Le 23 mai dernier, le Conseil d’État a rejeté le recours en urgence de La Quadrature du Net contre la mesure de blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie. Pour justifier cette décision inique, le juge des référés a affirmé qu’il n’y aurait pas d’urgence à statuer puisque ce blocage serait, selon les dires du gouvernement, bientôt levé. Il aura fallu attendre plus de 24 heures après la levée de l’état d’urgence pour que le réseau social soit de nouveau accessible. Cet épisode marquera un tournant dans la montée autoritaire en France et dans l’échec de nos institutions à l’empêcher.
Depuis de nombreuses années, nous constatons l’effondrement progressif de l’État de droit en France. Nous constatons que la politique toujours plus autoritaire des gouvernements successifs, et notamment ceux d’Emmanuel Macron, ne se voit opposer aucun obstacle institutionnel majeur. Avec le blocage arbitraire de TikTok, une nouvelle étape a été franchie.
"En France, pendant que l'armée israélienne poursuivait impunément ce que le procureur de la Cour pénale internationale a appelé "l'extermination des Palestiniens de Gaza", la grande affaire médiatique et politique de la semaine dernière a été le débat organisé par France 2, chaîne de télévision publique, et animé par la journaliste Caroline Roux entre le Premier ministre macroniste Gabriel Attal et la tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes du 9 juin prochain, Jordan Bardella. La presse et les médias mainstream avaient bien évidemment assuré ce qu'on pourrait appeler "le service avant vente" de cette conversation entre deux politiciens, unanimement présentés comme jeunes et dynamiques. Le Monde avait ainsi publié un article annonçant, "un débat crucial entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, dont l'autrice, colportant sans trop la questionner la propagande du parti présidentiel, citait un sénateur macroniste qui déplorait, que "le Rassemblement national flatte une fièvre xénophobe, sans jamais parler des dossiers européens". Nouvel épisode de Quelle époque formidable, par Sébastien Fontenelle.
Ces dernières semaines, Gabriel Attal a multiplié les déclarations offensives à l’égard de la jeunesse : “il y a un problème de violence chez les jeunes”, il faut les “remettre les jeunes dans le droit chemin”, “il faut aussi parler du repli sur soi de nos jeunes, de cet individualisme parfois forcené”, bref, selon lui il faut agir et vite, via un arsenal de mesures extrêmement répressives. Pourquoi ? Car “c’est la république qui contre attaque”. Internats forcés, modifications du droit des mineurs, mention sur le dossier pour pénaliser les jeunes jusqu’au brevet ou même le BAC : la guerre est déclarée. Alors en quoi consistent ces mesures, quel danger font-elles encourir aux jeunes, et quand bien même on considérerait que les jeunes ont un problème avec l'autorité, sont-elles efficaces ? Éléments de réponse avec Salomé Saqué pour Blast.
Le gouvernement continue son projet de sabrer dans les dépenses publiques et les acquis sociaux, et ne veut pas entendre parler de recettes.
L’exécutif doit constituer les chiffres du déficit qui sont tombés pour 2023 : 5,5 % du PIB, bien au-dessus des 4,9 % prévus par le gouvernement. Ce mauvais calcul est notamment dû aux recettes qui ralentissent nettement en 2023 bien que les dépenses aient aussi ralenti.
Depuis le premier quinquennat, les macronistes ont fait la promesse de ne pas toucher aux impôts, et de même les réduire : impôt sur le revenu, suppression de la taxe d’habitation sans oublier surtout la baisse des impôts sur les sociétés, entre autres allègements de cotisations employeurs ou réduction de la CVAE.
Les entreprises paient d’ailleurs de moins en moins d'impôts et contribuent de moins en moins à l'effort collectif : il y a 10 ans, ménages et entreprises contribuaient à peu près de façon proportionnelle au budget de l'Etat. Ce n'est plus le cas en 2019 comme le montre Maxime Combes.
Pour régler cette question du déficit qui occupe l’esprit de l’exécutif, pas question de toucher aux recettes, et surtout aux impôts selon Bruno Le Maire. Thomas Porcher dénonce les mensonges du Ministre et sa confusion volontaire entre impôts des particuliers et classes moyennes, et impôts des très riches et grandes entreprises. L’économiste dénonce les très bons résultats du CAC40 d’une part, et les demandes d’économies sur la population d’autre part. Il démonte aussi toutes les idées reçues autour de l’investissement économiques des plus riches et du ruissellement : les études montrent que tous ces “cadeaux” n’ont eu aucun effet pour l’activité et l’emploi, si ce n’est les bénéfices.
Gabriel Attal était l’invité du 20h de TF1 jeudi dernier. Le Premier Ministre a esquissé le plan du gouvernement sur le travail : durcissement des droits à l’assurance chômage (durée, montant, règles d’accès) ; ou encore baisse des cotisations patronales pour réduire l’écart entre le salaire net et le salaire brut dans le but d’améliorer la fameuse compétitivité avec, pour compenser, l’augmentation de la TVA.
Thomas Porcher dénonce l’hypocrisie du gouvernement et l’inefficacité des ces mesures, à part appauvrir la population et suivre un programme libéral et “très dur”.
C’est la grande actualité du gouvernement : après l’échec autour des retraites, il met en avant le plan de lutte contre la fraude sociale présenté un peu partout par Gabriel Attal. Retraités, allocataires des prestations, mais aussi professionnels de santé et entreprises sont dans le viseur.
Seulement à l’heure où la fraude sociale pèse 8 milliards d’euros et la fraude fiscale environ 80 milliards d’euros, le plan suscite de vives critiques. Il est accusé par ses détracteurs de perpétuer le mythe de la France des « assistés » et surtout de viser les plus modestes, en épargnant les plus riches et les grosses entreprises. Pour Blast, Salomé Saqué a passé ces mesures au cribles, afin de comprendre en quoi elles consistent et ce qu’elles disent du contexte politique dans lequel elles s’inscrivent.