Le plus souvent, lorsque nous tentons de déchiffrer la fascisation en cours, nous convoquons le passé : qu’est-ce que le fascisme ? Qu’était le fascisme ? Quels sont les signes que nous décelons dans le présent qui pourraient nous permettre de prévoir une re-dite historique ? Si ce travail est aussi précieux que nécessaire, il peut néanmoins charrier son lot de biais et d’impensés. Le grand mérite du ticket Trump/Musk est de nous obliger à penser le fascisme depuis le futur, c’est-à-dire depuis ce que les évolutions socio-techniques permettent d’innovations et d’hybridations politiques comme subjectives du point de vue de la domination. Pour le dire plus simplement, se battre contre le présent implique d’examiner le passé tout en se donnant les moyens d’anticiper l’avenir. Ces quelques postulats quant à la guerre perpétuelle de Frédéric Neyrat, tentent précisément cela et se liront comme une continuation par d’autres moyens de l’article de Norman Ajari dans nos pages la semaine dernière.