La « simplification » est devenue le cheval de Troie de la dérégulation environnementale. Retour sur une formule inventée par les lobbies pour contrecarrer la critique écologiste.
Le mot s’est répandu comme une traînée de poudre. Les dirigeants politiques et les entrepreneurs le répètent à l’excès. C’est leur nouveau mantra. Face aux lourdeurs bureaucratiques et au cumul des normes, il faut « simplifier », créer partout un « choc de simplification » et « libérer » l’économie.
Loin d’être une formule anodine, la simplification dit quelque chose de notre époque et de l’offensive orchestrée par le gouvernement et les milieux patronaux. Elle sert à démanteler le droit de l’environnement et à faire des écologistes une figure repoussoir, des adeptes de la paperasserie inutile, des « antitout » rigides et dogmatiques.
L’État réprime durement les manifestants écologistes, mais ne touche pas aux mobilisations d’agriculteurs productivistes. La preuve en trois exemples.
(...)
« Depuis, à l’appel de la FNSEA, on ne compte plus les tonnes de pneus, de palettes brûlées sur la voie publique, les installations ferroviaires sabotées, les véhicules de police et de gendarmerie détériorés, les denrées alimentaires et récoltes détruites, les bâtiments officiels aspergés de lisier ou mis à sac, les fonctionnaires molestés. »
Malgré ces atteintes aux personnels et aux bâtiments de service public, les manifestations de la FNSEA ne déclenchent pas la mobilisation de milliers de forces de police et l’utilisation de milliers de grenades.