Alors que le collectif "Saccage 2024" avait convié la presse pour une "visite guidée" censée montrer l’impact négatif des Jeux olympiques autour du Stade de France à Saint-Denis, une quinzaine de personnes ont été verbalisées par la police. Trois militants ont même été emmenés au commissariat.
La visite commence à peine, qu’un cortège de policiers bloque déjà le chemin. Ce vendredi matin, le collectif anti-JO "Saccage 2024" avait donné rendez-vous à la presse à partir de 10h à la sortie du métro Porte de Paris à Saint-Denis, où passent de nombreux spectateurs des Jeux pour se rendre au Stade de France.
Le collectif souhaitait organiser un nouveau "toxic tour", le long du canal Saint-Denis. "C’est une visite guidée des chantiers et maintenant des sites olympiques pour montrer physiquement l’impact des JO. Tout ce qui a été déplacé et détruit en amont", résume Noah, l’un des militants. "On voulait juste faire une balade, pour montrer les lieux", ajoute-t-il.
Calcul économique largement méconnu, l’actualisation est utilisée quotidiennement par les entreprises et les gouvernements pour prendre des décisions sur le futur… au détriment de ce dernier. Démonstration signée Liliana Doganova, chercheuse et autrice de l’ouvrage Discounting the Future, récemment paru en anglais aux éditions Zone Books (distribution Princeton University Press).
Incendies, sécheresses, montée des eaux… « Avons-nous perdu notre capacité à agir pour le futur ? » Telle est la question, vertigineuse mais passionnante, que pose Liliana Doganova dans son dernier ouvrage paru en anglais aux éditions Zone Books (distribution Princeton University Press) et encore non-traduit en français, Discounting the Future.
Pour cette professeure et chercheuse au Centre de Sociologie de l’Innovation à l’Ecole des Mines de Paris, la réponse se situe dans les engrenages d’un dispositif de calcul relativement méconnu mais d’une importance cruciale : l’actualisation. Soit la manière dont les secteurs public et privé valorisent économiquement les biens et les services « à travers les flux de coûts et de bénéfices qu’ils sont susceptibles de générer dans le futur, ces flux futurs étant littéralement décomptés au fur et à mesure qu’ils se traduisent dans le présent ». Comment en sommes-nous arrivés là ? De quoi cette logique est-elle le nom ? Et surtout est-il possible d’entretenir une autre relation à l’avenir ? Entretien.
Un système de taxation carbone sur les produits de luxe a été mis au point par des scientifiques. Il est bon pour le climat et, en s’adaptant aux revenus de chacun, ne reproduit pas les inégalités.
Taxer les riches — ou du moins, les produits qu’ils utilisent —, c’est bon pour le climat et la justice sociale. C’est ce que montre une étude publiée le 11 juillet dans la revue One Earth, et réalisée par une équipe de cinq scientifiques des universités de Leeds (Angleterre) et de Lausanne (Suisse).
Journaliste d'investigation indépendante, Inès Léraud a enquêté de longues années, en Bretagne, sur le scandale environnemental des algues vertes, et ses racines agro-industrielles. Sa bande dessinée Algues vertes, l'histoire interdite, a connu un grand succès de librairie, avec plus de 150 000 exemplaires vendus, et c'est désormais au cinéma qu'elle s'apprête à faire connaître ce travail, à travers un film dont elle est coscénariste, aux côtés de Pierre Jolivet, en salles le 12 juillet prochain. Entretien.
Dans cet entretien, Annie Ernaux, prix Nobel de littérature, affirme soutenir Les Soulèvements de la Terre. Les traiter de terroristes est une « aberration » dit celle qui « espère un mouvement de masse » contre ce gouvernement.
Relocalisation de la production, critique des nuisances provoquées par les éoliennes, défense du nucléaire comme énergie bas carbone… depuis peu, l’extrême droite se réapproprie à sa façon les enjeux écologiques. Cette tendance participe-t-elle d’un mouvement plus large, qu’on aurait tord de ne pas prendre au sérieux sur les plans intellectuel et politique ?
L’État réprime durement les manifestants écologistes, mais ne touche pas aux mobilisations d’agriculteurs productivistes. La preuve en trois exemples.
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« Depuis, à l’appel de la FNSEA, on ne compte plus les tonnes de pneus, de palettes brûlées sur la voie publique, les installations ferroviaires sabotées, les véhicules de police et de gendarmerie détériorés, les denrées alimentaires et récoltes détruites, les bâtiments officiels aspergés de lisier ou mis à sac, les fonctionnaires molestés. »
Malgré ces atteintes aux personnels et aux bâtiments de service public, les manifestations de la FNSEA ne déclenchent pas la mobilisation de milliers de forces de police et l’utilisation de milliers de grenades.
Le dispositif de maintien de l'ordre mis en place autour de la mégabassine de Sainte-Soline, aussi intense fût-il dans le cadre de la manifestation contre cette dernière, ne s’y est pas limité. S’il est indispensable de revenir sur le déroulement de la journée, il est également utile d’analyser le dispositif mis en place en amont et en aval, afin de rendre compte de l’importance des moyens investis pour prévenir, réprimer et généralement entraver l’expression d’une contestation à l’égard de ce projet.
De nombreux écologistes – militants, écologistes, élus... – sont attaqués ces derniers mois. Une flambée de violences attisée par l’État.
À partir de 2025, les réseaux 2G et 3G vont peu à peu s’éteindre. De quoi provoquer un énorme gaspillage, de nombreux équipements étant concernés : téléphones, voitures et même les ascenseurs.
Pour le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, même si la manifestation de Sainte-Soline avait été interdite, « le droit de se réunir pour une cause à laquelle on croit doit pouvoir être préservé ». Il conteste aussi vigoureusement l’usage du terme d’« écoterrorisme » par Gérald Darmanin.
Les armes non létales utilisées par la police expliquent la hausse des violences dans les manifestations, selon l’économiste Paul Rocher. Selon lui, la répression est d’autant plus intense envers les manifestants écolos.