Aujourd’hui dans Affaires Sensibles : le “grand remplacement” ou les nouveaux mots de la haine.
C’est un fantasme réfuté par les chiffres mais qui résiste à toute argumentation rationnelle. La population française, supposément blanche et catholique, serait remplacée par une autre, arabe, noire et musulmane. La France serait colonisée par des étrangers faisant disparaître sa population et sa culture. Une guerre ethnique et même un génocide seraient en marche sans que nous ne fassions rien. Ce pourrait être le titre d’un film d’épouvante : en une formule, le “Grand Remplacement” saisit toutes les angoisses identitaires françaises.
Comment expliquer que cette théorie raciste apparue dans les lignes d’un écrivain français du nom de Renaud Camus, prenne dix ans plus tard une place si importante ? Comment l’extrême-droite a-t-elle remporté la bataille des mots ? Et comment les vieilles angoisses de l’extrême-droite française sont-elles réapparues sous un nouveau jour pour finir comme étendard des suprémacistes blancs du monde entier ? Car c’est dans le cerveau de tueurs de masse que cette idée a terminé son chemin. Et c’est en France, dans des cercles intellectuels puis dans l’environnement du Rassemblement National et d’Eric Zemmour, qu’il faut retracer l’itinéraire de cette pensée qui tue.