C’est un braquage en règle : à travers de tels programmes, l’audiovisuel public gonfle les capitaux (symboliques et/ou financiers) de celles et ceux qui l’accaparent et le tuent à petit feu. Via sa société de production, Léa Salamé est encore une fois la grande gagnante dans cette affaire, déjà rémunérée « aux alentours de 25 000 euros par mois » pour la présentation du 20h (Capital, 24/07), ce qui la classe (au moins) parmi le 1 % des salariés les mieux payés en France. Un tel état de fait, et l’entre-soi qui va avec, ne cessent de nuire à la défense du service public de l’information – comment justifier ce statu quo ? –, au moment même où l’extrême droite milite telle une machine de guerre en faveur de sa privatisation, dopant ainsi le combat ancestral d’une large partie du champ politique et journalistique – Libération inclus, fut un temps ! – pour le mettre à terre. Las… à force de déprédation structurelle et d’usurpation du sens même du « service public », le détricotage méthodique de l’audiovisuel public se poursuit. Encouragée de l’extérieur par trois décennies de politiques publiques au rabais et d’incessants appels à la privatisation, cette orientation est également tolérée en interne, appliquée par les directions et consentie, bon gré mal gré, par une partie de ses professionnels, au premier rang desquels les journalistes les plus en vue. Ces pressions opérant de manière dialectique pour un résultat très efficace, il est urgent de lutter sur tous les fronts à la fois, sous peine de rejoindre les (pâles) avocats de l’information publique dont le combat se réduit tantôt à livrer gages sur gages à l’extrême droite, tantôt à faire bloc pour « défendre ceux qui l’ont confisquée ».
Dans cet épisode exceptionnel de L’Œil de Moumou, Aymeric Caron revient sur ce qu’il décrit comme « l’un des plus grands scandales moraux et médiatiques de notre époque » : le traitement de la guerre à Gaza. L’ancien journaliste, devenu député, parle sans détour du rôle des médias français, de leur silence et de leurs compromissions.
« On a laissé faire un génocide, affirme-t-il d’une voix calme mais ferme. Et les médias français, au lieu de dénoncer, ont préféré détourner le regard. Ce silence-là, c’est une trahison. »
Caron, qui fut longtemps chroniqueur dans des émissions à forte audience, ne cache pas son désarroi face à ce qu’il appelle « la dérive du journalisme spectacle ». Il cite nommément certaines chaînes : « CNews viole la loi chaque jour, en diffusant des discours de haine ou de désinformation. Et pourtant, l’Arcom ne fait rien. On laisse prospérer une parole qui déshumanise. »
Pour l’auteur de Antispéciste, la question dépasse Gaza : elle touche à la responsabilité morale de ceux qui informent. « Être journaliste, ce n’est pas faire de la com’ pour le pouvoir ou l’armée, c’est mettre la lumière sur ce qu’on veut cacher. »
Interrogé par Mourad Guichard sur la réaction du monde politique, Caron se montre tout aussi sévère : « Quand le président de la République parle d’un “droit d’Israël à se défendre”, sans jamais prononcer le mot Palestinien, il envoie un message terrible. Ce discours a justifié l’injustifiable. »
Mais derrière la colère, transparaît une forme de désillusion. « Je ne me remettrai jamais de Gaza », confie-t-il. « Ce que j’ai vu, ce que j’ai lu, ce silence assourdissant… Tout cela m’a profondément bouleversé. »
Pour lui, l’enjeu n’est pas seulement politique, mais humain. « Les images de Gaza, on aurait dû les montrer en boucle, parce qu’elles nous obligent à regarder en face notre propre responsabilité. À force d’ignorer la souffrance des autres, on finit par perdre notre humanité. »
Dans cette discussion intense, Moumou lui demande s’il garde espoir. Caron hésite, puis répond : « Tant qu’il y aura des gens qui refusent le mensonge, qui cherchent la vérité, oui, il reste de l’espoir. Mais il faudra du courage. Parce qu’aujourd’hui, dire la vérité, c’est devenu un acte de résistance. »
D'une promotion du projet de nettoyage ethnique nommé "Gaza-plage", en passant par des invités étalant leurs théories complotistes d'extrême-droite jusqu'à la déshumanisation et la criminalisation d'un peuple en collaboration avec une deputé soutenant ouvertement Israël : France info a bel et bien terminé sa mue en Cnews.
Les preuves d’allégeance à l’extrême-droite de la part du monde économique se multiplient en France. Un chemin de collaboration active largement ouvert par les Bolloré, Stérin et consorts, dans lequel s’engouffre désormais une bonne partie d’un patronat prête à se compromettre pour sauvegarder son capital et sa domination. Pourtant, historiquement, on sait que le « fascisme d’affaires » fait surtout les affaires du fascisme, et que ce dernier exige une soumission pleine et entière sous peine d’éradication. Cette histoire, Luchino Visconti l’a magistralement mise en scène en 1969 dans « Les damnés », un film/opéra grandiose et poisseux qui décrit la chute de la maison Von Essenbeck, famille d’industriels de l’acier gangrénée par le vice, l’ambition et l’inextinguible appât du gain.
« Nettoyer au Kärcher » les quartiers populaires : vingt ans après, les propos de Nicolas Sarkozy résonnent encore. Ce racisme, « devenu raisonnable », a laissé une marque indélébile sur les personnes racisées.
À l’initiative du groupe identitaire local « Les Normaux », 100 à 150 militants d’extrême droite ont défilé à Rouen ce samedi. Des militants d’Angers, de Tours et de Paris se sont joints à la manifestation. Depuis que Les Normaux ont organisé une soirée xénophobe – finalement annulée par crainte de problèmes judiciaires – en juin 2024, en pleine campagne des législatives, l’extrême droite rouennaise, discrète jusqu’alors, semble avoir le vent en poupe. Mais les antifascistes ne désarment pas.
En pleine guerre d’indépendance, des milliers d’Algériens manifestent dans les rues de Paris pour s’opposer au couvre-feu qui leur est imposé. Ces rassemblements pacifiques sont violemment réprimés par la police française, plus de 100 manifestants sont tués, certains corps jetés dans la Seine. Le Bondy Blog a recueilli le témoignage de quatre acteurs qui contribuent à la mémoire de ce tragique événement, que l'exécutif français peine encore à qualifier de crime d'État.
En réponse au discours du premier ministre, Boris Vallaud a assumé un « pari ». Mais un pari sur quoi ? Et avec quelle mise en jeu ? Un pari sur l’avenir du PS en mettant en jeu l’unité populaire ? Car si le gouvernement joue au bonneteau, le PS, lui, a choisi la roulette russe.
Le PS a toujours été un ennemi des avancées sociales, et pas seulement depuis Hollande. C’est juste son mode de fonctionnement normal.
«Olivier Faure et Sébastien Lecornu ont noué, en quelques semaines, un lien inattendu, se parlant jusqu’à trois fois par jour et se rencontrant secrètement à Matignon» explique Le Parisien. En pleine crise de régime, le patron du PS assurait il y a encore quelques jours dans les médias qu’il n’y aurait «aucun deal» avec le gouvernement, alors qu’il préparait un accord avec ce dernier, dans le dos de ses «alliés» de gauche.
Le PS soutient donc un Premier ministre illégitime qui va imposer une vague d’austérité massive en échange d’un «report» de quelques mois de la réforme des retraites, qui ne concerne qu’une poignée de salarié·es. Et le plus drôle, c’est que cette «suspension» sera inscrite directement dans la loi de financement de la Sécurité sociale : pour l’obtenir, le PS devra voter du même coup les coupes massives dans la Santé et les mesures qui vont doubler le prix des médicaments pour les patient·es. Pour couronner le tout, les sénateurs, majoritairement de droite, annoncent déjà qu’ils feront sauter l’amendement sur les retraites négocié par le PS, et durciront encore le plan d’austérité. C’est donc une trahison pour pas un rond.
NEW YORK — Leaders of Young Republican groups throughout the country worried what would happen if their Telegram chat ever got leaked, but they kept typing anyway.
They referred to Black people as monkeys and “the watermelon people” and mused about putting their political opponents in gas chambers. They talked about raping their enemies and driving them to suicide and lauded Republicans who they believed support slavery.
Le PS s’apprête à ne pas voter la censure contre le gouvernement Lecornu. Une décision au nom de la « responsabilité » qui ravive pourtant un vieux soupçon : celui d’un parti incapable de choisir entre rupture et accommodement. À trop vouloir durer, le socialisme français risque surtout de s’effacer.