groupuscules violents en manifestation : Table ronde des entreprises de réseaux sociaux", Sarah Bouchahoua (1), la responsable des affaires publiques de Snapchat explique avoir travaillé conjointement avec le ministère de l'Intérieur et les forces de l'ordre, pour modérer les contenus et promouvoir du contenu anti-manifestation, dans les derniers jours des émeutes ; “l'ensemble des stories publiées sur la map, c'étaient des utilisateurs qui se plaignaient des émeutes”.
(1) Sarah Bouchahoua a été la collaboratrice de l'ex-députée LREM Laetitia Avia.
Journaliste d'investigation indépendante, Inès Léraud a enquêté de longues années, en Bretagne, sur le scandale environnemental des algues vertes, et ses racines agro-industrielles. Sa bande dessinée Algues vertes, l'histoire interdite, a connu un grand succès de librairie, avec plus de 150 000 exemplaires vendus, et c'est désormais au cinéma qu'elle s'apprête à faire connaître ce travail, à travers un film dont elle est coscénariste, aux côtés de Pierre Jolivet, en salles le 12 juillet prochain. Entretien.
Des ministres qui rejoignent des multinationales, des députés qui deviennent lobbyistes ou inversement, des hauts fonctionnaires qui se mettent au service d’intérêts économiques qu’ils étaient chargés de réguler...
Enquête sur le grand brouillage des frontières entre public et privé.
Au-delà des scandales, un enjeu démocratique !
La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties «illibérales» juge Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, pour qui Emmanuel Macron vit dans une réalité parallèle et joue avec le feu
Travail. Le casse du siècle. Un braquage silencieux s’opère dans le pays. C’est l’éléphant au milieu du débat économique, dont on ne vous parle pourtant jamais : 10% de la valeur ajoutée sont passés du travail au capital en France. La part revenant aux salariés a en effet chuté dans le pays. Elle était de 75% au début des années 80, elle stagne autour de 65% aujourd’hui (source : INSEE). Ces 10 points de pourcentage d’écart représentent un incroyable magot : 250 milliards d’euros (10% de 2 500 milliards, le montant du PIB, ndlr). Vous avez bien lu : 250 milliards d’euros.
Aniss, 23 ans, étudiant, livre pour Regards le témoignage de son arrestation arbitraire et de la justice politique qu'il a découverte. Ou quand (...)
L’État réprime durement les manifestants écologistes, mais ne touche pas aux mobilisations d’agriculteurs productivistes. La preuve en trois exemples.
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« Depuis, à l’appel de la FNSEA, on ne compte plus les tonnes de pneus, de palettes brûlées sur la voie publique, les installations ferroviaires sabotées, les véhicules de police et de gendarmerie détériorés, les denrées alimentaires et récoltes détruites, les bâtiments officiels aspergés de lisier ou mis à sac, les fonctionnaires molestés. »
Malgré ces atteintes aux personnels et aux bâtiments de service public, les manifestations de la FNSEA ne déclenchent pas la mobilisation de milliers de forces de police et l’utilisation de milliers de grenades.