Pour le procureur de la République de Nanterre, « pourriture d’arabe dégage au bled sale merde » n’est pas assez caractérisé. Ma plainte a été classée sans suite, en deux semaines. Si vous voulez tenir ce genre de propos, allez-y, vous ne risquez rien !
Ça a commencé comme ça, très simplement. Je publie un commentaire sur la page Facebook de ma ville – Clichy-la-Garenne – un autre Clichois m’apostrophe : « Si tu n’es pas content, tu quittes Clichy. » Les Arabes en France n’ont pas droit à la critique. On ne leur laisse que deux choix : obéir aux injonctions, ou dégager. En enquêtant sur cet individu, j’apprends qu’il est connu de toute la ville et qu’il est proche du maire. On me renseigne sur son activité et je décide de laisser un avis Google sur la page de son entreprise afin de dénoncer l’injonction raciste. Les avis des autres internautes et les témoignages des Clichois·es pleuvent alors. Unanimes sur ses pratiques : harcèlement, intimidation, menaces, injures, etc.
Non content de ce premier forfait et en guise de représailles, probablement galvanisé par le score du Rassemblement national, cette même personne m’envoie, le soir des élections européennes, un message privé sur Messenger comprenant une photo de Jordan Bardella heureux du résultat que son parti vient de réaliser et un mot : « pourriture d’arabe dégage au bled sale merde ».
Où va la France ? Des chercheurs, des étudiants, des militants, des élèves, des syndicalistes et des politiques ont été sanctionnés, certains convoqués, d’autres condamnés pour « apologie du terrorisme »… Des manifestations ont été interdites, des conférences annulées, des films déprogrammés. L’État, la justice et certains corps multiplient les procédures qui - depuis plus de 6 mois, sur fond de guerre et de massacres à Gaza, laissent à voir une forme de criminalisation des expressions de solidarité envers la Palestine. Avec le dévoiement de la notion d’apologie du terrorisme se profile le dévoiement des droits humains les plus fondamentaux comme ceux de la libre expression, de la libre manifestation et de libre association. Le rapport annuel d’Amnesty international qui vient de paraitre dresse précisément un rapport accablant des droits humains en France. Il alerte sur une situation dégradée. Ce rapport, s’il est « un signal d’alarme pour rappeler aux États qu'ils sont responsables de la situation des droits humains dans leur pays est aussi un moyen de rendre hommage au travail des journalistes, des militants et militantes et des défenseur.es des droits humains qui luttent courageusement pour un monde plus juste et plus égalitaire. » C’est en ce sens aussi que nous avons décidé aujourd’hui de donner, dans ce contexte particulièrement inquiétant, la parole à des infatigables avocats, défenseurs des libertés publiques et des droits : Raphaël Kempf, Elsa Marcel et Vincent Brengarth.
Préfet des Alpes-Maritimes depuis moins de 4 mois, Hugues Moutouh s'est fait remarquer en interdisant systématiquement toutes les manifestations en solidarité avec la Palestine jusqu'à décembre dernier. 13 interdictions désavouées par le tribunal administratif. Ultra sécuritaire dans la plus pure veine de son mentor, Nicolas Sarkozy (dont il a été le conseiller à l’Élysée), il s'est fait remarquer partout où il a officié par des déclarations chocs flirtant avec la xénophobie ou prônant les châtiments corporels pour les adolescents émeutiers. Au risque de sortir de son devoir de réserve.
L'Afrique du Sud a, dans une affaire judiciaire historique, accusé jeudi Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l'attaque du Hamas du 7 octobre ne pouvait justifier les événements à Gaza.
L'Afrique du Sud a, dans une affaire judiciaire historique, accusé jeudi Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l'attaque du Hamas du 7 octobre ne pouvait justifier les événements à Gaza.
Pretoria a saisi en urgence la plus haute juridiction de l'ONU pour qu'elle enjoigne à Israël de "suspendre immédiatement ses opérations militaires" dans la bande de Gaza.
Israël, qui s'exprimera vendredi devant les magistrats de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, a qualifié l'affaire d'"absurde" et "atroce" et a accusé jeudi Pretoria de se comporter comme "le bras juridique de l'organisation terroriste Hamas".
L'un des derniers motifs d'indignation offerts par l'actualité judiciaire consiste dans les conditions de la relaxe le 29 novembre 2023 d'Éric Dupond-Moretti par la très controversée Cour de justice de la République. Ces conditions ravivent le débat sur la nécessité désormais impérieuse de supprimer cette juridiction d'exception qui bafoue gravement le principe de l'égalité des citoyens devant la loi. Les décisions rendues par cette juridiction pourraient prêter à sourire si elles ne se rapportaient pas à de hautes fonctions publiques et à des faits reprochés, souvent d'une extrême gravité. Cette décision offre l'occasion de revenir sur l'histoire de cette juridiction si décriée, mais également sur ces règles de fonctionnement dérogatoire qui font des ministres des justiciables d'exception. Pourtant, en raison de l'importance de leurs fonctions, ils devraient au contraire être tenus par un devoir renforcé d'exemplarité.
Le 7 décembre, la cour d’appel de Lyon doit statuer sur les lacunes criantes du dossier. Mehdi D. a trouvé la mort en 2016 alors qu’il roulait en scooter. A-t-il été « parchoqué » par une voiture de police ? Malgré la destruction avérée de l’arrière du scooter, la justice ne s’est même pas posé la question.
D’habitude, les lacunes hallucinantes de la « cellule déontologie » de Lyon semblent tolérées par la justice, à cause de la moindre gravité des affaires. Sauf que cette fois-ci, il s’agit d’un homicide policier.
Hier soir, Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, relayé par le préfet de police de Paris, est monté d’un cran dans l’échelle des attaques à l’autorité judiciaire. Voulons-nous d’une justice qui agit sous l’influence de telle autorité ou tel groupe de pression ? Nous attendons du Président de la République qu’il dénonce fermement cette attaque inédite à la séparation des pouvoirs. Il en va de la sauvegarde de l’État de droit.…
Ce plugin rattache les membres du gouvernement français à leurs affaires judiciaires et polémiques.
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