Alors que le collectif "Saccage 2024" avait convié la presse pour une "visite guidée" censée montrer l’impact négatif des Jeux olympiques autour du Stade de France à Saint-Denis, une quinzaine de personnes ont été verbalisées par la police. Trois militants ont même été emmenés au commissariat.
La visite commence à peine, qu’un cortège de policiers bloque déjà le chemin. Ce vendredi matin, le collectif anti-JO "Saccage 2024" avait donné rendez-vous à la presse à partir de 10h à la sortie du métro Porte de Paris à Saint-Denis, où passent de nombreux spectateurs des Jeux pour se rendre au Stade de France.
Le collectif souhaitait organiser un nouveau "toxic tour", le long du canal Saint-Denis. "C’est une visite guidée des chantiers et maintenant des sites olympiques pour montrer physiquement l’impact des JO. Tout ce qui a été déplacé et détruit en amont", résume Noah, l’un des militants. "On voulait juste faire une balade, pour montrer les lieux", ajoute-t-il.
Incroyable : mardi dernier sur France 2, le Président a réalisé l’exploit de donner une interview LUNAIRE sans aucune combinaison spatiale ni bouteille d’oxygène !
Nous on s’attendait à ce qu’il nomme Lucie Castets première ministre, qu’il annonce sa démission en direct, ou au moins, qu’il suspende la loi immigration, mais pas du tout : lui tout ce qu’il avait en tête c’était l’image de Céline Dion chantant la Marseillaise a capella sur la scène lors de la Cérémonie d’ouverture de ses JO. ...
En proposant Lucie Castets comme Première ministre, le Nouveau Front populaire concentre désormais sa communication sur la défense des services publics. Un thème qui pourrait rassembler à gauche comme à droite.
Fini de se déchirer. Après deux semaines de négociations et d’incessantes disputes autour du choix d’un Premier ministre, le Nouveau Font populaire semble avoir adopté une nouvelle stratégie plus heureuse : la défense des services publics. En sélectionnant Lucie Castets comme candidate à Matignon — une haute fonctionnaire, par ailleurs cofondatrice du collectif Nos services publics — la gauche unie a finalement choisi un axe (potentiellement) consensuel.
« C’est très malin. Dans un contexte politique où le Nouveau Front populaire n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le thème des services publics peut vraiment être fédérateur », estime la politiste Julie Gervais, coautrice avec Willy Pelletier et Claire Lemercier de l’ouvrage La valeur du service public (La Découverte, 2021).
Une fois la « trêve olympique » passée, de la gauche à la droite, des députés aux élus locaux, « qu’ils s’identifient ou non au Nouveau Front populaire, ils peuvent soutenir la politique de défense des services publics, pense Julie Gervais. Le massacre est allé si loin qu’il y a une forme de prise de conscience généralisée qu’il faut à tout prix l’arrêter. »
Le gouvernement a finalement choisi de ne pas renouveler l’agrément de l’association Anticor. Une décision qu’elle va sans doute contester devant le juge administratif. Mais pourquoi l’association anticorruption a-t-elle perdu ce sésame qui lui permettait d’agir en justice en cas d’inaction du parquet ? Mystère. Où l’on comprend qu’il est urgent de réformer les modalités d’octroi de cet agrément.
Les images de Paris grillagée choquent l’opinion publique. De nombreux médias regrettent ce qu’ils présentent comme un détournement de l’« ordre habituel » de la ville, détournement qu’il faudrait accepter au nom de la fête (stupéfiante inversion logique).
Mais n’est-ce pas le contraire ? Si ces images nous heurtent, n’est-ce pas justement parce qu’elles rendent visible l’« ordre habituel » de la ville sous régime capitaliste ? Elles ne le dévoient pas ; elles le manifestent de manière éclatante et ce retour du refoulé est douloureux, suscitant colère ou déni.
Après avoir travaillé en coulisses pendant des mois, les membres de la coalition d’extrême droite qui soutient le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’apprêtent à confier le contrôle de la Cisjordanie à des autorités civiles proches des colons israéliens, dont certains sont convaincus qu’ils ont un droit divin de terroriser et déloger leurs voisins palestiniens.
La Cisjordanie qui compte 3 millions de Palestiniens vivant au milieu d’un maillage de postes de contrôle, de barrages routiers et de colonies illégales, est occupée par Israël depuis des décennies.
Nul n’ignore que Bezalel Smotrich, colon extrémiste et ministre influent du gouvernement Netanyahou, orchestre l’annexion de facto de la Cisjordanie. Cela permettra l’expansion des avant-postes paramilitaires et des colonies de peuplement exclusivement juives, que même les alliés des États-Unis considèrent comme illégales au regard du droit international.
Alors que la guerre de Gaza fait rage, sur les campus universitaires américains, des fondations israéliennes font pression pour modifier la définition de l’antisémitisme dans la législation américaine.
En novembre dernier, quelques semaines seulement après le début de la guerre à Gaza, Amichai Chikli, 42 ans, impétueux ministre du Likoud au sein du gouvernement israélien, a été invité à la Knesset, le parlement israélien, pour expliquer aux législateurs ce qui pouvait être fait face à la montée des manifestations anti-guerre des jeunes aux États-Unis, en particulier dans les universités d’élite.
« Je l’ai déjà dit et je le répète, je pense que nous devrions, surtout aux États-Unis, passer à l’offensive », a déclaré Chikli.
Depuis, Chikli a mené une campagne ciblée pour contrer les critiques à l’encontre d’Israël. Le Guardian a découvert des preuves montrant comment Israël fait renaître une structure controversée dans le cadre d’une vaste campagne de relations publiques visant les campus universitaires américains afin de redéfinir l’antisémitisme dans la législation américaine.
À trois jours du lancement des JO de Paris 2024, de nouveaux dispositifs de contrôle viennent s'ajouter aux effectifs policiers déployés dans la capitale. Autant d'outils d'exception voués à se pérenniser au service des politiques sécuritaires du pouvoir.
Alors que certains médias se félicitent de l’arrivée d’une grande compétition sportive dans une démocratie libérale, après les coupes du monde de football en Russie puis au Qatar ou des Jeux Olympiques d’hiver en Chine, force est de constater que les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont organisés dans un climat particulièrement sécuritaire. Une politique d’ores et déjà visible à trois jours du lancement des Jeux, avec 45 000 policiers et gendarmes mobilisés, accompagnés de militaires, d’agents de sécurité privée et même de 2 500 policiers. étrangers, sans compter les milliers de barrières qui hérissent les rues de la capitale aux abords du périmètre « Silt », la zone à accès contrôlé qui entoure les principaux sites olympiques.
Pour le procureur de la République de Nanterre, « pourriture d’arabe dégage au bled sale merde » n’est pas assez caractérisé. Ma plainte a été classée sans suite, en deux semaines. Si vous voulez tenir ce genre de propos, allez-y, vous ne risquez rien !
Ça a commencé comme ça, très simplement. Je publie un commentaire sur la page Facebook de ma ville – Clichy-la-Garenne – un autre Clichois m’apostrophe : « Si tu n’es pas content, tu quittes Clichy. » Les Arabes en France n’ont pas droit à la critique. On ne leur laisse que deux choix : obéir aux injonctions, ou dégager. En enquêtant sur cet individu, j’apprends qu’il est connu de toute la ville et qu’il est proche du maire. On me renseigne sur son activité et je décide de laisser un avis Google sur la page de son entreprise afin de dénoncer l’injonction raciste. Les avis des autres internautes et les témoignages des Clichois·es pleuvent alors. Unanimes sur ses pratiques : harcèlement, intimidation, menaces, injures, etc.
Non content de ce premier forfait et en guise de représailles, probablement galvanisé par le score du Rassemblement national, cette même personne m’envoie, le soir des élections européennes, un message privé sur Messenger comprenant une photo de Jordan Bardella heureux du résultat que son parti vient de réaliser et un mot : « pourriture d’arabe dégage au bled sale merde ».
« Qui va lire un bouquin qui parle de nous ? » me demande Vanessa, employée trentenaire résidant dans l’un des cantons dépeuplés du Grand-Est de la France. Elle est habituée à ce qu’on ne sache pas situer son département sur la carte, à ne pas revendiquer de « racines » régionales particulières, à ne pas faire ni entendre parler de là où elle a grandi, ni à voir, dans les médias ou dans les lieux de pouvoir, de personnes qui ont un parcours ou ne serait-ce qu’un accent similaire au sien. Ce « bouquin qui parle de nous » porte en effet sur les jeunes adultes qui vivent dans ce que l’on a coutume d’appeler dorénavant la « France périphérique».
Ainsi commence l’essai du sociologue et ethnographe Benoit Coquard « Ceux qui restent » (Editions la Découverte) qui porte comme sous titre « Faire sa vie dans les campagnes en déclin »
Le livre sert de support à cet entretien passionnant entre Denis Robert et Benoit Coquard qui éclaire, d’une lumière douce mais précise, les zones d’ombre de cette France des campagnes, cette France des délaissés, des « cassos » et du travail au noir.
On est dans le Grand est où le sociologue a vécu entre 2010 et 2018 pour faire ses recherches sur la France populaire qui a toujours voté à droite, mais qui aujourd’hui s’est déportée en très grand nombre vers l’extrême droite. « Être du coté des gens bien, c’est voter à droite » dit un des protagonistes qui se déclare « 100% Le Pen » et pourrait ajouter « Les gauchistes c’est des branleurs » ou « ceux qui ne travaillent pas ne valent rien » . Entre nostalgie d’un passé révolu, apéro pastis-whisky qui dure, fermeture des bistrots, photo de Bardella sur le frigo, travail au noir et repli sur soi, on trouve aussi de la fierté, de la solidarité et la réminiscence des gilets jaunes. Mais de moins en moins de service public. A travers ceux qui restent et ceux qui partent des périphéries, on comprend mieux comment et pourquoi le Rassemblement national pousse et grimpe d’élection en élection, sans trop d’efforts…
Rédigé à la manière d’un business plan de start-up, le document élaboré par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin et ses proches au sein de Périclès décrit, étape par étape, l’installation à tous les échelons du pouvoir d’une alliance entre l’extrême droite et la droite libérale-conservatrice. L’Humanité en dévoile de larges extraits qui, dans les circonstances politiques actuelles, sont plus que jamais d’intérêt public.
La revue scientifique The Lancet vient d’estimer à 186 000 le nombre de Gazaouis morts, de façon directe et indirecte, depuis les opérations militaires menées par l’État israélien contre la bande de Gaza depuis le mois d’octobre 2023. Un chiffrage « cohérent », entérine Médecins du Monde. La qualification de « génocide » — à savoir « l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux » — pour caractériser la politique conduite par Netanyahu a fait l’objet d’âpres débats internationaux depuis que l’Afrique du Sud a, fin décembre 2023, accusé Israël d’en commettre un à l’endroit des Palestiniens. Dans une interview publiée par le magazine étasunien Jacobin l’historien israélien Amos Goldberg, exerçant à Jérusalem, est revenu sur la publication de son article « Oui, c’est un génocide », paru en Israël au mois d’avril dernier.
Les Jeux Olympiques vont nous laisser la surveillance de masse en héritage. En instrumentalisant cet évènement, le gouvernement a autorisé l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) jusqu’en 2025 pour des situations qui dépassent largement le cadre cette compétition sportive. Ces logiciels, qui analysent les images de vidéosurveillance et envoient automatiquement des alertes à la police, sont déployés depuis des années en France en toute illégalité, sans que jamais les responsables n’aient été inquiétés. L’hypocrisie est donc totale. En légalisant quelques usages de VSA, l’État souhaite légitimer un état de fait et amorcer un projet de surveillance bien plus large de l’espace public.
Derrière cette légalisation inédite, qui porte sur un petit nombre de cas d’usage (départs de feux, individus marchant à contre-sens, etc.), ce sont d’autres applications qui pourraient à leur tour être légalisées. De nombreux responsables politiques assument publiquement de vouloir autoriser le suivi et la catégorisation biométriques de la population, y compris à travers la reconnaissance faciale ou encore la reconnaissance des émotions. Les entreprises distribuent déjà ces technologies et les propositions de légalisation sont dans les tuyaux.
Avec le journaliste australien Antony Loewenstein, nous nous penchons sur la négociation de peine et la libération de Julian Assange, ainsi que sur la réaction de l’Australie, pays d’origine de Julian Assange, suite à sa libération et nous poserons la question du legs de WikiLeaks, qui, selon lui, a contribué à ouvrir la voie aux lanceurs d’alertes et aux responsables en matière de fuites à l’ère du journalisme numérique. Loewenstein, auteur du livre The Palestine Laboratory [Le laboratoire de la Palestine, NdT], évoque également la situation de la liberté de la presse dans le cadre de la guerre d’Israël contre Gaza. L’armée israélienne ne considère pas les journalistes palestiniens comme des journalistes, affirme-t-il. Au contraire, elle les considère comme des « terroristes » afin de justifier le ciblage dont ils font l’objet, une question qui, selon Loewenstein, devrait davantage interpeller les médias occidentaux.
C’est l’une des cruelles ironies de l’histoire que ceux qui prétendent parler au nom des victimes du génocide nazi soient les auteurs de la campagne d’extermination la plus horrible de l’histoire du colonialisme de peuplement contemporain. Leur comportement est une source d’inspiration pour l’extrême droite dans le monde actuel. Ils ont rendu le génocide banal à nouveau.
La poussée de l’extrême-droite qui a marqué les élections au Parlement européen dans plusieurs pays de l’Union, le 9 juin, a pris en France une tournure imprévue. Sans s’embarrasser des consultations que prévoit la Constitution, Emmanuel Macron a dissous le soir même l’Assemblée nationale en prenant acte de la victoire du Rassemblement national – et ce, bien que les deux institutions parlementaires n’aient aucun lien entre elles et que le désaveu de la majorité en place lors du scrutin européen soit presque un classique de la Ve République.
L’effet de sidération sur le pays a été total. Fidèle à sa carrière, Emmanuel Macron s’est toujours voulu « disruptif ». En l’occurrence il a prétendu « clarifier » la situation et « apaiser » la nation. Mais le cours inopiné des événements a prouvé qu’il a perdu la main depuis sa réélection ratée de 2022. Certes le Rassemblement national, après avoir confirmé sa progression lors du premier tour, le 30 juin, s’est trouvé relégué en troisième position à l’issue du second, le 7 juillet. Symboliquement il est le grand perdant de la consultation, même s’il a confirmé sa place de premier parti politique de France. Au fil de la campagne du second tour l’électorat a compris qu’il n’était pas devenu aussi présentable qu’il le prétendait et qu’il n’était pas (encore ?) capable de gouverner. Il est aussi possible que la concomitance des élections britanniques ait mis en valeur le désastre que fut le Brexit et incité les électeurs français à la prudence en matière d’irresponsabilité populiste.
« Plutôt Hitler que le Front populaire. »
Il semble bien que les campagnes médiatiques contre les candidats de gauche soient devenues de simples routines journalistiques. On se souvient du « cauchemar » Benoît Hamon lors de la « primaires citoyenne » en 2017, de la panique Sandrine Rousseau avant l’élection présidentielle de 2022, ou de la haine anti-Nupes au moment des législatives de 2022. À quelques jours du second tour des élections législatives de 2022, le rédacteur en chef du Figaro Guillaume Tabard résumait ainsi la campagne médiatique contre la Nupes : « D’un point de vue tactique, Macron doit susciter un front anti-Mélenchon, c’est-à-dire convaincre les électeurs de droite, de la gauche modérée et même lepénistes, de faire barrage à la gauche radicale. » Ce mot d’ordre avait eu du succès dans les médias... mais il n’était pas inédit : Jean-Luc Mélenchon est incontestablement et de longue date l’ennemi médiatique numéro un...
Les mots en politique ont-ils perdu tout lien avec le réel ? La très courte et intense campagne législative en cours pose légitimement la question, tant les outrances semblent y avoir atteint un degré inédit, déformant profondément le débat public. La France insoumise (LFI), parti de gauche réformiste classique, fut quasi-systématiquement présentée ces dernières semaines comme « l’extrême gauche », non seulement par ses adversaires politiques mais aussi par une grande partie des médias.
Dans un retournement sémantique orwellien, au moment même où l’extrême droite menace d’accéder au pouvoir en France, c’est LFI, et tout le Nouveau Front populaire avec elle, qui est présenté comme sortant de « l’arc républicain » et qualifié de « plus grand parti antisémite de France », au détriment de toute rationalité. Plusieurs prises de position critiquables de responsables LFI sont mises en avant pour justifier l’anathème général, dans une démesure qui occulte un programme commun pourtant engagé clairement sur le sujet et un fondement idéologique dénué de tout antisémitisme.