La charge raciale, ce poids psychologique, émotionnel et social que portent au quotidien les personnes racisées dans une société marquée par l’histoire et les structures du racisme. Elle se manifeste de manière insidieuse, à travers des micro-agressions, des remarques banalisées ou la nécessité permanente d’anticiper le regard des autres. Mais elle peut aussi surgir de façon brutale et explicite, dans des expériences de discrimination, de violences policières ou de rejet.
Cette charge n’est pas née de nulle part : elle s’enracine dans une histoire longue. L’esclavage a déshumanisé et exploité des millions de personnes, la colonisation a hiérarchisé les peuples et légitimé la domination par la couleur de peau. Ces systèmes ont produit des représentations, des préjugés et des inégalités qui traversent encore les sociétés actuelles.
Aujourd’hui, les personnes racisées héritent de cette mémoire collective et de ses conséquences concrètes : devoir se justifier plus que les autres, affronter des stéréotypes persistants, porter la crainte d’un contrôle ou d’une agression.
La charge raciale est ainsi une héritière du passé mais aussi une réalité présente, qui rythme les vies et rappelle que le racisme n’est pas seulement une affaire individuelle, mais une construction historique et systémique.
Pour en parler je reçois Douce Dibondo, écrivaine et sociologue et auteure d’un essai intitulé justement « la charge raciale » publié aux éditions Payot.
L'Association internationale des chercheurs du génocide, le principal organe sur le sujet qui regroupe ses plus grands spécialistes, a adopté lundi 1er septembre une résolution affirmant que les actions d’Israël à Gaza ont rempli tous les critères juridiques permettant de déterminer un génocide. L’État hébreu a réagi en qualifiant de honteuse la déclaration de l’association, qui a pris comme critères ceux utilisés pour juger la Shoah.
Il ne s’agit pas de pro-Palestine contre pro-Israël. C’est l’humanité contre les monstres. Et je vais vous dire exactement pourquoi.
J’ai vécu presque toute ma vie en Israël et, ces deux dernières années, à quelques mois près, j’ai passé la majeure partie de mon temps éveillé à vivre et à respirer la résistance, parmi et aux côtés de personnes qui partagent une opposition totale à la criminalité d’Israël (et, de plus en plus, comme il est devenu évident que l’action et l’acteur sont indissociables dans ce cas précis, une opposition à l’existence même d’Israël).
À Gaza, les bombes ont fait leur œuvre de destruction quand les mots, souvent distordus, sanctifiés, réécrits, ont préparé le terrain. Les médias occidentaux, en relayant sans recul le récit israélien, ont érigé un décor de guerre qui a sacrifié la voix des Palestiniens, là où l’information aurait dû dire la vérité et non la fabriquer.
Après le départ de deux vagues de navires, de Barcelone et de Gênes, les flottilles pour Gaza doivent se rejoindre au large de la Tunisie avant de faire route pour Gaza afin de briser le blocus de la bande. Suivez sur ce direct l'avancée de la flottille.
⚡ La Global Sumud Flotilla rassemble la Freedom Flotilla, la Sumud Flotilla du Maghreb, le convoi Sumud Nusantara et le Mouvement mondial pour Gaza. Des dizaines de bateaux, des centaines de membres d’équipage venus de 44 pays : une initiative inédite pour briser le blocus de Gaza et acheminer de l’aide humanitaire. Les bateaux partis de Barcelone ont été rejoints par ceux de Tunisie et d’autres ports le 4 septembre.
⛵ Militants, syndicalistes, défenseurs des droits humains, artistes… transportent nourriture, médicaments et même des dessins d’enfants, dans une action non violente contre le génocide mené par Israël avec la complicité des puissances impérialistes. Bruno Gilga, militant de MRT (organisation-sœur de RP au Brésil) et porte-parole de la délégation brésilienne, est à bord et documente la mission.
⚡À Gaza, la situation est plus terrifiante que jamais. Alors que le cabinet de sécurité a annoncé son intention d’occuper la totalité de la bande, ravagée par la famine, l’administration Trump concrétise à grand-pas son plan de déportation des Gazaouis et de reconstruction des territoires palestiniens pour les transformer en hub commercial et technologique au service des capitalistes étasuniens et des bourgeoisies arabes, complices du génocide.
🚨 Avec l’équipe de Révolution Permanente et le réseau international Izquierda Diario, nous suivrons la situation heure par heure. Restez connectés et partagez le live autour de vous !
En mai dernier, le gouvernement a lancé un groupe de travail visant à légaliser la reconnaissance faciale en temps réel. Loin d’être une surprise, cette annonce s’inscrit dans une suite de propositions émises par les plus hautes instances de l’État, en lien avec des acteurs industriels et scientifiques. Nous publions cette tribune de Félix Tréguer, adaptée d’un texte publié initialement sur AOC, qui estime que la reconnaissance faciale est incompatible avec les formes de vie démocratique.
Le 10 septembre n’est pas une date de plus dans l’agenda social. Ce n’est pas un geste marginal de contestation. C’est l’expression directe d’une rupture : si l’appel à bloquer s’impose, c’est parce que la démocratie a été méthodiquement ruinée. Le blocage n’est pas un acte « radical », il est la seule réponse qui reste quand le système a détruit toute alternative.
Ceux qui gouvernent aujourd’hui, Macron et ses valets, ont vidé la représentation de son sens. Ils ont foulé aux pieds le suffrage universel : le 10 septembre est le nom de ce constat : il n’y a plus de règles communes, seulement l’arbitraire d’un pouvoir qui ne se reconnaît que lui-même.
Plus tôt ce mois-ci, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a publiquement soutenu le projet de « Grand Israël » lorsqu’il a déclaré à i24 News qu’il était engagé dans une « mission historique et spirituelle » de conquête territoriale.
Cette vision maximaliste est édifiée sur le Grand Israël déjà existant et son contrôle colonial sur Jérusalem-Est, le plateau du Golan, la Cisjordanie et, désormais, à nouveau, Gaza – où le gouvernement espère se réinstaller prochainement. Elle prévoit d’étendre la colonisation juive à l’ensemble de la Palestine historique, autrefois prétendument le foyer exclusif des anciens hébreux et promise par le Dieu juif au « peuple élu », ainsi qu’à certaines parties des pays arabes voisins, dont la Jordanie, l’Égypte, la Syrie et le Liban. Le soutien à cette idéologie a explosé dans le contexte du génocide israélien en cours à Gaza, avec la circulation en ligne d’images de soldats affichant une carte de ce nouveau Grand Israël brodée sur leurs uniformes.
La mobilisation pour le 10 septembre arrive à grands pas. De nombreuses actions de sensibilisations et d’appels à ses journées de blocages voient déjà le jour. Bayrou tente le baroud d’honneur en mettant en jeu le gouvernement par un vote sur le budget le 8 septembre, replaçant l’attention sur la politique institutionnelle. La gauche hésite à son habitude, plus personne ne l’attend vraiment, alors qu’un grand nombre de bases syndicales sont déjà en mouvement. Le 10 est sur toutes les bouches, faisons en sorte qu’il soit le début de quelque chose.
De nombreuses idées émergent, de la grève générale au blocage des rocades. Si l’on souhaite un dépassement du mouvement des Gilets Jaunes, il semble important de se donner quelques pistes pour que la lutte dure, grandisse et ne meurt pas, que ce soit dans la répression, l’épuisement où le manque de perspectives révolutionnaires. Un moment de révolte est une expérience collective qui doit être un pas de côté vis à vis de la politique institutionnelle, celle qui décide pour nous et qui nous réprime. Ce pas de côté est notre capacité à créer autre chose, d’autres quotidiens en espérant qu’ils perdurent. Pour cela, il faut renforcer des réseaux de solidarité, il faut développer notre autonomie. Pour cela, il faut imaginer le coup d’après.
Louis XVI, Charles X, MacMahon : tous ont cru pouvoir régner contre l’Assemblée et sans le peuple, tous ont fini balayés. Emmanuel Macron s’imagine différent. Mais en s’entêtant à gouverner sans majorité, en méprisant le parlement et la société, il répète la même erreur. Et comme ses prédécesseurs, il a déjà perdu.
En Charente-Maritime, elle se retrouve en cellule pour avoir évoqué devant le Premier Ministre l’affaire Bétharram et son budget qui massacre les plus précaires : analyse
François Bayrou est le chef d’un gouvernement de repris de justice (rappelons que vingt-six membres du gouvernement ou proches collaborateurs d’Emmanuel Macron ont été mis en cause dans des affaires judiciaires depuis 2017), mis en place après un hold-up électoral. Cela ne l’a pas empêché de se rendre le 7 août en Charente-Maritime pour les 50 ans du Conservatoire du littoral. En allant déjeuner, le ministre a été pris à partie par une femme courageuse qui lui a lancé : « À tous les enfants qui se sont fait violer. Vous avez des comptes à rendre aux gens qui n’ont pas un sou. Vous n’avez rien à faire ici, monsieur Bayrou ».
On pourrait envisager de considérer ces propos comme injurieux, mais encore aurait-il fallu qu’ils fussent erronés. Or, cette dame n’a fait que dire la vérité. Mais la vérité, dans l’ère de la post-vérité, c’est justement ce qui dérange. Décortiquons donc ces 3 phrases qui ont si fort déplu.
François Bayrou a lancé l’alerte ! Entre menaces de censure et blocages prévus partout en France, le Premier Ministre a prévenu : nous sommes en danger, attention la dette, trop de dépenses… Le patron du MODEM met son poste en jeu : il demandera la confiance des députés le 8 septembre à l’Assemblée Nationale. S’il y a majorité de non, il part. La gauche et l’extrême droite ont déjà annoncé qu’ils voteraient en défaveur du Premier Ministre. Le (pour l’instant) chef du gouvernement s’est exprimé ce lundi 25 août lors d’une conférence de presse pour tenter de sauver son budget, très impopulaire. (On vous l’a décortiqué dans les épisodes précédents). François Bayrou met en garde sur un danger immédiat : la dette.
Thomas Porcher relativise, “nous ne sommes pas en danger”. L’économiste regrette l’attitude du Premier Ministre qui agite la peur plutôt que d’être pédagogue. Mais François Bayrou a trouvé une explication, ce n'est pas de leur faute ! C’est de la nôtre… La dette et le déficit ont explosé en raison des baisses d’impôts et cadeaux fiscaux qui ont bénéficié aux plus riches et aux grandes entreprises, pointe Thomas Porcher. Nous avions questionné le Premier Ministre sur la taxation des ultra riches, et le chef du gouvernement nous avait promis de futures annonces. Mais… rien. “Là, il n’y a plus de danger immédiat”, ironisent Thomas Porcher et Lisa Lap.
François Bayrou essaie de dire “si vous me faites tomber la situation sera catastrophique économiquement”. Le ministre de l’Économie et des Finances, Eric Lombard, a déclaré ce mardi 26 août sur Franceinter ne pas vouloir “faire la politique de la peur” mais avance “un risque existe que le FMI (fonds monétaire international) intervienne”. Jacques Attali, affirme que la chute de Bayrou “conduirait à une crise financière majeure provoquant l’intervention de la troïka (FMI, BCE et Commission européenne), imposant des mesures extrêmement radicales et antisociales pour financer nos dépenses courantes”.
Sur les plateaux, on parle même de risque de mise sous tutelle du FMI ce qui serait une catastrophe pour les fonctionnaires ou le budget des hôpitaux par exemple. Thomas Porcher estime qu’il y a peu de risques. Surtout, l’économiste se demande “si ces gens aiment la France. Est-ce qu’ils n’espèrent pas que le FMI applique ces réformes car c’est ce qu’ils veulent, et au fond, veulent aussi la fin du modèle social ?”.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !
Le nazisme fait l'objet d'une fascination morbide mais il est en réalité largement méconnu. En particulier, on ignore bien souvent - et les idées les plus fausses circulent sur - la manière dont les nazis sont parvenus au pouvoir. Qu'on prétende qu'ils auraient gagné les élections, pris le pouvoir par la force ou par la faute de la gauche (notamment communiste), on méconnaît le fait que Hitler ne serait jamais devenu chancelier le 30 janvier 1933 sans le soutien d'une bonne partie des élites allemandes (économiques, militaires, politiques, médiatiques). C'est cette histoire que restitue l'historien Johann Chapoutot dans son dernier livre "Les irresponsables", paru aux éditions Gallimard au début de l'année 2025. Dans cet épisode, qui reprend sous forme podcast une interview vidéo réalisée pour le site Hors-Série, je l'invite notamment à revenir sur la manière dont certains individus, représentant des forces sociales et politiques identifiables et ancrées dans les classes dominantes, ont travaillé ardemment d'abord à nouer une alliance avec les nazis puis à les installer au pouvoir, avec toutes les conséquences que l'on sait. Nous abordons d'autres points de l'ouvrage et concluons sur la manière dont nous pouvons apprendre de cette histoire, à l'heure où progressent et parviennent au pouvoir des mouvements néofascistes.
Les Soulèvements de la terre contribueront à « tout bloquer » contre le plan Bayrou à partir du 10 septembre. De nombreux comités locaux et greniers des Soulèvements ont commencé à mettre à disposition leurs moyens matériels, réseaux et savoir-faire. Nous livrons à la discussion au sein du mouvement qui s’annonce quelques réflexions sur les luttes contre l’intoxication du monde et contre l’alliance des milliardaires réactionnaires. Réflexions qui peuvent donner des idées sur « quoi bloquer » au moment de « tout bloquer ».