Et si c’était les pauvres qui détenaient la clé de notre avenir ?
C’est ce que pressent, pour l’avoir constaté, l’auteur et diplomate iranien Majid Ranhema.
Alors que les expérimentations de vidéosurveillance algorithmique (VSA) prévues par la loi relative aux Jeux Olympiques ont à peine débuté et qu’aucune évaluation n’a encore été réalisée, le gouvernement passe déjà à la vitesse supérieure. Mercredi 15 mai, la commission des lois de l’Assemblée va discuter d’une proposition de loi visant à légaliser une nouvelle forme de VSA, en utilisant cette fois-ci comme excuse la sécurité dans les transports. Derrière ce texte passé presque inaperçu se cache une nouvelle avancée sécuritaire mais surtout un agenda politique assumé : celui de la généralisation sur le long terme des technologies de surveillance algorithmique des espaces publics. Le rapporteur Clément Beaune a refusé de nous auditionner. Pourtant nous aurions eu beaucoup à lui dire sur les dangers de cette technologie et les contradictions du gouvernement qui trahit sans scrupule les promesses formulées il n’y a même pas un an.
Inégalités socio-économiques, ségrégation spatiale ou enseignants peu armés : l’école échoue à « renverser la reproduction sociale en France », pour reprendre la formule du directeur général de l’Impact Tank, Tony Bernard. Voici trois scénarios qui explorent des chemins vers une école plus égalitaire.
Ces dernières semaines, Gabriel Attal a multiplié les déclarations offensives à l’égard de la jeunesse : “il y a un problème de violence chez les jeunes”, il faut les “remettre les jeunes dans le droit chemin”, “il faut aussi parler du repli sur soi de nos jeunes, de cet individualisme parfois forcené”, bref, selon lui il faut agir et vite, via un arsenal de mesures extrêmement répressives. Pourquoi ? Car “c’est la république qui contre attaque”. Internats forcés, modifications du droit des mineurs, mention sur le dossier pour pénaliser les jeunes jusqu’au brevet ou même le BAC : la guerre est déclarée. Alors en quoi consistent ces mesures, quel danger font-elles encourir aux jeunes, et quand bien même on considérerait que les jeunes ont un problème avec l'autorité, sont-elles efficaces ? Éléments de réponse avec Salomé Saqué pour Blast.
Y a-t-il quelqu'un à la barre de France Inter ? Hier, le 2 mai, la radio du service public a sombré deux fois.
D'abord, en décidant de suspendre l'humoriste Guillaume Meurice de l'émission Le grand dimanche soir, et en le convoquant à un entretien préalable à un licenciement "pour faute grave". Quelle faute grave ? Avoir considéré que si la justice elle-même avait, en avril dernier, abandonné les poursuites contre une blague qualifiant Benyamin Netanyahou de "nazi sans prépuce", c'est qu'il était donc libre de la refaire, dont acte. "C'est ma première blague autorisée par la loi française", a-t-il rigolé. Mais pas autorisée par France Inter, apparemment.
Surtout, et cela nous indigne autant, mais concerne plus directement ASI : après plus de 24 heures d'un déferlement raciste inouï ciblant notre collègue Nassira El Moaddem, présentatrice d'Arrêt sur images, harcelée par l'extrême droite pour un tweet dans lequel elle dénonçait le racisme en France, France Inter a fini par daigner réagir. Pas soutenir : réagir, pour se protéger et de désolidariser - car Nassira a travaillé pour France Inter sur un podcast, Parcours de combattants, jusqu'en 2022. Et l'extrême droite et les médias Bolloré y ont vu une occasion en or : taper à la fois sur une journaliste d'origine arabe et sur le service public (même si l'émission est terminée depuis près de deux ans).
Dans sa newsletter, The Wire, l'organisation étasunienne Jewish Voice for Peace revient sur la situation de la mobilisation étudiante pour la Palestine ces derniers jours, entre extension du mouvement et répression brutale.
En l’espace de quelques jours, des dizaines de campements de solidarité avec Gaza ont vu le jour sur plus d’une centaine de campus universitaires à travers les États-Unis. Il s’agit du plus grand mouvement étudiant depuis les manifestations contre la guerre qui ont balayé les universités américaines dans les années 1960.
Au fur et à mesure que les campements se construisaient dans tout le pays, les étudiants ont appelé pacifiquement à ce que leurs universités se désengagent de l’oppression d’Israël sur les Palestiniens. En réponse, de nombreuses administrations universitaires appellent la police sur les campus pour réprimer violemment les étudiants.
Depuis plus de six mois, des dizaines de milliers de Juifs et d’innombrables autres personnes conscientes se battent pour mettre fin au génocide qu’Israël commet contre les Palestiniens de Gaza. Nous continuons à exiger que l’administration Biden mette fin à son soutien à l’armée israélienne.
Indextrême : Observer, répertorier et connaître les symboles graphiques du fascisme en France.
« Le pouvoir d’un symbole réside dans sa capacité à produire du sens et à communiquer ce sens*. »
Indextrême est un outil qui a pour objectif de comprendre, dans le contexte français, les symboles utilisés et détournés par l’extrême droite. En connaissant leur histoire, nous pouvons mieux comprendre les mécanismes sémiotiques de ces symboles et leur impact dans notre société.
La «République» en 2024, pour Pécresse c’est financer des écoles ultra-privilégiées d’extrême droite catholiques au cœur de Paris.
La chasse aux sorcières qui frappe les soutiens de la Palestine ne passe pas seulement par une censure constante, des diffamations quotidiennes et une répression de toutes les expressions publiques. Elle passe aussi par un chantage au financement.
Où va la France ? Des chercheurs, des étudiants, des militants, des élèves, des syndicalistes et des politiques ont été sanctionnés, certains convoqués, d’autres condamnés pour « apologie du terrorisme »… Des manifestations ont été interdites, des conférences annulées, des films déprogrammés. L’État, la justice et certains corps multiplient les procédures qui - depuis plus de 6 mois, sur fond de guerre et de massacres à Gaza, laissent à voir une forme de criminalisation des expressions de solidarité envers la Palestine. Avec le dévoiement de la notion d’apologie du terrorisme se profile le dévoiement des droits humains les plus fondamentaux comme ceux de la libre expression, de la libre manifestation et de libre association. Le rapport annuel d’Amnesty international qui vient de paraitre dresse précisément un rapport accablant des droits humains en France. Il alerte sur une situation dégradée. Ce rapport, s’il est « un signal d’alarme pour rappeler aux États qu'ils sont responsables de la situation des droits humains dans leur pays est aussi un moyen de rendre hommage au travail des journalistes, des militants et militantes et des défenseur.es des droits humains qui luttent courageusement pour un monde plus juste et plus égalitaire. » C’est en ce sens aussi que nous avons décidé aujourd’hui de donner, dans ce contexte particulièrement inquiétant, la parole à des infatigables avocats, défenseurs des libertés publiques et des droits : Raphaël Kempf, Elsa Marcel et Vincent Brengarth.
C’est forcément limité d’écrire depuis ici un court article sur cette situation, mais le silence semble pire. On ressent le besoin de mettre des mots sur ce qu’il se passe, pour faire sortir les émotions. Aussi pour tenter de s’extraire un peu de la propagande médiatique et étatique. Même si les mots ne suffiront jamais à faire face à cette violence profondément injuste qui s’abat sur une population entière. Plus de 2 millions de personnes, coupables d’être parquées dans cette prison à ciel ouvert et de ne pas vouloir (et même pouvoir) en sortir. Et pour aller où ?
Les J.O auront une conséquence imprévue : de nombreuses cartes bancaires seront inutilisables durant l'événement... à certains endroits.
Du sport, une flamme olympique et... des cartes bancaires bloquées. Les Jeux Olympiques de Paris auront une conséquence pour le moins surprenante : de nombreuse personnes ne pourront pas utiliser leurs cartes bancaires. Les cartes seront bloquées à l'intérieur de zones géographiques bien précises. Et pas dans n'importe qu'elles zones, puisqu'il s'agit de tous les lieux et toutes les installations où se dérouleront les épreuves des JO. En clair, des millions de cartes bancaires appartenant aux personnes se rendant aux JO seront rendues inutilisables.
Concrètement, toutes les cartes qui ne sont pas estampillées Visa sont concernées par ce blocage. Les cartes Mastercard et American Express seront bloquées lors des Jeux olympiques au sein des infrastructures mises en place pour l'événement. Par conséquent, aucun paiement ne sera possible sur les sites des épreuves, la boutique officielle des Jeux olympiques, ainsi que les points de vente officiels de boissons, nourriture et souvenirs, soit près de 5 000 points de vente au total.
Lors d'une signature de convention entre l'Etat et Renault pour la mise à disposition des salariés comme réservistes, le ministre des Armées a appelé les entreprises à faciliter l'intégration de leurs salariés à la réserve de l'armée.
Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, s’est rendu dans les Yvelines ce mercredi pour signer une convention pour faciliter la mise à disposition de salariés en tant que réservistes de l’armée. Le ministre espère convaincre les entreprises de mettre en œuvre des modalités pour libérer quelques jours par an à leurs salariés qui voudraient rejoindre la réserve opérationnelle.
Aujourd’hui dans Affaires Sensibles : le “grand remplacement” ou les nouveaux mots de la haine.
C’est un fantasme réfuté par les chiffres mais qui résiste à toute argumentation rationnelle. La population française, supposément blanche et catholique, serait remplacée par une autre, arabe, noire et musulmane. La France serait colonisée par des étrangers faisant disparaître sa population et sa culture. Une guerre ethnique et même un génocide seraient en marche sans que nous ne fassions rien. Ce pourrait être le titre d’un film d’épouvante : en une formule, le “Grand Remplacement” saisit toutes les angoisses identitaires françaises.
Comment expliquer que cette théorie raciste apparue dans les lignes d’un écrivain français du nom de Renaud Camus, prenne dix ans plus tard une place si importante ? Comment l’extrême-droite a-t-elle remporté la bataille des mots ? Et comment les vieilles angoisses de l’extrême-droite française sont-elles réapparues sous un nouveau jour pour finir comme étendard des suprémacistes blancs du monde entier ? Car c’est dans le cerveau de tueurs de masse que cette idée a terminé son chemin. Et c’est en France, dans des cercles intellectuels puis dans l’environnement du Rassemblement National et d’Eric Zemmour, qu’il faut retracer l’itinéraire de cette pensée qui tue.
Le génocide en cours à Gaza n’est pas la conséquence des attaques du 7 octobre 2023. Il représente l’aboutissement d’une longue histoire coloniale qui caractérise Israël depuis sa création.
Le sionisme est l’idéologie réactionnaire responsable de la situation actuelle. La propagande israélienne défend cette politique en semant la confusion et va jusqu’à présenter les Israélien·nes comme victimes d’un pogrom réalisé par des nouveaux nazis que seraient les Palestinien·nes. Ce type de récit vise à mobiliser un imaginaire très douloureux pour les juif·ves pour justifier toute sorte de violences envers Gaza. En France, la hausse des actes antisémites observée depuis le 7 octobre a été utilisée pour défendre les crimes d’Israël et criminaliser le soutien à la Palestine. Cette instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme a atteint son paroxysme avec la marche du 12 novembre 2023 achevant la normalisation de l’extrême droite en France.
Le gouvernement continue son projet de sabrer dans les dépenses publiques et les acquis sociaux, et ne veut pas entendre parler de recettes.
L’exécutif doit constituer les chiffres du déficit qui sont tombés pour 2023 : 5,5 % du PIB, bien au-dessus des 4,9 % prévus par le gouvernement. Ce mauvais calcul est notamment dû aux recettes qui ralentissent nettement en 2023 bien que les dépenses aient aussi ralenti.
Depuis le premier quinquennat, les macronistes ont fait la promesse de ne pas toucher aux impôts, et de même les réduire : impôt sur le revenu, suppression de la taxe d’habitation sans oublier surtout la baisse des impôts sur les sociétés, entre autres allègements de cotisations employeurs ou réduction de la CVAE.
Les entreprises paient d’ailleurs de moins en moins d'impôts et contribuent de moins en moins à l'effort collectif : il y a 10 ans, ménages et entreprises contribuaient à peu près de façon proportionnelle au budget de l'Etat. Ce n'est plus le cas en 2019 comme le montre Maxime Combes.
Pour régler cette question du déficit qui occupe l’esprit de l’exécutif, pas question de toucher aux recettes, et surtout aux impôts selon Bruno Le Maire. Thomas Porcher dénonce les mensonges du Ministre et sa confusion volontaire entre impôts des particuliers et classes moyennes, et impôts des très riches et grandes entreprises. L’économiste dénonce les très bons résultats du CAC40 d’une part, et les demandes d’économies sur la population d’autre part. Il démonte aussi toutes les idées reçues autour de l’investissement économiques des plus riches et du ruissellement : les études montrent que tous ces “cadeaux” n’ont eu aucun effet pour l’activité et l’emploi, si ce n’est les bénéfices.
Gabriel Attal était l’invité du 20h de TF1 jeudi dernier. Le Premier Ministre a esquissé le plan du gouvernement sur le travail : durcissement des droits à l’assurance chômage (durée, montant, règles d’accès) ; ou encore baisse des cotisations patronales pour réduire l’écart entre le salaire net et le salaire brut dans le but d’améliorer la fameuse compétitivité avec, pour compenser, l’augmentation de la TVA.
Thomas Porcher dénonce l’hypocrisie du gouvernement et l’inefficacité des ces mesures, à part appauvrir la population et suivre un programme libéral et “très dur”.
On le sait depuis l’édito signé Jonathan Bouchet-Petersen, et intitulé « Les insoumis sont pénibles, ils nous obligent à défendre Nathalie Saint-Cricq et, pire, Pascal Praud », Libération a fort peu goûté la campagne de LFI pour l’inscription sur les listes électorales qui avait suscité une tempête de désapprobation comme le petit monde médiatique outragé sait si bien les orchestrer. Nouvelle pièce fournie par la défense de l’éditocrate du service public : un portrait, dégoulinant de complaisance, publié dans l’édition du 4 avril. Un papier de ceux dont on se demande si quelqu’un l’a relu et validé avant publication, sans trop savoir quelle réponse espérer.