Le Maccarthysme est un épisode politique qui a eu lieu aux USA dans les années 1950. En pleine guerre froide, c’est un moment de paranoïa collective et de répression totalitaire visant toutes les personnes supposément proches du communisme. Il s’agit d’un véritable moment d’inquisition, qui a visé des milliers de personnes – y compris des intellectuels et responsables politiques – ayant des idées pacifistes, féministes, réclamant plus de justice sociale, ou tout simplement apparentées à la gauche.
Dans la France de 2025, un nouveau Maccarthysme s’abat contre toute expression anticolonialiste et anti-racistes. Rien que ces derniers jours, un journaliste a été mis à pied, une eurodéputée insoumise menacée, une manifestation féministe interdite et une assemblée étudiante censurée. Tour d’horizon.
Lorsque des néonazis poignardent un militant antifasciste, le ministre de l’Intérieur réussit donc l’exploit, d’incriminer ce qu’il appelle « l’ultragauche » - et cela rappelle bien sûr un précédent : lors de son premier mandat, après l’assassinat d’une jeune militante antifasciste américaine à Charlottesville par un néonazi en 2017, Donald Trump avait de la même manière renvoyé dos-à-dos les fascistes et antifascistes, en condamnant des violences venant, je cite, « de plusieurs côtés»
Le commentaire sur les réseaux sociaux relève du discours. Au même titre que le discours émis par des responsables/cadres de partis, ce discours émis par des anonymes est politique.
L’Art de la polémique est probablement ce qui est perçu aujourd’hui comme éminemment toxique sur ces réseaux auxquels nous sommes accrocs, sans pour autant les lâcher. Alors autant y aller.
Bien entendu, nous nous attendons à cette critique : « on ne va quand même pas debunker chaque commentaire trouvé sur internet, autrement, on ne va pas s’en sortir ». C’est de bonne guerre. Pourtant, le commentaire que nous allons analyser ici est particulièrement riche et illustre bien un discours en vogue : la réduction des enjeux mémoriels à une posture victimaire.
Incroyable causerie: forte, profonde, émouvante. Quand raison d'Etat et nécessité humanitaire s'entrechoquent.
Ils ont 5 ou 6 ans, prisonniers dans des camps en Syrie. Leur tort: être né de parents (souvent pères) accusés de terrorisme ou d’avoir servi Daesh. Avocate du collectif Familles unies, Marie Dosé se bat pour leur raptriement. Elle a fait condamner la France par la Cour Européenne, par le Comité International des Droits de l’Enfant, par le Comité contre la Torture des États-Unis. Aujourd’hui, elle estime que la chute d’Assad offre une occasion inespérée de faire revenir ces gamins, et leurs mères. Elle nous a dit comment.
Ces méthodes d’un autre temps sont hélas celles qui ont été transplantées en Algérie par l’armée française. Voilà maintenant qu’elles ont été rétablies sans texte en Nouvelle-Calédonie : la population de Saint-Louis est parquée et bouclée dans sa réserve comme avant 1946. C’est là le premier acte d’une nouvelle guerre coloniale, qui ne veut pas dire son nom mais révèle déjà son visage.
La France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces de cartouches pour des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza. Révélations de Disclose et Marsactu sur une cargaison expédiée en secret depuis Marseille, et en totale contradiction avec les engagements du gouvernement.
Via sa fondation philanthropique domiciliée en Suisse, le couple Patrick et Lina Drahi s’est engagé à verser 7,7 millions de dollars au gouvernement israélien pour financer la construction d’un centre de remise en forme pour les soldats de Tsahal. Un don à l’adresse d’une armée étrangère au statut fiscal incertain, en France comme dans le Valais. Révélations.
L’attaque du Hamas, le 7 octobre, en bordure de Gaza, a fait une victime dont il n’est jamais question : l’Histoire. Soudain, la longue tragédie du peuple palestinien n’a plus d’origine ni de généalogie. Le conflit israélo-palestinien serait né le 7 octobre, et c’est le Hamas qui l’aurait inventé. La seule idée qu’il y ait eu un « avant » entraine immédiatement des cris indignés.
« Pour la fête des hommes libres, ils ont massacré mes amis », écrivait le poète pied-noir et indépendantiste Jean Sénac en souvenir d’une manifestation qui, avant même le déclenchement de la guerre d’Algérie, s’acheva sur une tuerie en plein cœur de la capitale française. Soixante-dix ans plus tard, la mémoire s’en est presque effacée.
Vendredi dernier, des observateurs de ORLIB (observatoire de Rennes) et de l'OPP (observatoire toulousain des pratiques policières) ont été agressés par des forces de l'ordre. À Paris, une entrave a été documentée dans un rapport sur la manifestation du 1ᵉʳ mai. Ces atteintes sont révélatrices d'un refus de rendre des comptes de la part de la police envers les citoyens.