La contre-insurrection est une méthode de répression théorisée par l’État français depuis la Guerre d’Algérie. Cette doctrine politique et militaire vise à obtenir le soutien de la population dans le cadre d’un conflit entre les autorités et leurs adversaires. La guerre contre-insurrectionnelle repose sur deux principes : frapper le plus violemment possible les opposant-es et, en parallèle, les isoler en menant des actions de propagande pour obtenir l’adhésion des habitant-es. Cette guerre dans les esprits est autant, voire plus importante que la guerre sur le terrain militaire. Il s’agit «d’opérations psychologiques», ou «psy-op». Cette doctrine a été utilisée lors des guerres coloniales et anti-communistes, puis exportée dans de nombreux régimes autoritaires. Elle est désormais appliquée partout.
À l'Assemblée nationale, lundi 10 juillet 2023, lors de la commission "Organisation des groupuscules violents en manifestation : Table ronde des entreprises de réseaux sociaux", Sarah Bouchahoua (1), la responsable des affaires publiques de Snapchat explique avoir travaillé conjointement avec le ministère de l'Intérieur et les forces de l'ordre, pour modérer les contenus et promouvoir du contenu anti-manifestation, dans les derniers jours des émeutes ; “l'ensemble des stories publiées sur la map, c'étaient des utilisateurs qui se plaignaient des émeutes”.
(1) Sarah Bouchahoua a été la collaboratrice de l'ex-députée LREM Laetitia Avia.
Journaliste d'investigation indépendante, Inès Léraud a enquêté de longues années, en Bretagne, sur le scandale environnemental des algues vertes, et ses racines agro-industrielles. Sa bande dessinée Algues vertes, l'histoire interdite, a connu un grand succès de librairie, avec plus de 150 000 exemplaires vendus, et c'est désormais au cinéma qu'elle s'apprête à faire connaître ce travail, à travers un film dont elle est coscénariste, aux côtés de Pierre Jolivet, en salles le 12 juillet prochain. Entretien.
Des ministres qui rejoignent des multinationales, des députés qui deviennent lobbyistes ou inversement, des hauts fonctionnaires qui se mettent au service d’intérêts économiques qu’ils étaient chargés de réguler...
Enquête sur le grand brouillage des frontières entre public et privé.
Au-delà des scandales, un enjeu démocratique !
La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties «illibérales» juge Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, pour qui Emmanuel Macron vit dans une réalité parallèle et joue avec le feu
Travail. Le casse du siècle. Un braquage silencieux s’opère dans le pays. C’est l’éléphant au milieu du débat économique, dont on ne vous parle pourtant jamais : 10% de la valeur ajoutée sont passés du travail au capital en France. La part revenant aux salariés a en effet chuté dans le pays. Elle était de 75% au début des années 80, elle stagne autour de 65% aujourd’hui (source : INSEE). Ces 10 points de pourcentage d’écart représentent un incroyable magot : 250 milliards d’euros (10% de 2 500 milliards, le montant du PIB, ndlr). Vous avez bien lu : 250 milliards d’euros.
Aniss, 23 ans, étudiant, livre pour Regards le témoignage de son arrestation arbitraire et de la justice politique qu'il a découverte. Ou quand (...)
L’État réprime durement les manifestants écologistes, mais ne touche pas aux mobilisations d’agriculteurs productivistes. La preuve en trois exemples.
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« Depuis, à l’appel de la FNSEA, on ne compte plus les tonnes de pneus, de palettes brûlées sur la voie publique, les installations ferroviaires sabotées, les véhicules de police et de gendarmerie détériorés, les denrées alimentaires et récoltes détruites, les bâtiments officiels aspergés de lisier ou mis à sac, les fonctionnaires molestés. »
Malgré ces atteintes aux personnels et aux bâtiments de service public, les manifestations de la FNSEA ne déclenchent pas la mobilisation de milliers de forces de police et l’utilisation de milliers de grenades.
Le dispositif de maintien de l'ordre mis en place autour de la mégabassine de Sainte-Soline, aussi intense fût-il dans le cadre de la manifestation contre cette dernière, ne s’y est pas limité. S’il est indispensable de revenir sur le déroulement de la journée, il est également utile d’analyser le dispositif mis en place en amont et en aval, afin de rendre compte de l’importance des moyens investis pour prévenir, réprimer et généralement entraver l’expression d’une contestation à l’égard de ce projet.
En faisant passer au forceps la réforme des retraites, le président français s’attire une pluie de critiques dans la presse étrangère : les méthodes jugées “brutales” de son gouvernement interrogent sur l’état de la démocratie dans l’Hexagone, et pourraient être un sérieux tremplin pour l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, commentent ces médias étrangers.
Pour en finir avec les grenades de la République (2/2). Aucun policier ou gendarme n’a jamais été condamné pour un usage illégal de grenade explosive. Les seules « fautes » condamnées par la justice… sont celles de Rémi Fraisse, tué par une grenade, et d’une autre victime. L’obscénité judiciaire doit cesser.