Après avoir passé vingt mois à criminaliser le mouvement de solidarité avec la Palestine, c’est avec un regain de mépris et de hargne que de nombreux éditocrates ont commenté l’arrestation illégale des membres d’équipage de la flottille de la liberté (le Madleen) par l’armée israélienne, dans la nuit du 8 au 9 juin.
Dans la tradition internationaliste des flottilles pour Gaza et quinze ans après l’assaut du Mavi Marmara – en mai 2010, au cours duquel l’armée israélienne tuait neuf passagers –, le Madleen entendait briser le blocus israélien à Gaza, à l’instar d’autres actions de solidarité actuellement en cours. Il réunissait à son bord douze personnes, parmi lesquelles des militants, l’eurodéputée LFI Rima Hassan et deux journalistes, Yanis Mhamdi (Blast) et Omar Faiad (Al Jazeera). Dans la nuit du 8 au 9 juin, l’armée israélienne a arrêté ses passagers, dont deux sont toujours emprisonnés en Israël à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Chère Agnès Verdier-Molinié,
Quelle semaine !
Le 27 mai, vous êtes intervenue successivement sur Europe 1, BFM-TV et LCI, quel talent, pour nous éclairer de vos lumières à propos, entre autres, de la grève des chauffeurs de taxi (c’est mal), de la « TVA sociale » (c’est bien) et de la dette publique (c’est grave), pour le commun des mortels une telle journée médiatique serait un marathon mais pour vous c’est ce que l’on appelle un mardi. Lorsque l’on sait que, la veille, vous étiez l’invitée de la « la Grande interview » de boursorama.com et que, le lendemain, on a pu vous entendre sur Europe 1 le matin et vous voir sur CNews le soir lors de la remarquable émission de la talentueuse Christine Kelly, on en viendrait presque à se demander où vous trouvez le temps de travailler à force de courir partout, mais ce serait oublier qu’occuper l’espace médiatique pour y ressasser vos lubies ultra-libérales constitue précisément ce qui fait pour vous office de « travail ».
Un catho-réac à l’origine de la droitisation de plusieurs médias comme CNews, un magnat du pétrole anti-LGBT+ ou un libertarien qui déteste les impôts… Ces trois milliardaires possèdent nos artistes, concerts ou festivals préférés.
« On sait très bien que la plupart des hommes d’affaires présents sur cette carto sont de droite, voire d’extrême droite », glisse Matthieu Barreira. Le chercheur est à l’origine d’une cartographie des plus grands opérateurs privés dans le secteur de la musique en France, captés par dix grandes fortunes. Réalisée à l’initiative du Syndicat des musiques actuelles (SMA), elle est publiée en exclusivité par StreetPress ce 19 mai. L’occasion de se pencher sur trois d’entre eux, engagés à la droite de la droite : le Français Vincent Bolloré et les Américains Philip Anschutz et John C. Malone.
À qui doit on signaler qu’une décision de l’Arcom nous parait inique et partisane ? Nous apprenons, grâce au Figaro ce matin, que l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) vient de confier le statut de « signaleur de confiance » au CRIF (le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France). Ce dont s’est aussitôt réjoui son président : « Ce travail de signalement fait partie de l’ADN du Crif sur l’antisémitisme, le négationnisme et par extension sur toutes les formes de haine que les internautes peuvent être amenés à rencontrer sur les réseaux sociaux ». Le règlement de l’Arcom précise que ces « signaleurs » sont des « organisations reconnues pour leur expertise dans la détection, l’identification et la notification de contenus illicites ». Jusqu’à présent, ils étaient six et tous centrés sur la protection des mineurs, la lutte contre la piraterie audiovisuelle, la cybercriminalité, la cyberviolence ou les addictions et la défense des consommateurs.
En confiant cette mission à une association religieuse et aux prises de positions controversées, en particulier alignée sur la protection du gouvernement d'extrême droite génocidaire d’Israël, l’Arcom franchit une borne et ouvre une sérieuse brèche dans ce qui lui restait d’impartialité. Pour le Crif, l’antisionisme est un antisémitisme. Ses prises de positions, surtout depuis le 7 octobre 2023, ont constamment évolué quant à la définition de l’antisémitisme et du négationnisme. En confiant à ses militants qui criminalisent plus vite qu’ils ne défendent les journalistes qui tentent d’informer sur Gaza, l’Arcom manque à la plus élémentaire des sagesses. Ceux qui vont maintenant remettre en cause la doxa qui voudrait que tout palestinien et par extension tout soutien à la cause palestinienne soit devenu un antisémite ont du souci à se faire. Question : à qui s’adresser à l’Arcom si on pense que le Crif attise la haine en ligne ?
Le terme de massacre pour qualifier les bombardements à Gaza n’est quasiment jamais utilisé par les médias français, hormis à gauche. Les Gazaouis ne meurent que dans des « ruptures de trêve » ou des « reprises de bombardements », toujours justifiées par l’armée israélienne. Et le vrai risque, c’est la mise en danger des otages. Israéliens, bien entendu.
Mardi 18 mars 2025, plus de 400 personnes, femmes, enfants et hommes gazaouis meurent dans une attaque nocturne de l’armée israélienne à Gaza.
La mort de ces quelque 400 personnes, pour plus d’un tiers de femmes et d’enfants, fait à peine la Une des médias français. Pire, ce massacre – le terme lui-même n’est jamais utilisé, à une exception près – ne constitue pas le cœur de l’information. Les médias privilégient quasi unanimement l’angle de « la fin de la trêve » et « la mise en danger des otages » israéliens, plutôt que la mort de gazaouis devenue routine.
Le procès du financement libyen de Nicolas Sarkozy vient de s’achever au tribunal judiciaire de Paris par les plaidoiries de ses avocats. Ces trois mois d’audience ont peu mobilisé les rédactions, en service minimum. Pas une surprise tellement ils sont nombreux, ces « grands noms » de la presse, à avoir délibérément franchi la ligne jaune au secours de l’ex-président de la République. Avec les pièces du dossier, Blast revient sur ces manipulations destinées, sous couvert de journalisme, à peser sur le cours de la justice. Une tâche sur la réputation de ces journaux et ces rédactions, une honte pour la profession tout entière.
« Compte tenu des tensions actuelles », France Télévision a décidé de déprogrammer un documentaire sur l’utilisation d’armes chimiques par l’armée française durant la guerre d’Algérie. Quelques jours après la mise à pied du journaliste Jean-Michel Aphatie pour avoir comparé les crimes coloniaux français à ceux de l’armée allemande dans la France occupée, cette «déprogrammation» montre à quel point la cancel culture de droite et d’extrême droite impose sa loi en France.
Entre le 16 et le 26 février, pas moins de cinq attaques ont été menées par des activistes néofascistes : quatre agressions physiques - dont deux auraient pu être mortelles - et un incendie criminel contre une mosquée. Dans l'indifférence quasi générale des médias et du pouvoir, dont la réaction a été plus que discrète. Blast revient sur ces dix jours où l'extrême droite n'a jamais semblé aussi sûre d'elle-même et de son impunité.
Lorsque des néonazis poignardent un militant antifasciste, le ministre de l’Intérieur réussit donc l’exploit, d’incriminer ce qu’il appelle « l’ultragauche » - et cela rappelle bien sûr un précédent : lors de son premier mandat, après l’assassinat d’une jeune militante antifasciste américaine à Charlottesville par un néonazi en 2017, Donald Trump avait de la même manière renvoyé dos-à-dos les fascistes et antifascistes, en condamnant des violences venant, je cite, « de plusieurs côtés»
L’article tourne un peu partout en ce moment, c’est un papier du Figaro en mode « grand entretien » avec à ma gauche (sic) notre Christelle Morançais (bientôt) nationale toujours dans la roue de la tronçonneuse et du fracas qui précèdent le fascisme (bah oui ma cricri, ce que tu fais, la diversité que tu réduis et détruit, écoute bien ma cricri, moins de diversité c’est toujours plus de Bolloré, et l’agenda de ton copain Bolloré et autres « entrepreneurs de génie » comme tu l’affirmais encore récemment à propos d’Elon Musk, bah c’est le fascisme). Et à ma droite (là c’est bon), Agnès Verdier-Molinié, qui depuis des années essaie de nous faire croire qu’elle dirige un institut universitaire (l’IFRAP) là où il y a essentiellement un énième Think Tank libéral tout pourri rempli de chroniqueurs de chez Wish pour plateaux télé de C8.
Bolloré et les médias d'extrême droite polluent nos écrans, nos pensées et nous impose une vision stéréotypée de la société.
Ces médias alimentent le ravage écologique.
Ces médias exploitent et divisent le peuple.
Ces médias accélèrent la conquête du pouvoir par l'extrême droite.
Pour nos esprits, notre unique planète, nos cultures et notre vie privée, bloque Bolloré et les médias d'extrême droite sur Internet.
Et car nous formons un collectif, accompagne tes proches dans l'installation.
Une amicale de toutologues, de politiques, de philosophes et d’humoristes (dont on peine parfois à savoir qui fait quoi) publie une tribune contre Wikipédia, dans l’hebdomadaire Le Point. Je veux croire que ceux que j’apprécie (il y en a trois ou peut-être quatre) ont été bêtement piégés et ignorent dans quelle séquence s’inscrit cette nouvelle charge contre l’Encyclopédie contributive, qui après les attaques de Donald Trump et Elon Musk fait face à une campagne de dénigrement par le newsmag sus-cité, qui n’aime pas l’article qui lui est consacré et veut, au nom de « l’information libre » bien entendu, décider de son contenu, quitte à pratiquer l’intimidation personnelle, comme l’a fait un journaliste du Point qui a écrit à un contributeur de Wikipédia : « Nous allons faire un article sur vous, sur notre site, en donnant votre identité, votre fonction, en sollicitant une réaction officielle de l’employeur supposé du contributeur en question. »
Dans sa nouvelle chronique de « L’œil de MouMou », le journaliste indépendant Mourad Guichard s’est notamment félicité de la condamnation en appel d’Eric Zemmour qui avait diffamé la député NFP Danièle Obono.
Dans ses « Top », il a rendu hommage au travail de Jean-Benoît Diallo qui met en scène les moments de gêne repérés sur les médias et réseaux sociaux. Puis, dans ses « Top » paradoxaux, il a révélé un futur talent en la personne de Matthieu Hocque, membre d’un Think tank d’extrême droite qui a raconté tout et n’importe quoi en matière statistique. L’autre a été décerné à BHL pour un aveu dans le studio de Radio J.
Christine Kelly et Rachel Khan ont animé les « Flop » par leurs mensonges et approximations, comme à leur habitude. Idem pour Jean Quatremer et Eric Tegner qui officialisent leur entrée dans le Best Of de cette chronique. Enfin, Apolline de Malherbe s’est de nouveau illustrée face à Sophie Binet en défendant de manière militante ce pauvre Bernard Arnaud.
Dans la rubrique « Au microscope », Mourad Guichard s’est intéressé au cas Caroline Fourest suite à la décision de justice visant le réalisateur Christophe Ruggia reconnu coupable d’agression sexuelle à l’encontre d’Adèle Haenel.
Enfin, ses coups de coeur sont allés aux Goguettes et au Fou Allié pour leur travail d’intérêt général.