Avec les copains profs d’Histoire-Géo autour des articles du Monde Diplomatique : – Fin de règne chaotique pour le président français.– Syrie, l’année zéro de l’après-dictature.– Israël pousse frénétiquement ses pions. En écoute : Nos émissions :– 1958 : Le coup d’Etat de De Gaulle.– Afghanistan – Cimetière des empires. Image : Affiche de 1968. … Continuer la lecture de « Un coup de Diplo avec les copains profs d’Histoire-Géo »
Qui est vraiment Emmanuel Macron ? Qu’est-ce qui le motive ? Entrera-t-il dans l’histoire de France comme le président radicalement anormal, tout juste après François Hollande, qui s’est fait élire en se présentant comme le président normal ? En tout cas, depuis son surgissement sur la scène politique, plusieurs livres ont eu à coeur de décrypter son fonctionnement politique et psychologique. Avant même son arrivée à l’Élysée, Marc Endeweld mettait en garde, dès 2016, dans “L’ambigu monsieur Macron”. Plus récemment, le sociologue Marc Joly publiait “La pensée perverse au pouvoir”. Et depuis quelques semaines, le journaliste Étienne Campion, en service à Marianne, a mis sur le marché cet ouvrage au titre explicite édité chez Robert Laffont : “le président toxique… enquête sur le véritable Emmanuel Macron”. Oui, une enquête. Parce que, peut-être pour contrer les accusations en psychologisation, Etienne Campion a enquêté, retrouvant les amis d’enfance de l’actuel chef de l’État français, parlant avec des amis ou ex-amis politiques qui le décrivent désormais comme un “taré”, “irresponsable”, “fou”. Etienne Campion est avec Théophile Kouamouo sur le plateau du Média.
Éric Berr, économiste, montre que l'inflation est le fruit de choix politiques dont le véritable enjeu n'est autre que la répartition de la richesse collective. Il souligne aussi les effets pervers de la politique de l'offre adoptée en France.
Depuis le retour de l'inflation au début des années 2020, le choix politico-économique a été fait de ne pas la compenser avec des augmentations des salaires et, en revanche, de la mettre à profit pour augmenter les marges bénéficiaires de certains secteurs-clefs, notamment celui de l'énergie. Dans un livre intitulé Inflation. Qui perd ? Qui gagne ? Pourquoi ? Que faire ? (éditions du Seuil) Éric Berr (enseignant-chercheur à l'Université de Bordeaux, membre de l'Institut La Boétie) et ses deux co-auteurs, Sylvain Billot et Jonathan Marie, économistes comme lui, décrivent les effets de la politique menée par Bruno Le Maire et le gouvernement Macron face à l'inflation : non seulement les inégalités s'en sont trouvées renforcées, mais le dynamisme de l'économie s'en est trouvé amoindri. Répondant aux questions de Julien Théry, Eric Berr souligne que cette attitude participe plus généralement d'une politique de l'offre résolument adoptée, à l'encontre des principes historiques de la gauche, par François Hollande à partir de son accession au pouvoir en 2012. Cette politique, traditionnellement réclamée par les détenteurs du capital et privilégiée par la droite, donne la priorité à la réduction des coûts de production, en particulier du coût du travail, au détriment des salaires et donc du pouvoir d'achat, donc au détriment de la demande. Il s'agit d'une politique à courte vue, car elle provoque non seulement une compression de la consommation (les entreprises se plaignant donc que leurs carnets de commandes se vident), mais aussi une baisse de la productivité du travail. Il en va de même des arbitrages budgétaires dans le sens de la réduction des dépenses et, par voie de conséquence, de la qualité des infrastructures de service public (santé publique, éducation et formation, transports...).
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale, il y a eu beaucoup de commentaires sur la « folie » d’Emmanuel Macron « artisan du chaos ».
Le ressentir et le dire est une chose ; analyser en quoi consiste cette pathologie au coeur du pouvoir en est une autre. C’est tout l’enjeu du patient travail du sociologue et chercheur au CNRS Marc Joly, auteur d’un formidable essai à paraitre la semaine prochaine « La pensée perverse au pouvoir » (Anamosa éditeur), dont en plus de cet entretien, Blast publie les bonnes feuilles. Articulant l’enquête sociologique et la psychanalyse, en particulier à partir du travail du psychiatre et psychanalyste Paul-Claude Racamier, il dévoile ici, dans cet entretien savant, méticuleux, passionnant et inédit ce qui est effectivement en jeu en France aujourd’hui: une folie narcissique et une perversité accomplie qui rejaillissent sur et maltraitent tout un peuple. Accrochez vos ceintures, ce zoom arrière vertigineux permet de comprendre ce qui nous est arrivé et ce qui va encore nous prendre en traitre. Cœur sensible ou macroniste s’abstenir.
On parle gros sous avec Michaël Zemmour ! Le chercheur et économiste nous raconte comment les politiques budgétaires menées sous Emmanuel Macron ont profité aux ultra-riches, érodé l’État social, mis la France dans le rouge... pour mieux justifier de nouvelles coupes budgétaires ! Comment sortir de ce cycle infernal ?
De nouvelles révélations publiées le 4 février par Le Monde et la cellule investigation de Radio France montrent l’ampleur de l’affaire : le plus haut sommet de l’État, jusqu’au cabinet d’Emmanuel Macron, a aidé en toute connaissance de cause Nestlé à filtrer illégalement son eau en bouteille.
De quoi compléter les enquêtes journalistiques publiées en 2024 par Le Monde et Radio France puis par Mediapart, selon lesquelles le groupe Nestlé avait fraudé pendant quinze ans, vendant de l’eau en bouteille non conforme.
Notes ministérielles, échanges de courriels, résultats de prélèvements sanitaires, compte-rendus d’inspection des usines de la multinationale… Des dizaines de documents attestent que « l’exécutif a privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs en laissant le groupe suisse continuer à commercialiser une eau qu’il savait non seulement non conforme à la réglementation mais aussi à risque pour la santé », souligne Le Monde.
"Si nous le considérons assez basiquement comme un ensemble de règles communes régissant la vie en société et auxquelles chacun accepte de se plier pour ne pas nuire à son entourage, le droit, ici comme ailleurs, en France comme partout dans le monde, nous protège individuellement et collectivement et nous aide à vivre ensemble, à condition évidemment qu'il soit le même pour tous et qu'il soit équitablement appliqué."
Nouvel épisode de Quelle époque formidable, par Sébastien Fontenelle.
Pour Rokhaya Diallo, c’est parce que son histoire s’inscrit dans celle de la domination coloniale qu’Emmanuel Macron croit que les Mahorais.es devraient se satisfaire de leur situation et exprimer une gratitude éternelle envers la France.
« Vous êtes contents d’être en France ! Parce que si ce n’était pas la France, vous seriez dix mille fois plus dans la merde ! Il n’y a pas un endroit dans l’océan indien où on aide autant les gens ! » lance un homme blanc à des Mahorais.es excédé.ees par l’abandon de l’État après la dévastation de leur territoire par le cyclone Chido.
Dérapage d’un badaud éméché nostalgique de la colonisation ? Non, ces propos sont ceux prononcés en conscience par Emmanuel Macron. Le président de la République en déplacement après la catastrophe naturelle n’a pu s’empêcher d’afficher le mépris colonial propre au rapport de la France à ses anciennes colonies désormais départementalisées.
Alors qu’il était censé témoigner de son soutien et de sa solidarité auprès de ses concitoyens frappés par une tragédie aux conséquences dramatiques, celui qui, lors de sa première campagne, pensait que la Guyane était une île, ignore remarquablement la souffrance des Mahorais.
Dans la formulation de Macron, Mayotte apparaît comme une entité détachable d’une République qui aurait la mansuétude de l’« aider » comme si elle lui était extérieure. Puisque les Mahorais sont des citoyen.nes français.es, pourquoi leur appartenance à la nation leur est-elle présentée comme un privilège indu susceptible de disparaître ?
Dans ce numéro spécial, focus sur la censure budgétaire et ses impacts, avec un entretien exclusif d'Éric Coquerel, député LFI et Président de la Commission des Finances. Retour sur les enjeux de cette censure, le départ de Michel Barnier, et l'annonce prochaine d'un nouveau Premier ministre par Emmanuel Macron, marquée par une allocution controversée. Décryptage de la stratégie des LR face au RN et des contradictions des macronistes dans notre rubrique "Ensemble pour le n’importe quoi". Enfin, entre tensions et moments cocasses, découvrez les séquences marquantes de la crise politique actuelle.
« Coup d’État », « dictature », « illibéralisme », des qualificatifs que l’on entend, par ci par là, depuis la dissolution surprise décidée par Emmanuel Macron à la suite des élections européennes. Et d’autant plus depuis la nomination de Michel Barnier en tant que premier ministre, homme issu d’une formation minoritaire à l’Assemblée nationale.
Alors, qu’en est-il ? La constitutionnaliste Eugénie Mérieau propose un pas de côté. Bien que toute cette « séquence » soit conforme, si on suit la lettre, à la Constitution de la Ve République, encore faut-il s’intéresser à la nature même de cette dernière. Et remonter à la manière dont, dès l’annonce de sa mise en place, la Ve République s’inscrit dans une logique de Coup d’État.
Aussi, et peut-être surtout, voir un peu au-delà : comprendre comment l’État d’urgence permanent, notamment sous la présidence d’Emmanuel Macron, a subvertit l’État de droit en profondeur. Si bien que la France n’a aujourd’hui rien à envier aux pays voisins qualifiés, parfois avec un certain dédain, « d’illibéraux ».
“La situation budgétaire que je découvre est très grave” : la sortie du Premier ministre issu du coup d’Etat institutionnel de Macron est un classique des gouvernements bourgeois. Dramatiser la situation financière du pays permet de légitimer par avance des politiques de destruction des services publics. Déjà en 2007, le Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, le disait “je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite”… et ce alors que lui-même faisait partie du précédent gouvernement, sous Jacques Chirac. Tous ces gens aux commandes du pays depuis trente ans s’accusent mutuellement des déficits publics, s’en déresponsabilisent et surtout les exagèrent pour alimenter leurs politiques antisociales. Mais ce coup-ci, les faits sont là : de l’argent a été massivement dépensé durant sept ans, creusant considérablement la dette publique. Or, cet argent n’a pas servi à améliorer nos conditions de vie, par exemple via des services publics de qualité. Au contraire, ces derniers se sont considérablement dégradés. Alors où est passé l’argent ? Puisque le journalisme mainstream a la mémoire courte, retour chronologique sur les principaux vols commis par le macronisme en sept ans, pendant lesquels l’argent est passé de nos poches à celles des possédants.
«Le peuple a, par sa faute, perdu la confiance du gouvernement… Ne serait-il pas plus simple alors pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre?» Bertolt Brecht, La Solution,1953
Les vers ironiques de Brecht viennent d’être mis réellement en pratique par Emmanuel Macron. Son parti est passé de 2017 à 2024 de 314 à 99 député·e·s à l’Assemblée nationale. Il a été battu lors des élections européennes et des législatives de juin/juillet 2024. Lors de ces mêmes élections législatives, au second tour, un front électoral contre le Rassemblement national (RN) a été réalisé par tous les partis, sauf le petit parti de droite des Républicains (LR). Le barrage a fonctionné, déjouant tous les pronostics, le RN ne réussissant même pas à obtenir une majorité relative. La formation arrivée en tête après ce second tour a été clairement le Nouveau front populaire (NFP), suivi du «bloc du centre» et du RN.
Malgré ces résultats, on arrive, début septembre, à la formation d’un gouvernement dirigé par un vieux politicien des Républicains, Michel Barnier, qui va recycler bon nombre de responsables de la «majorité présidentielle», pour continuer la même politique et qui ne pourra survivre que par l’engagement du Rassemblement national de ne pas le faire tomber par une motion de censure.
Samuel Hayat est l'un des politistes les plus fins du moment. Passionné de Démocratie (Anamosa, 2020), contempteur des gilets jaunes, Hayat est entre autres chercheur à Sciences Po Paris. Avec lui, on a décortiqué la crise de régime dans laquelle la France patauge. Des institutions à terre, une République représentative qui ne représente qu'elle-même, et comment on peut s'extirper du bazar.
Les macronistes ont organisé le barrage bourgeois en faisant une coalition avec le RN. Cela a abouti à la nomination de Michel Barnier.
Emmanuel Macron voulait une cohabitation avec le RN pour l’affaiblir en vue de 2027. C’était sans compter l’arrivée en tête du NFP qu’aucun politicien de droite, éditorialiste et sondagier n’avait anticipé. Après avoir réussi à se maintenir deuxième force politique en nombre de députés grâce au barrage anti-RN, les macronistes devaient donc organiser le barrage bourgeois, anti-gauche, en faisant une coalition avec le RN. Cela a pris près de deux mois et a abouti à la nomination de Michel Barnier ce jeudi 5 septembre. Qui est ce sinistre personnage et qu’est-ce que cette nomination nous dit de la période ?
Les élections ne servent plus à rien : c’est ce qu’on appelle une dictature
« Une dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais.” Cette phrase est de Macron lui-même. Nous y sommes. Macron est un Trump qui a réussi : malgré une défaite électorale cuisante et claire, ce dernier est parvenu à rejeter les trois messages de cette élection, c’est-à-dire le barrage anti-RN, l’arrivée en tête de la gauche et le désir d’une cohabitation. Il y est parvenu en faisant alliance avec le RN pour barrer la gauche et nommer un premier ministre qui assure la continuité de sa politique et de son contrôle.
Emmanuel Macron a enfin pris sa décision : Michel Barnier, vieux baroudeur de la droite, est nommé Premier ministre. Cette décision vient définitivement acter le déni de démocratie du président de la République qui, malgré des supposées consultations, a refusé de nommer Lucie Castets, la candidate de la formation politique arrivée en tête aux élections législatives. Une pratique du pouvoir contre la démocratie qui, dans le mouvement néolibéral dont Emmanuel Macron est un membre éminent, apparaît comme une constante. Le coup d’État d’Augusto Pinochet, au Chili en 1973, est un laboratoire du genre. Le premier réflexe de la junte militaire a été d’abroger la précédente Constitution pour, dans un second temps, en produire une nouvelle sur-mesure, à partir de rien, en 1980. Un héritage perpétré par Javier Milei, le président de l’Argentine. Contexte différent, méthode différente : devant l’impossibilité d’écrire une nouvelle constitution, il opte pour le contournement et la réforme. Une dynamique qui raisonne avec l’exercice du pouvoir des gouvernements sous Emmanuel Macron qui enchaînent les 49.3 et poussent à leurs limites les articles les plus autoritaires de la Ve République. Quitte à jouer avec les frontières de la légalité. Pour lutter contre cette « nouvelle raison du monde » anti-démocratique, notre invité, le philosophe Pierre Dardot, travaille autour de « l’imaginaire des communs ». Une proposition loin d’être seulement théorique : de nombreuses pratiques concrètes s’ancrent déjà dans cette logique, à l’image du mouvement des Soulèvements de la Terre.
« Tu as été un artisan déterminé et déterminant des politiques probusiness.» Lundi, Patrick Martin, le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), principale association patronale du pays, a eu des mots doux pour Bruno Le Maire, ministre de l’Economie – démissionnaire – du gouvernement Macron. Dans la foulée, l’entrepreneur a fustigé le programme du Nouveau Front populaire (NFP) et deux de ses mesures phares – la hausse du Smic