L'un des derniers motifs d'indignation offerts par l'actualité judiciaire consiste dans les conditions de la relaxe le 29 novembre 2023 d'Éric Dupond-Moretti par la très controversée Cour de justice de la République. Ces conditions ravivent le débat sur la nécessité désormais impérieuse de supprimer cette juridiction d'exception qui bafoue gravement le principe de l'égalité des citoyens devant la loi. Les décisions rendues par cette juridiction pourraient prêter à sourire si elles ne se rapportaient pas à de hautes fonctions publiques et à des faits reprochés, souvent d'une extrême gravité. Cette décision offre l'occasion de revenir sur l'histoire de cette juridiction si décriée, mais également sur ces règles de fonctionnement dérogatoire qui font des ministres des justiciables d'exception. Pourtant, en raison de l'importance de leurs fonctions, ils devraient au contraire être tenus par un devoir renforcé d'exemplarité.
Dispositifs sécuritaires et liberticides à foison, éloignement d’étudiants, de migrants et de bouquinistes, explosion des tarifs des transports en commun : on pensait (ou non) avoir tout vu, il n’en est rien. Nouvelle brillante idée sortie du chapeau de la préfecture de police de Paris : instaurer des QR codes pour… se déplacer dans la ville.
Henry Kissinger est l’un des diplomates les plus célèbres du monde. C’était aussi l’un des plus dangereux. Il a consacré sa vie à soutenir des dictatures autour du monde, à anéantir des mouvements communistes et empêcher les peuples d’être maîtres de leur destin, en tant que conseiller des présidents des États-Unis.
Le 7 décembre, la cour d’appel de Lyon doit statuer sur les lacunes criantes du dossier. Mehdi D. a trouvé la mort en 2016 alors qu’il roulait en scooter. A-t-il été « parchoqué » par une voiture de police ? Malgré la destruction avérée de l’arrière du scooter, la justice ne s’est même pas posé la question.
D’habitude, les lacunes hallucinantes de la « cellule déontologie » de Lyon semblent tolérées par la justice, à cause de la moindre gravité des affaires. Sauf que cette fois-ci, il s’agit d’un homicide policier.
Nous appelons les parlementaires à abroger le délit de « groupement en vue de la préparation de violences », l’une des dispositions pénales floues qui, récemment encore, à l’occasion des manifestations contre la réforme des retraites, se révèle être une importante entrave au droit de manifester pacifiquement. Cette réforme est urgente et nécessaire.
L’agriculteur, symbole de l’aide aux migrants, a diffusé mardi 21 novembre une vidéo censée montrer des militaires de la Légion étrangère en train de contrôler l’identité d’un clandestin alors qu’ils n’y sont pas habilités. L’armée dément.
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Alors que nous lui affirmions que l’intervention filmée ce mardi par Cédric Herrou semblait justement s’inscrire dans la lutte contre l’immigration clandestine, l’état-major des armées s’est rangé derrière l’argument selon lequel, lorsqu’ils signalent la présence sur le territoire français d’individus en probable situation irrégulière, les militaires «se situent quand même dans la mission de lutte contre le terrorisme».
Via sa fondation philanthropique domiciliée en Suisse, le couple Patrick et Lina Drahi s’est engagé à verser 7,7 millions de dollars au gouvernement israélien pour financer la construction d’un centre de remise en forme pour les soldats de Tsahal. Un don à l’adresse d’une armée étrangère au statut fiscal incertain, en France comme dans le Valais. Révélations.
Face aux « intimidations, diffamations et restrictions de la parole scientifique » au sein des universités depuis les événements dramatiques du 7 octobre, plus de 1300 chercheur·ses et universitaires dénoncent « ce climat de menace qui engendre peur et autocensure au détriment de la libre expression ». Ils et elles souhaitent réaffirmer leur « droit de pouvoir soutenir des causes et exprimer des solidarités à titre individuel, comme tout·e citoyen·ne. »
De Jean-Michel Blanquer à Muriel Pénicaud en passant par Julien Denormandie, plus de la moitié des anciens ministres et secrétaires d’État d’Emmanuel Macron ont rejoint le secteur privé à leur sortie du gouvernement. Un grand nombre d’entre eux ont créé des sociétés de « conseil » pour monnayer leur expérience des arcanes du pouvoir en toute discrétion.
Si la pratique des « pantouflages » et des reconversions d’anciens ministres dans le secteur privé n’est pas nouvelle en France et ne date pas de l’accession d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, l’élection de 2017 aura tout de même marqué un cap symbolique. Ouverture à la société civile selon les uns, soumission de l’État à une « caste » emmenée par un ancien banquier de Rothschild selon les autres, une chose reste sûre : jamais les « portes tournantes » entre l’État et le secteur privé n’avaient été aussi massivement empruntées.
C’est ce dont témoigne, outre le parcours du locataire de l’Élysée lui-même, celui de ses premiers ministres successifs. Édouard Philippe, en sus de sa carrière politique, est à l’origine un haut fonctionnaire du Conseil d’État qui a travaillé pour un cabinet d’avocats d’affaires, puis en tant que responsable des affaires publiques – autrement dit lobbyiste en chef – du groupe nucléaire Areva. Après avoir quitté Matignon, il a intégré le conseil d’administration du groupe Atos. Jean Castex, pour sa part, a pris la direction de la RATP après avoir brièvement fondé une société de conseil. L’actuelle Première ministre Élisabeth Borne a alterné divers postes dans des cabinets ministériels ou à la mairie de Paris avec des passages au sein de grands groupes – la SNCF, le groupe de BTP Eiffage, puis la RATP.
L’attaque du Hamas, le 7 octobre, en bordure de Gaza, a fait une victime dont il n’est jamais question : l’Histoire. Soudain, la longue tragédie du peuple palestinien n’a plus d’origine ni de généalogie. Le conflit israélo-palestinien serait né le 7 octobre, et c’est le Hamas qui l’aurait inventé. La seule idée qu’il y ait eu un « avant » entraine immédiatement des cris indignés.
La guerre déclenchée le 7 octobre par le Hamas contre Israël n’est que le dernier épisode sanglant d’un siècle d’affrontements dans la région.
L’attaque menée, samedi 7 octobre, par le Hamas contre Israël a suscité une sidération mondiale. Les connaisseurs de la région ont comparé l’effet de surprise à celui suscité par la guerre du Kippour, cinquante ans auparavant. D’autres évoquent les effets du blocus de Gaza, instauré en 2007, comme terreau de la puissance du Hamas.
Pour comprendre à quel point la guerre en cours s’ancre dans un siècle de tensions, de violences et de guerre, nous avons retracé les principales dates-clés du conflit israélo-palestinien, dont les prémices remontent déjà à plus d’un siècle.
À la suite des attaques du Hamas et de la mise en place du siège de Gaza par Israël beaucoup des réactions en France sont lamentables.
« Même les simples événements culturels, comme une pauvre exposition sur la Palestine à l’Institut du Monde Arabe, se voient être annulés. L’objectif est clair : pour justifier les massacres à venir, il faut déshumaniser les Palestiniens. Ils n’existent plus en tant que tels, ils sont tout entier “le Hamas”. »
Dans un échange saisi par la justice, deux salariés d'Amesys/Nexa évoquent une filature, l’identification du véhicule et de l’adresse du rédacteur en chef de Reflets et l’idée d’y poser une bombe. Le dossier judiciaire portant sur « une complicité de torture ou acte de barbarie, traitements inhumains et dégradants » n'a pas empêché l'exfiltration de deux anciens d’Amesys vers l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Un message clair envoyé par l'État français...
Le 8 décembre 2020, une opération antiterroriste visait 9 militant·es politiques français·es. Les quelques éléments de langage et de procédure distillés dans la presse par la police laissent alors songeur. Une association de Paint Ball, un artificier qui travaille à Disneyland et quelques discussions de fin de soirée où l’on dit tout le mal que l’on pense de la police nationale captées par des micros cachés par la DGSI. À partir du 3 octobre, sept personnes seront jugées à Paris, soupçonnées de participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Afin de mieux saisir les enjeux comme le fond de cette affaire, nous avons reçu cette analyse détaillée et politique du dossier d’instruction.