Entre injonctions et prescriptions, un journalisme de maintien de l'ordre.
La séquence médiatique qui fait suite à la mort de Nahel et aux émeutes dans les quartiers populaires est exemplaire à plus d’un titre. Discussions à sens unique sur des plateaux uniformes, reprise sans distance de la communication préfectorale, sources « non officielles » contestées, pénurie d’analyse et images chocs en boucle ont été les ingrédients d’une soupe peu ragoutante. La plupart des médias ont aussi multiplié injonctions et prescriptions à l’égard de leurs invités qui contestaient la lecture policière et sécuritaire qui s’imposait partout : toute personne refusant d’appeler au calme était automatiquement rappelée à l’ordre.