Un documentaire sur la DGSI, co-réalisé par des journalistes du Figaro, diffusé par Canal +, avec une promo sur le site du ministère de l’Intérieur. Autant vous dire qu’un citoyen-vigilant n’allait pas rater ça.
La fiche technique indique qu’il provient d’une « idée originale » de Jean Chichizola et Christophe Cornevin, deux journalistes du Figaro. Ils ont l’air d’écrire beaucoup ensemble, sur l’influence des frères musulmans en France ou les initiatives des islamistes sur les réseaux sociaux pour forcer les hommes à forcer les femmes à porter le voile. Des articles sourcés à ne pas manquer. Quant aux réalisateurs, outre Jean et Christophe bien sûr, il y a Stéphane Rybojad, qui a réalisé plusieurs documentaires sur l’armée, et qui arbore fièrement une casquette « special forces » sur plusieurs photos. La 4e, Anna Roch, appartient à la boîte de prod’ Memento production, et a réalisé d’autres documentaires, notamment dans le cadre de l’émission « Opérations spéciales ». Des journalistes de droite et des documentaristes qui aiment couvrir les forces de l’ordre.
Le gouvernement de François Bayrou est à la recherche de 40 milliards pour les comptes publics. La question de la progressivité des efforts à faire d’un point de vue fiscal constitue certainement un tabou largement partagé par l’ensemble des gouvernements, plus ou moins légitimes, qui se sont succédés depuis 2017. Il faudra donc surtout faire des économies (tout en augmentant finalement plus ou moins discrètement les recettes en se dispensant de toute réflexion relative à la justice sociale en la matière).
Chère Agnès Verdier-Molinié,
Quelle semaine !
Le 27 mai, vous êtes intervenue successivement sur Europe 1, BFM-TV et LCI, quel talent, pour nous éclairer de vos lumières à propos, entre autres, de la grève des chauffeurs de taxi (c’est mal), de la « TVA sociale » (c’est bien) et de la dette publique (c’est grave), pour le commun des mortels une telle journée médiatique serait un marathon mais pour vous c’est ce que l’on appelle un mardi. Lorsque l’on sait que, la veille, vous étiez l’invitée de la « la Grande interview » de boursorama.com et que, le lendemain, on a pu vous entendre sur Europe 1 le matin et vous voir sur CNews le soir lors de la remarquable émission de la talentueuse Christine Kelly, on en viendrait presque à se demander où vous trouvez le temps de travailler à force de courir partout, mais ce serait oublier qu’occuper l’espace médiatique pour y ressasser vos lubies ultra-libérales constitue précisément ce qui fait pour vous office de « travail ».
La diffusion du rapport parlementaire sur « l’entrisme islamiste » en France et l’influence supposée des Frères musulmans marque une étape supplémentaire dans le développement de discours et d’actes visant la communauté musulmane dans notre pays. Outre de nombreuses fragilités méthodologiques, ce rapport témoigne plus généralement d’une approche complotiste qui présente des parallèles évidents avec la rhétorique antisémite du début du XXème siècle.
Le fruit du big deal Nestlé/Pfizer (un gain potentiel de 3 à 4 millions d’euros d’intéressement, comme déjà établi par notre enquête) n’est pas le seul fantôme des déclarations d’Emmanuel Macron aux autorités de contrôle, en tant que ministre puis candidat à la fonction suprême. Avec ce second volet sur les millions disparus du président, le compteur s’affole : 4 à 7 millions d’euros viennent alourdir l’addition, ceux du portefeuille d’actions que l’actuel chef de l’État détenait chez Rothschild. Eux aussi mystérieusement volatilisés.
Un cargo israélien va faire escale, jeudi 5 juin, à Fos-sur-Mer, près de Marseille. Le Contship Era doit embarquer le même jour, et en secret, 14 tonnes de pièces détachées pour fusils mitrailleurs. Fabriqué par la société française Eurolinks, ce matériel militaire doit être livré à l’entreprise d’armement Israel Military Industries, révèlent Disclose et le média irlandais The Ditch.
Dans deux points de vue similaires, l’un dans Le Monde (07/09/19), l’autre dans Libération (11/09/19), Thomas Piketty s’en prend à juste titre au projet d’E. Macron en matière de retraites. Favorable à un système par points, il en critique néanmoins les modalités qui semblent envisagées par le gouvernement. Problème, ses critiques restent à mi-chemin et surtout occultent trois points essentiels.
Au cœur d’une lutte devenue majeure pour le mouvement écologiste, le chantier de l’A69, un temps suspendu par la justice, pourrait reprendre prochainement. Pour vous aidez à y voir clair dans les rebondissements judiciaires et manœuvres parlementaires de ces derniers jours, Rapports de Force fait le point. Et éclaire les perspectives de mobilisation.
Ce fut une journée de basses manoeuvres à l’Assemblée nationale. Lundi 2 juin, un texte de loi devait être discuté afin de valider les autorisations environnementales liées au projet d’autoroute entre Castres et Toulouse, l’A69, et ainsi relancer un chantier vivement contesté depuis plus de deux ans. Or, le texte a été rejeté par ceux-là même qui l’avaient proposé, afin d’être renvoyé directement en commission mixte paritaire où il a toutes les chances d’être adopté. Une façon de contourner le débat parlementaire, donc de passer en force, estiment les détracteurs du projet.
Jean-Pierre Filiu a passé un mois à Gaza. Il publie « Un historien à Gaza », un récit qui mêle son témoignage, les voix des habitantes et habitants de Gaza et l’analyse de la guerre menée par Israël dans l’enclave.
Historien spécialiste du Proche-Orient, Jean-Pierre Filiu a passé plus d’un mois dans la bande de Gaza, fermée aux médias étrangers.
Gaza où Israël mène une guerre génocidaire, une « guerre à sens unique », écrit-il, officiellement contre le Hamas, en fait contre l’enclave et sa population, doublée d’un nettoyage ethnique assumé.
« Rien ne me préparait à ce que j’ai vu et vécu à Gaza, écrit-il. Le territoire que j’ai connu et arpenté n’existe plus. Ce qu’il en reste défie les mots. » Il avance le chiffre de « plus de 100 000 morts » depuis le 7 octobre 2023 dans l’enclave palestinienne et considère que l’anéantissement en cours « est bien pire que la Nakba », l’expulsion forcée de centaines de milliers de Palestinien·nes en 1948 au moment de la proclamation de l’État d’Israël.
Ce livre glaçant sonne aussi comme une alerte : la destruction sous nos yeux de Gaza, l’élimination en cours de la Palestine et de ses habitant·es, c’est aussi celle du droit international, la destruction de notre humanité. Le triomphe des artisans de haine, des vautours et des ignobles.
Vos inspirations du passé, nos heures sombres au présent.
Ce mois de mai se termine encore mal Monsieur Retailleau. Des militants d’extrême droite ont fait irruption dans la nuit du 30 mai dans un bar communiste d’Alès, où ils ont agressé une vingtaine de personnes. On ne vous a pas entendu. Le 31 mai, à Puget sur Argens, un homme a tué son voisin tunisien, Hichem Miraoui, et a blessé un homme de nationalité turque. Il filme ses actes, diffuse les vidéos et clame son racisme. C'est tout un arsenal d'armes qui a été retrouvé dans sa voiture. Bien sûr vous n'avez réagi que bien trop tard en prétendant que "le racisme doit sévèrement être puni" : celui des autres, mais pas le vôtre ? Vous avez banalisé les discours xénophobes, racistes et islamophobes. Banalisé la violence envers les personnes musulmanes et racisées. Chaque agression ou meurtre commis depuis votre arrivée au pouvoir porte les empreintes de votre politique. Chaque femme qui se fait arracher son voile, chaque musulman exécuté froidement, chaque personne racisée abattue au nom d'une pseudo "pureté nationale" par un souchien bercé par vos paroles. Vous avez adoubé les suprémacistes nommées Nemesis, vous avez soutenu un État xénophobe et génocidaire, vous avez voté des lois racistes et ségrégationnistes. Et aujourd'hui tout se passe comme prévu.
Au pays de la déclaration des Droits de l’Homme, les effluves racistes continuent de se diffuser sur tout le territoire. D’ouest en est.
La salle de karaté de La Rochefoucauld, bourgade charentaise de 3000 habitants seulement, a ainsi été recouverte d'inscriptions nazies le week-end du 23 et 24 mai. C'est un employé des services techniques de la ville qui a découvert les inscriptions.
Y figurent notamment « SS », « 88 » (pour Heil Hitler, H étant la 8ème lettre de lalphabet), une croix celtique, et «1161» pour "anti antifa ". Etait également tagué, « GUD», pour Groupe union défense, l’organisation emblématique de cogneurs néofasciste et toujours influente malgré sa diollution l’an dernier. Son principal chef de file, Marc de Cacqueray-Valménier, s’est recyclé comme gardien de l'île privée de Vincent Bolloré dans le Finistère.
En Moselle, sur le commune de l'Hôpital, un local servant de lieu de rencontre à la communauté musulmane a été saccagé et recouvert de tags nazis ce même week end des 24-25 mai. Des corans ont été renversés et souillés d'urine, des pneus, bouteilles de gaz et produits inflammables ont été retrouvés sur place. Une croix gammée a été taguée sur la façade.
A Lorient, début mars, des individus avaient été aperçus efcetuant de nuit des saluts nazis, et des tags à la gloire du Troisième Reich avaient été retrouvés près de l'Université, comme l'avait relaté Blast.
Après la diagonale du vide, voici venir la diagonale raciste.
Créé en mai 2024, Hexagone – La France en chiffres propose « une synthèse détaillée sur une grande question de société chaque mois ». Son fondateur et pilote, François Pierrard, 3 ans et demi chez McKinsey de janvier 2017 à juin 2020, explique que l’organisme s’appuie à la fois « sur les données publiques de référence sur le sujet, et sur un sondage exclusif commandé pour l’occasion ».
Début mai, le sondage réalisé par Hexagone via l’IFOP a fait beaucoup réagir. Il testait l’opinion quant à la candidature de Jordan Bardella comme représentant du Rassemblement National à la Présidentielle de 2027, celui-ci apparaissant en position de gagner contre Édouard Philippe au second tour – vainqueur dans toutes les autres hypothèses. Un sondage réalisé un peu plus d’un mois après la condamnation de Marine Le Pen par le tribunal correctionnel de Paris à une peine de 5 ans d’inéligibilité, notamment (avec application immédiate, malgré l’appel).
Parmi les sujets explorés par Hexagone depuis son lancement, on trouve le niveau scolaire des élèves français ou les violences à l’école, les zones à faibles émissions ou le nucléaire français et son impact sur les territoires.
Autant de thématiques éclairées moyennant « des statistiques sur la société française, factuelles et sourcées ». Ce qui est l’ambition, voire la raison d’être, de tous les instituts de sondage. Alors, pourquoi cette précision ?
Jeudi 15 mai, le Sénat a adopté la proposition de loi visant à relancer les travaux de l’autoroute A69, suspendus par la justice. Le vote de plusieurs sénateurs socialistes en faveur de ce texte inquiète et divise la gauche.
« C’est un affront à la représentation parlementaire ! » Christine Arrighi, députée écologiste de la Haute-Garonne, ne décolère pas. Jeudi 15 mai, le Sénat a largement adopté une proposition de loi pour reprendre les travaux de l’A69 et ainsi contourner la décision de justice du tribunal administratif de Toulouse. Et ce, avec les votes de treize sénateurs socialistes, tandis que le reste du groupe s’abstenait, et qu’un seul votait contre.
En février dernier, la justice avait annulé le projet autoroutier, estimant qu’il ne répondait pas à une raison impérative d’intérêt public majeur dans le dossier. L’État a fait appel de cette décision et plusieurs parlementaires du Tarn, dont le sénateur Philippe Folliot et le député Jean Terlier, avaient décidé dans la foulée de surenchérir en proposant un texte au Parlement pour inscrire l’intérêt public de l’A69 directement dans la loi et ainsi contourner la décision du tribunal.
Examinée le 26 mai par les députés, la loi Duplomb constitue un concentré de régressions environnementales, inspirées par l'agro-business. Le gouvernement compte sur les voix du RN pour éviter le débat.
Le rapporteur Les Républicains (LR) Julien Dive a déposé, le 26 mai, une motion de rejet préalable de la proposition de loi Duplomb, qui a été largement adoptée en séance publique (274 voix pour, 121 contre - le détail des votes ici), en vue de contourner les amendements écologistes et insoumis. Cosignée par les présidents des quatre principaux groupes du bloc central, Laurent Wauquiez (LR), Marc Fesneau (Modem), Gabriel Attal (Ensemble), et Paul Christophe (Horizons), la motion a reçu le soutien des députés Rassemblement national (RN), qui ont permis de dégager une majorité. Elle a été dénoncée par la gauche, y compris le Parti socialiste.
Le texte est considéré comme rejeté par l’Assemblée nationale sans examen dans l’hémicycle. Il fera désormais l’objet d’une commission mixte paritaire (CMP), qui pourrait se réunir la semaine du 10 juin. Les sept députés et sénateurs négocieront un compromis à partir de la version du texte adoptée au Sénat en janvier dernier. La version de la proposition de loi issue de la CMP sera ensuite soumise au vote du Parlement, sans possibilité pour les élus de déposer de nouveaux amendements, sauf accord du gouvernement.