Ces méthodes d’un autre temps sont hélas celles qui ont été transplantées en Algérie par l’armée française. Voilà maintenant qu’elles ont été rétablies sans texte en Nouvelle-Calédonie : la population de Saint-Louis est parquée et bouclée dans sa réserve comme avant 1946. C’est là le premier acte d’une nouvelle guerre coloniale, qui ne veut pas dire son nom mais révèle déjà son visage.
La France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces de cartouches pour des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza. Révélations de Disclose et Marsactu sur une cargaison expédiée en secret depuis Marseille, et en totale contradiction avec les engagements du gouvernement.
Via sa fondation philanthropique domiciliée en Suisse, le couple Patrick et Lina Drahi s’est engagé à verser 7,7 millions de dollars au gouvernement israélien pour financer la construction d’un centre de remise en forme pour les soldats de Tsahal. Un don à l’adresse d’une armée étrangère au statut fiscal incertain, en France comme dans le Valais. Révélations.
L’attaque du Hamas, le 7 octobre, en bordure de Gaza, a fait une victime dont il n’est jamais question : l’Histoire. Soudain, la longue tragédie du peuple palestinien n’a plus d’origine ni de généalogie. Le conflit israélo-palestinien serait né le 7 octobre, et c’est le Hamas qui l’aurait inventé. La seule idée qu’il y ait eu un « avant » entraine immédiatement des cris indignés.
« Pour la fête des hommes libres, ils ont massacré mes amis », écrivait le poète pied-noir et indépendantiste Jean Sénac en souvenir d’une manifestation qui, avant même le déclenchement de la guerre d’Algérie, s’acheva sur une tuerie en plein cœur de la capitale française. Soixante-dix ans plus tard, la mémoire s’en est presque effacée.
Vendredi dernier, des observateurs de ORLIB (observatoire de Rennes) et de l'OPP (observatoire toulousain des pratiques policières) ont été agressés par des forces de l'ordre. À Paris, une entrave a été documentée dans un rapport sur la manifestation du 1ᵉʳ mai. Ces atteintes sont révélatrices d'un refus de rendre des comptes de la part de la police envers les citoyens.