Dans la vision coloniale du monde – et, à sa manière bizarre, la vision de Donald Trump ne pourrait pas être plus coloniale – les colonisateurs européens blancs étaient des phares en difficulté de la civilisation, de la rationalité et du progrès, car confrontés à de dangereuses hordes barbares par-delà (et même, parfois, à l’intérieur) de leurs propres frontières. La violence coloniale était alors une forme indispensable d’autodéfense pour apprivoiser les explosions irrationnelles de brutalité chez les colonisé·e·s. Pour comprendre la dévotion bipartite des Etats-Unis [démocrates et républicains] envers Israël, y compris la glorification de la violence israélienne et la diabolisation des Palestiniens, ainsi que les récentes attaques de l’administration Trump contre l’Afrique du Sud noire, les étudiants activistes et les immigrants, il est essentiel de saisir cette vision du monde.
Le terme de massacre pour qualifier les bombardements à Gaza n’est quasiment jamais utilisé par les médias français, hormis à gauche. Les Gazaouis ne meurent que dans des « ruptures de trêve » ou des « reprises de bombardements », toujours justifiées par l’armée israélienne. Et le vrai risque, c’est la mise en danger des otages. Israéliens, bien entendu.
Mardi 18 mars 2025, plus de 400 personnes, femmes, enfants et hommes gazaouis meurent dans une attaque nocturne de l’armée israélienne à Gaza.
La mort de ces quelque 400 personnes, pour plus d’un tiers de femmes et d’enfants, fait à peine la Une des médias français. Pire, ce massacre – le terme lui-même n’est jamais utilisé, à une exception près – ne constitue pas le cœur de l’information. Les médias privilégient quasi unanimement l’angle de « la fin de la trêve » et « la mise en danger des otages » israéliens, plutôt que la mort de gazaouis devenue routine.
Israël a entamé la dernière étape de son génocide. Les Palestiniens devront choisir entre la mort et la déportation. Il n’y a pas d’autres options.
C’est le dernier chapitre du génocide. Il s’agit de la dernière poussée, gorgée de sang, visant à chasser les Palestiniens de Gaza. Pas de nourriture. Pas de médicaments. Pas d’abri. Pas d’eau potable. Pas d’électricité.
Israël transforme rapidement Gaza en un chaudron dantesque de misère humaine où les Palestiniens sont tués par centaines et bientôt, à nouveau, par milliers et dizaines de milliers, sous peine d’être contraints de partir pour ne plus jamais revenir.
L’Allemagne, en brandissant la Staatsräson comme justification absolue de son soutien à Israël, détourne la mémoire de la Shoah pour couvrir un génocide à Gaza. Cette posture s’accompagne d’un maccarthysme féroce contre toute voix dissidente, assimilant la critique d’Israël à de l’antisémitisme. Ce rapport de l’AURDIP explore les mécanismes de cette dérive, ses conséquences et les rares tentatives de résistance.
À l'Université Sorbonne Paris Nord, la présidence a interdit la tenue d'une conférence de Pascale Boniface sur son livre {Israël-Palestine, une guerre sans limites}. Un nouveau cas de censure, qui illustre la poursuite de la répression envers les étudiants qui veulent parler du génocide en Palestine à l'université.
Les recherches d’Amnesty International ont permis de rassembler suffisamment d’éléments pour conclure qu’Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens et Palestiniennes dans la bande de Gaza occupée, a déclaré l’organisation dans un nouveau rapport appelé à faire date paru jeudi 5 décembre 2024.
Ce rapport récent de l’ONU, véritable bréviaire d’horreurs qui surpassent les « atrocités » alléguées du 7 octobre tant en nature qu’en ampleur, malgré les dénégations de certains, accuse Israël d’extermination méthodique à Gaza, créant délibérément des conditions de vie visant à entraîner la destruction du peuple palestinien en tant que groupe. Les responsables et médias occidentaux, qui continuent de parler de « guerre » alors qu’il s’agit d’un cas d’école de génocide, sont complices, œuvrant à invisibiliser le plus grand crime du siècle.
Les zones industrielles israéliennes se dressent un peu partout en Cisjordanie occupée. Les communautés palestiniennes étouffent sous la pollution et la colonisation de leurs terres.
Alors que la guerre de Gaza fait rage, sur les campus universitaires américains, des fondations israéliennes font pression pour modifier la définition de l’antisémitisme dans la législation américaine.
En novembre dernier, quelques semaines seulement après le début de la guerre à Gaza, Amichai Chikli, 42 ans, impétueux ministre du Likoud au sein du gouvernement israélien, a été invité à la Knesset, le parlement israélien, pour expliquer aux législateurs ce qui pouvait être fait face à la montée des manifestations anti-guerre des jeunes aux États-Unis, en particulier dans les universités d’élite.
« Je l’ai déjà dit et je le répète, je pense que nous devrions, surtout aux États-Unis, passer à l’offensive », a déclaré Chikli.
Depuis, Chikli a mené une campagne ciblée pour contrer les critiques à l’encontre d’Israël. Le Guardian a découvert des preuves montrant comment Israël fait renaître une structure controversée dans le cadre d’une vaste campagne de relations publiques visant les campus universitaires américains afin de redéfinir l’antisémitisme dans la législation américaine.
La revue scientifique The Lancet vient d’estimer à 186 000 le nombre de Gazaouis morts, de façon directe et indirecte, depuis les opérations militaires menées par l’État israélien contre la bande de Gaza depuis le mois d’octobre 2023. Un chiffrage « cohérent », entérine Médecins du Monde. La qualification de « génocide » — à savoir « l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux » — pour caractériser la politique conduite par Netanyahu a fait l’objet d’âpres débats internationaux depuis que l’Afrique du Sud a, fin décembre 2023, accusé Israël d’en commettre un à l’endroit des Palestiniens. Dans une interview publiée par le magazine étasunien Jacobin l’historien israélien Amos Goldberg, exerçant à Jérusalem, est revenu sur la publication de son article « Oui, c’est un génocide », paru en Israël au mois d’avril dernier.
C’est l’une des cruelles ironies de l’histoire que ceux qui prétendent parler au nom des victimes du génocide nazi soient les auteurs de la campagne d’extermination la plus horrible de l’histoire du colonialisme de peuplement contemporain. Leur comportement est une source d’inspiration pour l’extrême droite dans le monde actuel. Ils ont rendu le génocide banal à nouveau.
Gideon Levy : « Il tue un adolescent palestinien et reçoit un Doctorat Honorifique pour Héroïsme Israélien » Jonathan Cook : Quand l’Occident qualifie de « succès » le massacre de 270 Palestiniens Fareed Taamallah : Alors que Gaza est victime d’un génocide physique, la Cisjordanie est confrontée à un génocide économique Les raids israéliens à Gaza ont probablement violé à plusieurs reprises…
« En ce qui concerne les opérations militaires et les attaques d'Israël à Gaza à partir du 7 octobre, nous concluons que les autorités israéliennes sont responsables de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme », a déclaré Pillay.
Ces crimes comprennent « l'extermination, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des civils et des biens à caractère civil, le meurtre ou l'homicide volontaire, l'utilisation de la famine comme arme de guerre, le transfert forcé, la persécution sexiste visant les hommes et les garçons palestiniens, la violence sexuelle et sexiste assimilable à la torture, et les traitements cruels ou inhumains ».
Dans un rapport présenté au Conseil des droits de l'homme, la présidente de la commission d'enquête des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés a déclaré que le monde était confronté au plus grand risque d'impunité pour les violations du droit international, à moins que les auteurs ne soient tenus de rendre des comptes et que justice ne soit rendue à toutes les victimes.
« L'attaque du 7 octobre en Israël et l'opération militaire israélienne qui s'en est suivie à Gaza, ne sont pas venues de nulle part. Elles ont été précédées par des décennies de violence et de représailles, de spoliation, d'occupation illégale et de déni du droit des Palestiniens à l'autodétermination », a déclaré Pillay.