Macron prépare les esprits à la guerre et veut soumettre la jeunesse.
Tout le monde a bien compris que Macron n’était pas le gentil «barrage», «centriste» et «démocrate» tel qu’il a été vendu par les médias des milliardaires en 2017. Gouvernant désormais main dans la main avec l’extrême droite, il apparaît chaque jour davantage comme un autocrate militariste et violent qui nous emmène vers la guerre. Et cela passe par la mise au pas de la jeunesse avec un budget colossal :
Militariser les esprits
Le Service National Universel est évalué à 3 milliards d’euros par an par un rapport sénatorial. Ces «stages» pour les jeunes lycéens, en uniformes, encadrés par des militaires, est inspiré des «chantiers de la jeunesse», créés par le Maréchal Pétain. Sous l’Occupation, les jeunes français devaient accomplir, en uniformes, des travaux forestiers et autres tâches dans une ambiance militaire, encadrés par des soldats. Le SNU n’est pas une formation militaire à proprement parler mais un endoctrinement idéologique sur les “valeurs” de la France. Ce rite de passage doit inculquer la soumission aux adolescents : le militarisme dans tout ce qu’il a de détestable, mais sans apprendre à utiliser d’armes. Trop dangereux, sans doute, dans un pays où les révolutions armées ont plusieurs fois renversé le pouvoir.
La conférence de presse d’Emmanuel Macron, mardi 16 janvier 2024, a fait l’objet de nombreuses remarques, à la fois sur la forme – deux heures et quart face à son auditoire – mais aussi le fond. Au-delà des axes politiques et des choix ministériels défendus, l’historien des médias Alexis Lévrier (CRIMEL-Université de Reims/GRIPIC-Sorbonne Université) qui a notamment publié l’ouvrage « Jupiter et Mercure. Le pouvoir présidentiel face à la presse » (2021) revient sur ce que ce moment dit du rapport très ambivalent que le chef de l’état entretient avec les médias, et ce que cela révèle aussi de la Ve République.
Le paradoxe du métier de chercheur est que souvent l’on espère avoir tort. J’annonçais le glissement de la France vers une forme d’« illibéralisme » sous la houlette d’Emmanuel Macron. Certains avaient jugé trop pessimistes mes deux tribunes dans Le Temps (8 mai et 1er juillet) dans lesquelles je comparais Emmanuel Macron avec Viktor Orban. Las ! Le vote de la loi contre l’immigration, le 19 décembre, m’a donné raison.
Dans son intervention télévisée du 20 décembre le président de la République française a explicitement repris à son compte la stratégie du Premier ministre hongrois, venu lui aussi du centre droit : « Si on veut que le Rassemblement national et ses idées n’arrivent pas aux responsabilités, il faut traiter les problèmes qui le nourrissent » – en clair, appliquer le programme de l’extrême droite pour lui couper l’herbe sous les pieds.
Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale et des sports, enchaîne les déclarations mensongères, voire stupides et de mauvaise foi, depuis qu’elle fait partie des gouvernements d’Emmanuel Macron. Épouse d’un ex-PDG de la Société Générale et actuel PDG de Sanofi, nièce d’éditorialistes et ex-directeur de France télévision, multimillionnaire, on pourrait dire, en étant polis, qu’elle est plongée dans un grand nombre de conflits d’intérêts. On pourrait s’indigner de son attitude face à la presse, de ses mensonges répétées (elle a prétendu qu’elle avait mis son fils dans le privé car les enseignants de l’école publique étaient trop souvent absents, ce qui s’est avéré faux) et son maintien en poste malgré le scandale… Mais ce serait oublier qu’elle fait partie de la bourgeoisie : une classe dominante sûre d’elle, persuadée d’être dans son bon droit et dont les idéaux et les façons de penser sont très différents des autres. Tour d’horizon de ce qu’il se passe dans la tête d’un.e bourgeois.e.
Stanislas est un établissement scolaire d’extrême droite, de la maternelle au bac, réservé à la grande bourgeoisie parisienne. On en entend beaucoup parler ces derniers jours car la nouvelle Ministre de l’Éducation a eu le bon goût d’y scolariser ses rejetons. Mais derrière cette affaire, il y a un vrai scandale d’État sur le financement extravagant de ces écoles privées qui réalisent de gros bénéfices pendant que le public agonise par manque de moyens.
La nouvelle ministre de l'Éducation nationale, en expliquant son choix d'un établissement privé pour ses enfants a exposé sans faux-semblants le projet macroniste de casse de l'école publique. L'heure est venue de nous organiser pour y résister.
Vendredi 12 janvier, tandis que la ministre déclarait son amour à Stanislas, une directrice d’école était convoquée à Toulouse par le rectorat pour avoir hébergé des enfants qui étaient à la rue. Nous en sommes là : criminaliser un geste de solidarité à l’égard d’enfants. L’heure est grave donc et il est temps de nous organiser pour résister avec les quelques forces qui nous restent : celles des collectifs d’abord : syndicats, mouvements pédagogiques, associations de défense des droits de l’enfant, parents d’élèves, salles des maîtres et des profs etc. Celles que nous attendons aussi d’une gauche sommée de se restructurer politiquement sur la question de l’école pour faire face à ce projet de destruction massive d’une école pour tous les enfants.
Il y a tout, dans cette histoire. Le sabordage de l'école publique, bien sûr. La consanguinité des élites politiques, économiques et médiatiques (la ministre est la nièce d'Alain Duhamel (BFM) , ainsi que de Nathalie Saint-Cricq (France 2), et la cousine de Benjamin Duhamel (BFM). Le glissement de la haute bourgeoisie libérale, celle des 0,01%, de l'Alsacienne vers Stanislas -dix minutes à pied entre les deux, selon Google Maps-, comme un symbole du racornissement du recrutement des élites à un micro-quartier de la capitale. La désinvolture décomplexée. Dix fois de quoi déclencher une révolution.
De tous les personnages de la Commune de Paris, Louise Michel est la première femme à avoir triomphé de la conspiration du silence et de l’oubli.
Combattante, oratrice, éducatrice, poète, accusée, transformant les tribunaux en tribune, elle campe un personnage qui servira de référence à toutes les révolutionnaires d’idéologies diverses depuis la fin du 19e Siècle jusqu’à nos jours.
Les termes de « crime contre l’humanité » et de « génocide » sont définis par la Cour Pénale Internationale
Note explicative : La structure des éléments des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre suit celle des dispositions correspondantes des articles 6, 7 et 8 du Statut de Rome. Certains paragraphes desdits articles énumèrent des crimes multiples. En pareil cas, les éléments des crimes figurent dans des paragraphes distincts qui correspondent à chacun des crimes en question pour faciliter l’identification de leurs éléments respectifs.
Le texte des Éléments des crimes est tiré des Documents officiels de l’Assemblée des États Parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale, première session, New York, 3-10 septembre 2002 (publication des Nations Unies, N° de vente F.03.V.2 et correctif), deuxième partie B. Les éléments de crime adoptés lors de la Conférence de révision de 2010 proviennent des Documents officiels de la Conférence de révision au Statut de Rome de la Cour pénale internationale, Kampala, 31 mai-11 juin (publication de la Cour pénale
internationale, RC/11)
L'Afrique du Sud a, dans une affaire judiciaire historique, accusé jeudi Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l'attaque du Hamas du 7 octobre ne pouvait justifier les événements à Gaza.
L'Afrique du Sud a, dans une affaire judiciaire historique, accusé jeudi Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l'attaque du Hamas du 7 octobre ne pouvait justifier les événements à Gaza.
Pretoria a saisi en urgence la plus haute juridiction de l'ONU pour qu'elle enjoigne à Israël de "suspendre immédiatement ses opérations militaires" dans la bande de Gaza.
Israël, qui s'exprimera vendredi devant les magistrats de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, a qualifié l'affaire d'"absurde" et "atroce" et a accusé jeudi Pretoria de se comporter comme "le bras juridique de l'organisation terroriste Hamas".
Décryptage de la Loi Asile et Immigration : un texte xénophobe
La loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » adoptée le 19 décembre porte la marque de la défiance envers l’autre. Le projet initial était déjà très dur, le résultat final est pire. La personne étrangère n’est donc pas la bienvenue en France et même si le Conseil Constitutionnel pourra en enlever quelques bouts, le saccage prémédité des droits (déjà peu nombreux) des étranger-es laissera une tâche d’indignité sur notre système politique. Il faut donc absolument en empêcher la promulgation et construire le rapport de force suffisant. C’est ce à quoi entend contribuer cette revue de détail de cette loi de la haine : en s’en prenant à la population la plus fragile, c’est à l’ensemble des travailleurs et des travailleuses et à leurs droits que ce texte, après tant d’autres, s’attaque également. Face à cet arsenal discriminatoire à l’encontre des populations étrangères devenues en quelque sorte de « seconde zone », il est donc essentiel de riposter, ensemble. Car même s’il ose s’en défendre, ce sont bien les marqueurs racistes et xénophobes de l'extrême droite que Macron a fait imprimer à sa loi validée par sa majorité avec les voix du RN. C’est l’idée d’une France fermée, rance et apeurée, loin d’un pays d’ouverture et d’accueil qu’il vient d’imposer. Macron a ainsi fait sauter les dernières digues avec Le Pen, le mouvement social doit faire sauter cette loi et son monde.
« Nous n’avons pas à rougir ou à nous excuser ». Voilà comment le directeur de la CAF — dans un « Message au sujet des algorithmes » à destination des 30 000 agent·es de la CAF — a réagi à notre publication du code source de l’algorithme de notation des allocataires.
Et pourtant, devant la montée de la contestation — s’étendant au sein des CAF elles-même car seul·es les dirigeant·es et une poignée de statisticien·nes avaient connaissance de la formule de l’algorithme –, il était possible d’espérer, a minima, une remise en question de la part de ses dirigeant·es.
Mais à l’évidence des faits, les dirigeant·es de la CAF ont préféré le déni. Cette fuite en avant a un coût car un élément de langage, quelque soit le nombre de fois où il est répété, ne se substituera jamais aux faits. À vouloir nier la réalité, c’est leur propre crédibilité, et partant celle de leur institution, que les dirigeant·es de la CAF mettent en danger.
Le « réarmement civique » prôné par le chef de l’État est un « appel au sacrifice du peuple », alerte le chercheur Thierry Ribault. Il prépare la jeunesse à une « inéluctable » mobilisation nationale.
C’est un faisceau d’indices, d’événements et d’éléments de langage qui montrent que nous changeons radicalement d’époque. Le dernier discours d’Emmanuel Macron sur « la régénération » et « le réarmement civique » en est une illustration. On prépare les esprits à un endurcissement de la société et à un monde en guerre, alerte Thierry Ribault, chercheur en sciences sociales au CNRS à Lille et auteur de Contre la résilience — À Fukushima et ailleurs (éd. L’Échappée), pour qui la mobilisation générale est indispensable au « survivalisme d’État ».
Rarement un gouvernement et ses médias n’auront autant détruit le sens des mots. Tout est systématiquement inversé. «L’État de droit» sert à justifier des éborgnements d’adolescents, la «République» est devenue un synonyme de néofascisme et «l’arc républicain» n’est qu’une alliance entre Macron et Le Pen. Les grèves sont des «prises d’otages» et les écolos des «terroristes». Ces gens ont même répété que le 49.3, procédure anti-démocratique par définition, faisait partie du «processus démocratique», et ont interdit des manifestations au nom de la «liberté».
En mai 2022, Blast diffusait une enquête signée Thierry Vincent et Antoine Etcheto sur la menace fasciste que constituent les groupuscules d'extrême droite un peu partout en France. Cette enquête mettait au jour la présence de ces factions sur le territoire. Près de deux ans après cette enquête et malgré la dissolution de certains groupes, la menace est plus que jamais d'actualité. Les récents événements qui ont marqué l'actualité ces derniers mois, comme le meurtre de Nahel ou les projets d'installation de camps de migrants en Bretagne ont permis à ces groupes d’ultradroite de se renforcer et de s'organiser de façon plus étroite.
L’histoire de l’entre-deux guerres est généralement réduite à un affrontement, plus ou moins ouvert, entre « démocraties libérales » et régimes « totalitaires ». Cette grille de lecture oblitère la véritable lune de miel entre les élites libérales européennes et le Duce Benito Mussolini durant la première décennie de son règne. Dans The Capital Order. How Economists Invented Austerity and Paved the Way to Fascism (University of Chicago Press, 2022), la chercheuse Clara Mattei analyse la similitude entre les politiques économiques de la Grande-Bretagne libérale et de l’Italie fasciste durant les années 1920. Dans ces deux pays, elles avaient pour fonction de réprimer les protestations des travailleurs – qui, suite à la Première guerre mondiale, menaçaient d’ébranler l’ordre capitaliste. Aux côtés des matraques, une arme redoutable fut déployée, en Angleterre comme en Italie : « l’austérité »