Nous sommes le 21 février 1944, il y a exactement 80 ans. Les 23 résistants du groupe Manouchian sont exécutés dans la clairière du mont Valérien, près de Paris. Les plus jeunes ont 18 ans. Ils sont espagnols, italiens, arméniens, juifs hongrois ou polonais pour beaucoup. L’occupant en fait un symbole. La France est occupée par l’armée nazie, les autorités françaises collaborent, et celles et ceux qui résistent ne sont qu’une infime minorité. Parmi eux, des immigrés communistes.
Mémoire des luttes - Hasard du calendrier : ce 21 février, alors que le résistant antifasciste arménien Missak Manouchian, tué par les nazis, et sa compagne Mélinée sont envoyés au Panthéon par un gouvernement néo-pétainiste en présence de l’extrême droite, cela fait exactement 19 ans que le Front National a commis un assassinat raciste. Avant de subir des représailles.
Voilà une semaine que le monde agricole exprime sa colère au grand jour et en acte : celui d'un métier devenu quasiment impraticable, croulant sous la brutalité des dérèglements écologiques qui s'annoncent et sous des contraintes économiques, normatives, administratives et technologiques asphyxiantes.
Alors que les blocages se poursuivent un peu partout, nous soumettons quelques mises au point sur la situation depuis le mouvement des Soulèvements de la terre.
La Coordination rurale ne goûte pas aux normes environnementales, défend le protectionnisme et une vision identitaire des paysans. Portrait d’un syndicat agricole aux valeurs compatibles avec l’extrême droite.
Selon une enquête du "Monde" et de la cellule investigation de Radio France, Nestlé et d’autres industriels ont caché au public que l’eau qu’ils pompaient était contaminée. Pour continuer de la mettre en bouteille, ils ont eu recours à des systèmes de purification interdits. 30% des marques seraient concernées.
Alors que les agriculteurs multiplient les actions destructrices, l’impunité totale dont jouit la FNSEA tranche avec la brutalité de la répression contre les écologistes, les quartiers populaires ou les Gilets jaunes.
Préfectures détériorées, infrastructures brûlées : ces derniers jours, les dégâts matériels ont marqué le mouvement des agriculteurs. L’occasion de découvrir un ministre de l’Intérieur compréhensif face à la violence. Une clémence qui sonne faux lorsqu’on se souvient de la “réponse” policière et judiciaire suite aux révoltes des quartiers populaires, notamment.
Le paysan fut un symbole d’indépendance dans l’exercice de sa profession mais aussi un exemple de solidarité dans les moments cruciaux de la vie agricole. L’exploitant agricole a jeté ces idéaux aux orties et a donné les clés du tracteur à la FNSEA et à son monde d’exploiteurs, devenant l’exécutant des basses œuvres de l’agro-industrie. Le paysan et la société y ont beaucoup perdu.
« Israël-Gaza : l’onde de choc » : le 19 octobre, pour la première et dernière fois à ce jour, France 2 consacrait une édition spéciale aux massacres du 7 octobre et à l’intervention militaire israélienne qui a suivi. Co-présentée par Caroline Roux et Julian Bugier, cette émission a été diffusée en prime time (21h) et en direct. « Faire le point sur le conflit afin de mieux comprendre ses tenants et ses aboutissants » était l’objectif affiché par la rédaction, laquelle revendiquait pour cela l’éclairage « de nombreux spécialistes du Moyen-Orient ». L’occasion de se pencher sur la façon dont une chaîne de service public formate et met en scène l’information internationale.
L’Agence régionale de Santé de Mayotte a annoncé fin mars que des stérilisations seraient proposées aux jeunes mères. Si le directeur de l’ARS justifie cela par une croissance démographique inédite, pour la vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, il ne s’agit de rien d’autre que d’une proposition sexiste visant à exercer un contrôle sur les femmes vulnérables.
Préfet des Alpes-Maritimes depuis moins de 4 mois, Hugues Moutouh s'est fait remarquer en interdisant systématiquement toutes les manifestations en solidarité avec la Palestine jusqu'à décembre dernier. 13 interdictions désavouées par le tribunal administratif. Ultra sécuritaire dans la plus pure veine de son mentor, Nicolas Sarkozy (dont il a été le conseiller à l’Élysée), il s'est fait remarquer partout où il a officié par des déclarations chocs flirtant avec la xénophobie ou prônant les châtiments corporels pour les adolescents émeutiers. Au risque de sortir de son devoir de réserve.
Ce 23 janvier 2024 sur France Inter, interview d’Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA, mais aussi directeur et administrateur de la multinationale Avril, directeur général de Biogaz du Multien (méthanisation), administrateur de Saipol (transformation de graines en huile), président du conseil d’administration de Sofiprotéol. Un agri, un vrai…
Donald Trump sera peut-être empêché par la justice de se présenter à la présidentielle américaine cette année, mais c’est pas grave : visiblement, il est déjà candidat à celle de 2027 en France. Lundi, Laurent Wauquiez présentait à des chefs d’entreprise le programme de ses «100 jours» à l’Elysée (encore faut-il qu’il soit élu), rapporte l’Opinion. Et le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a littéralement tout pompé sur les discours de l’ancien président américain. Le quotidien raconte ainsi que la «priorité» de Wauquiez serait de «démanteler la «dictature administrative» et «l’Etat profond» pour mettre fin à «la folie des normes». Autres morceaux choisis : «Notre pays était une nation d’ingénieurs. C’est devenu une nation de juristes» ; l’administration «fait sécession» ; les assos sont «nourries à une pensée d’extrême gauche [et] financées sur fonds publics, et organisent le blocage, soit par des recours en justice, soit en faisant pression de l’intérieur» ; les «cours suprêmes» (comme le Conseil constitutionnel) qui «ont pris le pouvoir» ; une volonté de «reprise en main [de] la machine» étatique, «avant même le travail sur le fond» (sans commentaire) ; les autorités administratives indépendantes (AAI) qu’il veut supprimer car «90 % ne sont pas nécessaires». Remettre en cause l’état de droit et la légitimité de l’administration, pas banal pour cet ancien ministre et major de l’ENA en 2001. Dommage qu’il ne soit pas né aux États-Unis : il y ferait fureur, bien loin des sondages qui, chez nous et pour l’heure, lui promettent un score inférieur à celui de Valérie Pécresse en 2022.
Macron prépare les esprits à la guerre et veut soumettre la jeunesse.
Tout le monde a bien compris que Macron n’était pas le gentil «barrage», «centriste» et «démocrate» tel qu’il a été vendu par les médias des milliardaires en 2017. Gouvernant désormais main dans la main avec l’extrême droite, il apparaît chaque jour davantage comme un autocrate militariste et violent qui nous emmène vers la guerre. Et cela passe par la mise au pas de la jeunesse avec un budget colossal :
Militariser les esprits
Le Service National Universel est évalué à 3 milliards d’euros par an par un rapport sénatorial. Ces «stages» pour les jeunes lycéens, en uniformes, encadrés par des militaires, est inspiré des «chantiers de la jeunesse», créés par le Maréchal Pétain. Sous l’Occupation, les jeunes français devaient accomplir, en uniformes, des travaux forestiers et autres tâches dans une ambiance militaire, encadrés par des soldats. Le SNU n’est pas une formation militaire à proprement parler mais un endoctrinement idéologique sur les “valeurs” de la France. Ce rite de passage doit inculquer la soumission aux adolescents : le militarisme dans tout ce qu’il a de détestable, mais sans apprendre à utiliser d’armes. Trop dangereux, sans doute, dans un pays où les révolutions armées ont plusieurs fois renversé le pouvoir.