Préfectures détériorées, infrastructures brûlées : ces derniers jours, les dégâts matériels ont marqué le mouvement des agriculteurs. L’occasion de découvrir un ministre de l’Intérieur compréhensif face à la violence. Une clémence qui sonne faux lorsqu’on se souvient de la “réponse” policière et judiciaire suite aux révoltes des quartiers populaires, notamment.
Le paysan fut un symbole d’indépendance dans l’exercice de sa profession mais aussi un exemple de solidarité dans les moments cruciaux de la vie agricole. L’exploitant agricole a jeté ces idéaux aux orties et a donné les clés du tracteur à la FNSEA et à son monde d’exploiteurs, devenant l’exécutant des basses œuvres de l’agro-industrie. Le paysan et la société y ont beaucoup perdu.
« Israël-Gaza : l’onde de choc » : le 19 octobre, pour la première et dernière fois à ce jour, France 2 consacrait une édition spéciale aux massacres du 7 octobre et à l’intervention militaire israélienne qui a suivi. Co-présentée par Caroline Roux et Julian Bugier, cette émission a été diffusée en prime time (21h) et en direct. « Faire le point sur le conflit afin de mieux comprendre ses tenants et ses aboutissants » était l’objectif affiché par la rédaction, laquelle revendiquait pour cela l’éclairage « de nombreux spécialistes du Moyen-Orient ». L’occasion de se pencher sur la façon dont une chaîne de service public formate et met en scène l’information internationale.
L’Agence régionale de Santé de Mayotte a annoncé fin mars que des stérilisations seraient proposées aux jeunes mères. Si le directeur de l’ARS justifie cela par une croissance démographique inédite, pour la vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, il ne s’agit de rien d’autre que d’une proposition sexiste visant à exercer un contrôle sur les femmes vulnérables.
Préfet des Alpes-Maritimes depuis moins de 4 mois, Hugues Moutouh s'est fait remarquer en interdisant systématiquement toutes les manifestations en solidarité avec la Palestine jusqu'à décembre dernier. 13 interdictions désavouées par le tribunal administratif. Ultra sécuritaire dans la plus pure veine de son mentor, Nicolas Sarkozy (dont il a été le conseiller à l’Élysée), il s'est fait remarquer partout où il a officié par des déclarations chocs flirtant avec la xénophobie ou prônant les châtiments corporels pour les adolescents émeutiers. Au risque de sortir de son devoir de réserve.
Ce 23 janvier 2024 sur France Inter, interview d’Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA, mais aussi directeur et administrateur de la multinationale Avril, directeur général de Biogaz du Multien (méthanisation), administrateur de Saipol (transformation de graines en huile), président du conseil d’administration de Sofiprotéol. Un agri, un vrai…
Donald Trump sera peut-être empêché par la justice de se présenter à la présidentielle américaine cette année, mais c’est pas grave : visiblement, il est déjà candidat à celle de 2027 en France. Lundi, Laurent Wauquiez présentait à des chefs d’entreprise le programme de ses «100 jours» à l’Elysée (encore faut-il qu’il soit élu), rapporte l’Opinion. Et le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a littéralement tout pompé sur les discours de l’ancien président américain. Le quotidien raconte ainsi que la «priorité» de Wauquiez serait de «démanteler la «dictature administrative» et «l’Etat profond» pour mettre fin à «la folie des normes». Autres morceaux choisis : «Notre pays était une nation d’ingénieurs. C’est devenu une nation de juristes» ; l’administration «fait sécession» ; les assos sont «nourries à une pensée d’extrême gauche [et] financées sur fonds publics, et organisent le blocage, soit par des recours en justice, soit en faisant pression de l’intérieur» ; les «cours suprêmes» (comme le Conseil constitutionnel) qui «ont pris le pouvoir» ; une volonté de «reprise en main [de] la machine» étatique, «avant même le travail sur le fond» (sans commentaire) ; les autorités administratives indépendantes (AAI) qu’il veut supprimer car «90 % ne sont pas nécessaires». Remettre en cause l’état de droit et la légitimité de l’administration, pas banal pour cet ancien ministre et major de l’ENA en 2001. Dommage qu’il ne soit pas né aux États-Unis : il y ferait fureur, bien loin des sondages qui, chez nous et pour l’heure, lui promettent un score inférieur à celui de Valérie Pécresse en 2022.
Macron prépare les esprits à la guerre et veut soumettre la jeunesse.
Tout le monde a bien compris que Macron n’était pas le gentil «barrage», «centriste» et «démocrate» tel qu’il a été vendu par les médias des milliardaires en 2017. Gouvernant désormais main dans la main avec l’extrême droite, il apparaît chaque jour davantage comme un autocrate militariste et violent qui nous emmène vers la guerre. Et cela passe par la mise au pas de la jeunesse avec un budget colossal :
Militariser les esprits
Le Service National Universel est évalué à 3 milliards d’euros par an par un rapport sénatorial. Ces «stages» pour les jeunes lycéens, en uniformes, encadrés par des militaires, est inspiré des «chantiers de la jeunesse», créés par le Maréchal Pétain. Sous l’Occupation, les jeunes français devaient accomplir, en uniformes, des travaux forestiers et autres tâches dans une ambiance militaire, encadrés par des soldats. Le SNU n’est pas une formation militaire à proprement parler mais un endoctrinement idéologique sur les “valeurs” de la France. Ce rite de passage doit inculquer la soumission aux adolescents : le militarisme dans tout ce qu’il a de détestable, mais sans apprendre à utiliser d’armes. Trop dangereux, sans doute, dans un pays où les révolutions armées ont plusieurs fois renversé le pouvoir.
La conférence de presse d’Emmanuel Macron, mardi 16 janvier 2024, a fait l’objet de nombreuses remarques, à la fois sur la forme – deux heures et quart face à son auditoire – mais aussi le fond. Au-delà des axes politiques et des choix ministériels défendus, l’historien des médias Alexis Lévrier (CRIMEL-Université de Reims/GRIPIC-Sorbonne Université) qui a notamment publié l’ouvrage « Jupiter et Mercure. Le pouvoir présidentiel face à la presse » (2021) revient sur ce que ce moment dit du rapport très ambivalent que le chef de l’état entretient avec les médias, et ce que cela révèle aussi de la Ve République.
Le paradoxe du métier de chercheur est que souvent l’on espère avoir tort. J’annonçais le glissement de la France vers une forme d’« illibéralisme » sous la houlette d’Emmanuel Macron. Certains avaient jugé trop pessimistes mes deux tribunes dans Le Temps (8 mai et 1er juillet) dans lesquelles je comparais Emmanuel Macron avec Viktor Orban. Las ! Le vote de la loi contre l’immigration, le 19 décembre, m’a donné raison.
Dans son intervention télévisée du 20 décembre le président de la République française a explicitement repris à son compte la stratégie du Premier ministre hongrois, venu lui aussi du centre droit : « Si on veut que le Rassemblement national et ses idées n’arrivent pas aux responsabilités, il faut traiter les problèmes qui le nourrissent » – en clair, appliquer le programme de l’extrême droite pour lui couper l’herbe sous les pieds.
Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale et des sports, enchaîne les déclarations mensongères, voire stupides et de mauvaise foi, depuis qu’elle fait partie des gouvernements d’Emmanuel Macron. Épouse d’un ex-PDG de la Société Générale et actuel PDG de Sanofi, nièce d’éditorialistes et ex-directeur de France télévision, multimillionnaire, on pourrait dire, en étant polis, qu’elle est plongée dans un grand nombre de conflits d’intérêts. On pourrait s’indigner de son attitude face à la presse, de ses mensonges répétées (elle a prétendu qu’elle avait mis son fils dans le privé car les enseignants de l’école publique étaient trop souvent absents, ce qui s’est avéré faux) et son maintien en poste malgré le scandale… Mais ce serait oublier qu’elle fait partie de la bourgeoisie : une classe dominante sûre d’elle, persuadée d’être dans son bon droit et dont les idéaux et les façons de penser sont très différents des autres. Tour d’horizon de ce qu’il se passe dans la tête d’un.e bourgeois.e.
Stanislas est un établissement scolaire d’extrême droite, de la maternelle au bac, réservé à la grande bourgeoisie parisienne. On en entend beaucoup parler ces derniers jours car la nouvelle Ministre de l’Éducation a eu le bon goût d’y scolariser ses rejetons. Mais derrière cette affaire, il y a un vrai scandale d’État sur le financement extravagant de ces écoles privées qui réalisent de gros bénéfices pendant que le public agonise par manque de moyens.
La nouvelle ministre de l'Éducation nationale, en expliquant son choix d'un établissement privé pour ses enfants a exposé sans faux-semblants le projet macroniste de casse de l'école publique. L'heure est venue de nous organiser pour y résister.
Vendredi 12 janvier, tandis que la ministre déclarait son amour à Stanislas, une directrice d’école était convoquée à Toulouse par le rectorat pour avoir hébergé des enfants qui étaient à la rue. Nous en sommes là : criminaliser un geste de solidarité à l’égard d’enfants. L’heure est grave donc et il est temps de nous organiser pour résister avec les quelques forces qui nous restent : celles des collectifs d’abord : syndicats, mouvements pédagogiques, associations de défense des droits de l’enfant, parents d’élèves, salles des maîtres et des profs etc. Celles que nous attendons aussi d’une gauche sommée de se restructurer politiquement sur la question de l’école pour faire face à ce projet de destruction massive d’une école pour tous les enfants.
Il y a tout, dans cette histoire. Le sabordage de l'école publique, bien sûr. La consanguinité des élites politiques, économiques et médiatiques (la ministre est la nièce d'Alain Duhamel (BFM) , ainsi que de Nathalie Saint-Cricq (France 2), et la cousine de Benjamin Duhamel (BFM). Le glissement de la haute bourgeoisie libérale, celle des 0,01%, de l'Alsacienne vers Stanislas -dix minutes à pied entre les deux, selon Google Maps-, comme un symbole du racornissement du recrutement des élites à un micro-quartier de la capitale. La désinvolture décomplexée. Dix fois de quoi déclencher une révolution.
De tous les personnages de la Commune de Paris, Louise Michel est la première femme à avoir triomphé de la conspiration du silence et de l’oubli.
Combattante, oratrice, éducatrice, poète, accusée, transformant les tribunaux en tribune, elle campe un personnage qui servira de référence à toutes les révolutionnaires d’idéologies diverses depuis la fin du 19e Siècle jusqu’à nos jours.
Les termes de « crime contre l’humanité » et de « génocide » sont définis par la Cour Pénale Internationale
Note explicative : La structure des éléments des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre suit celle des dispositions correspondantes des articles 6, 7 et 8 du Statut de Rome. Certains paragraphes desdits articles énumèrent des crimes multiples. En pareil cas, les éléments des crimes figurent dans des paragraphes distincts qui correspondent à chacun des crimes en question pour faciliter l’identification de leurs éléments respectifs.
Le texte des Éléments des crimes est tiré des Documents officiels de l’Assemblée des États Parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale, première session, New York, 3-10 septembre 2002 (publication des Nations Unies, N° de vente F.03.V.2 et correctif), deuxième partie B. Les éléments de crime adoptés lors de la Conférence de révision de 2010 proviennent des Documents officiels de la Conférence de révision au Statut de Rome de la Cour pénale internationale, Kampala, 31 mai-11 juin (publication de la Cour pénale
internationale, RC/11)
L'Afrique du Sud a, dans une affaire judiciaire historique, accusé jeudi Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l'attaque du Hamas du 7 octobre ne pouvait justifier les événements à Gaza.
L'Afrique du Sud a, dans une affaire judiciaire historique, accusé jeudi Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l'attaque du Hamas du 7 octobre ne pouvait justifier les événements à Gaza.
Pretoria a saisi en urgence la plus haute juridiction de l'ONU pour qu'elle enjoigne à Israël de "suspendre immédiatement ses opérations militaires" dans la bande de Gaza.
Israël, qui s'exprimera vendredi devant les magistrats de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, a qualifié l'affaire d'"absurde" et "atroce" et a accusé jeudi Pretoria de se comporter comme "le bras juridique de l'organisation terroriste Hamas".
Décryptage de la Loi Asile et Immigration : un texte xénophobe
La loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » adoptée le 19 décembre porte la marque de la défiance envers l’autre. Le projet initial était déjà très dur, le résultat final est pire. La personne étrangère n’est donc pas la bienvenue en France et même si le Conseil Constitutionnel pourra en enlever quelques bouts, le saccage prémédité des droits (déjà peu nombreux) des étranger-es laissera une tâche d’indignité sur notre système politique. Il faut donc absolument en empêcher la promulgation et construire le rapport de force suffisant. C’est ce à quoi entend contribuer cette revue de détail de cette loi de la haine : en s’en prenant à la population la plus fragile, c’est à l’ensemble des travailleurs et des travailleuses et à leurs droits que ce texte, après tant d’autres, s’attaque également. Face à cet arsenal discriminatoire à l’encontre des populations étrangères devenues en quelque sorte de « seconde zone », il est donc essentiel de riposter, ensemble. Car même s’il ose s’en défendre, ce sont bien les marqueurs racistes et xénophobes de l'extrême droite que Macron a fait imprimer à sa loi validée par sa majorité avec les voix du RN. C’est l’idée d’une France fermée, rance et apeurée, loin d’un pays d’ouverture et d’accueil qu’il vient d’imposer. Macron a ainsi fait sauter les dernières digues avec Le Pen, le mouvement social doit faire sauter cette loi et son monde.