Entre le 16 et le 26 février, pas moins de cinq attaques ont été menées par des activistes néofascistes : quatre agressions physiques - dont deux auraient pu être mortelles - et un incendie criminel contre une mosquée. Dans l'indifférence quasi générale des médias et du pouvoir, dont la réaction a été plus que discrète. Blast revient sur ces dix jours où l'extrême droite n'a jamais semblé aussi sûre d'elle-même et de son impunité.
Lorsque des néonazis poignardent un militant antifasciste, le ministre de l’Intérieur réussit donc l’exploit, d’incriminer ce qu’il appelle « l’ultragauche » - et cela rappelle bien sûr un précédent : lors de son premier mandat, après l’assassinat d’une jeune militante antifasciste américaine à Charlottesville par un néonazi en 2017, Donald Trump avait de la même manière renvoyé dos-à-dos les fascistes et antifascistes, en condamnant des violences venant, je cite, « de plusieurs côtés»
L’article tourne un peu partout en ce moment, c’est un papier du Figaro en mode « grand entretien » avec à ma gauche (sic) notre Christelle Morançais (bientôt) nationale toujours dans la roue de la tronçonneuse et du fracas qui précèdent le fascisme (bah oui ma cricri, ce que tu fais, la diversité que tu réduis et détruit, écoute bien ma cricri, moins de diversité c’est toujours plus de Bolloré, et l’agenda de ton copain Bolloré et autres « entrepreneurs de génie » comme tu l’affirmais encore récemment à propos d’Elon Musk, bah c’est le fascisme). Et à ma droite (là c’est bon), Agnès Verdier-Molinié, qui depuis des années essaie de nous faire croire qu’elle dirige un institut universitaire (l’IFRAP) là où il y a essentiellement un énième Think Tank libéral tout pourri rempli de chroniqueurs de chez Wish pour plateaux télé de C8.
Si l'on peut se réjouir provisoirement que le Rassemblement National n'ait finalement pas réussi à l'emporter lors de ces élections, celui-ci compte bien poursuivre sa conquête des territoires et des imaginaires. Nous devons, sans attendre de prochaines échéances électorales, unir nos forces contre les vecteurs de fascisation de la société.
Nous appelons en ce sens à mener partout bataille contre Bolloré : parce que c'est un acteur du ravage écologique, de l'exploitation néo-coloniale mais aussi parce qu'il est devenu en quelques années un levier majeur de la conquête du pouvoir par l’extrême droite.
Plus de 100 organisations lance une campagne d'action contre le groupe Bolloré
Bolloré et les médias d'extrême droite polluent nos écrans, nos pensées et nous impose une vision stéréotypée de la société.
Ces médias alimentent le ravage écologique.
Ces médias exploitent et divisent le peuple.
Ces médias accélèrent la conquête du pouvoir par l'extrême droite.
Pour nos esprits, notre unique planète, nos cultures et notre vie privée, bloque Bolloré et les médias d'extrême droite sur Internet.
Et car nous formons un collectif, accompagne tes proches dans l'installation.
Le parallèle entre la situation politique actuelle et celle qui porta au pouvoir les régimes fascistes pendant l'Entre-deux-guerres est couramment fait dans l'opinion depuis de années et sa pertinence paraît se confirmer jour après jour, tout particulièrement depuis la dissolution de l'Assemblée législative, par laquelle Emmanuel Macron prévoyait manifestement, en 2022, de s'engager dans un partenariat de gouvernement avec le RN. Dans son nouveau livre, intitulé Les Irresponsables. Qui a porté Hitler au pouvoir ?, Johann Chapoutot développe cependant une démarche originale : c'est en faisant l'histoire des circonstances précises dans lesquelles Hitler et les nazis sont arrivés au pouvoir en Allemagne en 1933 qu'il éclaire indirectement, tacitement, mais de façon très crue, notre présent politique.
Dans cette discussion avec Julien Théry, Johann Chapoutot revient sur la façon dont le patronat et la droite allemande ont fini par miser sur l'extrême-droite, c'est-à-dire le parti nazi, pour espérer perpétuer leur politique et même revenir sur les mesures sociales qu'ils avaient été contraints de concéder au mouvement ouvrier (de façon à éviter une révolution bolchévique) au lendemain de la défaite à l'issue de la Première Guerre Mondiale. Le processus fut celui de la constitution d'un extrême-centre supposé s'opposer fermement, au nom de la raison politique et économique, aux radicalités de gauche comme de droite, mais en réalité tout disposé à coopérer avec l'extrême-droite et farouchement hostile à la gauche. Cet extrême-centre, dont le credo est l'ordolibéralisme (version allemande du néolibéralisme), s'efforce de traiter la crise par des mesures d'austérité qui ne peuvent que l'aggraver mais favorisent les profits du capital. Il s'obstine à mener une politique de l'offre pour complaire aux grands intérêts privés, avec des effets désastreux pour les salariés et tout particulièrement pous les plus démunis. Il opte non seulement pour la répression des contestations, mais aussi pour le contournement de la démocratie en recourant à des procédures d'exception, en particulier l'article 48 de la Constitution de Weimar, non pour faire face à des situations d'urgence mais pour imposer des décrets budgétaires sans majorité parlementaire. Et il finit par faire entrer les nazis au gouvernement, en laissant à ces derniers le ministère de l'intérieur, c'est-à-dire la mainmise sur l'appareil répressif et sur l'éducation. Alors que von Papen, le policitien de la droite libérale artisan de l'arrivée d'Hitler à la chancellerie, pensait neutraliser ce dernier rapidement, toutes les institutions démocratiques s'écroulent dès lors en quelque mois pour laisser la place à la dictature d'extrême-droite.
Pour Lionel Jospin, s'opposer à François Bayrou serait «irresponsable» malgré le 49.3 et les politiques racistes du gouvernement.
Il a osé le dire, Lionel Jospin : «Bruno Retailleau est un homme respectable avec des convictions. […] Il a dit »nous allons opérer de massives reconductions à la frontière ». Je propose de voir, dans un an, combien il aura ramené chez eux de gens en situation irrégulière dans notre pays. Je juge sur les faits».
Dans sa nouvelle chronique de « L’œil de MouMou », le journaliste indépendant Mourad Guichard s’est notamment félicité de la condamnation en appel d’Eric Zemmour qui avait diffamé la député NFP Danièle Obono.
Dans ses « Top », il a rendu hommage au travail de Jean-Benoît Diallo qui met en scène les moments de gêne repérés sur les médias et réseaux sociaux. Puis, dans ses « Top » paradoxaux, il a révélé un futur talent en la personne de Matthieu Hocque, membre d’un Think tank d’extrême droite qui a raconté tout et n’importe quoi en matière statistique. L’autre a été décerné à BHL pour un aveu dans le studio de Radio J.
Christine Kelly et Rachel Khan ont animé les « Flop » par leurs mensonges et approximations, comme à leur habitude. Idem pour Jean Quatremer et Eric Tegner qui officialisent leur entrée dans le Best Of de cette chronique. Enfin, Apolline de Malherbe s’est de nouveau illustrée face à Sophie Binet en défendant de manière militante ce pauvre Bernard Arnaud.
Dans la rubrique « Au microscope », Mourad Guichard s’est intéressé au cas Caroline Fourest suite à la décision de justice visant le réalisateur Christophe Ruggia reconnu coupable d’agression sexuelle à l’encontre d’Adèle Haenel.
Enfin, ses coups de coeur sont allés aux Goguettes et au Fou Allié pour leur travail d’intérêt général.
Venu des États-Unis, un groupe de réflexion d’extrême droite et climatosceptique œuvre à démanteler les lois environnementales de l’Europe. Et ce, avec l’aide de députés européens.
Il en faut peu, aux médias toutes lignes éditoriales confondues, pour faire d'un politique une nouvelle coqueluche médiatique : prenez un homme, de droite, plus de 50 ans, blanc, au discours martial sur la sécurité et l'immigration et c'est plié. Il suffit qu'il répète les mêmes éléments de langage et le voilà propulsé sur tous les plateaux télés. A 64 ans, Bruno Retailleau, l'ancien sénateur de Vendée, fils politique de Philippe de Villiers, a trouvé sa voie politique et médiatique. Omniprésent comme l'était Nicolas Sarkozy, à la droite extrême, il bénéficie d'un traitement médiatique très favorable. Pourquoi ? D'où tire-t-il sa légitimité politique ? Comment les médias accompagnent son ascension politique ?
La question est sur toutes les lèvres : François Bayrou risque-t-il le même sort que Michel Barnier, à savoir la censure ? Le PS qui avait initialement refusé de voter la censure de LFI, a depuis hier mis en garde le premier ministre : soit il retire ses propos sur la submersion de l’immigration soit il ne négocie plus avec le gouvernement …
Autre sortie qui a fait parler d’elle, celle du milliardaire Bernard Arnault. Le PDG de LVMH a dénoncé la hausse des impôts sur les bénéfices des grandes entreprises prévue dans le budget, qu’il a qualifié de « taxation du “made in France” » qui « pousse à la délocalisation »… Ça nous a fait réagir bien évidemment !
Elon Musk qui commet un salut hitlérien le jour de l’investiture de Donald Trump… à quelques jours d’un nouvel anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Vladimir Poutine…
2025 a à peine enterré Jean-Marie Le Pen, que le danger pour les démocraties menace, avec parfois des visages nouveaux. Une « Internationale réactionnaire », selon la formule d’Emmanuel Macron, s’apprête-t-elle à redéfinir le prochain quart de siècle ?
Ou, si on préfère citer Gramsci : sommes-nous désormais entrés de plein pied dans ce moment de bascule où « le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres» ?
Pour en discuter, Extrêmorama reçoit trois historiens soucieux de mettre le moment présent en perspective : Sylvie Laurent, américaniste, bien connue de nos services pour ses travaux des questions sociales et raciales aux États-Unis ; Adrien Nonjon, historien des extrêmes droites de Russie et d’Ukraine ; Grégoire Kauffmann, fin connaisseur des extrêmes droites françaises.
Avec nous, également, deux journalistes au travail exceptionnel sur l’extrême droite : Marine Turchi de Mediapart et Christophe-Cécil Garnier, rédacteur en chef adjoint au pôle enquête de StreetPress.
Deux heures en direct, sur Mediapart et Au Poste
Le 20 janvier 2025, lors de la cérémonie d’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le multimilliardaire Elon Musk a sidéré le monde en ponctuant son discours décousu et hébété de deux saluts fascistes pleins de franchise et de détermination. Musk n’est pas seulement un homme d’affaires et un politicien : il travaille activement à devenir une figure de la culture populaire, un personnage, voire une icône. Ce sieg heil survient après des mois de tentatives peu subtiles de séduire les gamers aussi bien que les jeunes néofascistes de l’alt-right. Quelle est la signification culturelle et historique de son geste ?
D’autres milliardaires, comme le CEO de Meta Mark Zuckerberg, sont des convertis récents du trumpisme. Sa profession de foi anti-woke et son apologie de la masculinité traditionnelle au micro du podcasteur conservateur Joe Rogan dans le sillage de la victoire électorale du candidat républicain ressemble davantage à une opération opportuniste qu’à un chemin de conversion. Musk aussi bien que Zuckerberg sont des démocrates d’hier. Mais là où ce dernier virera probablement encore sa cuti aussitôt que le vent électoral tournera, Elon est parti trop vite et trop loin pour espérer un jour faire machine arrière sans dommages. Non seulement il a fait don de fortes sommes à des organisations d’extrême-droite européennes comme l’AFD allemande ou Reform UK au Royaume-Uni, mais il apporte régulièrement son soutien à des figures plus radicales, en faisant par exemple du hooligan britannique Tommy Robinson l’un de ses protégés. Il est donc incontestable que les convictions politiques de l’auteur de ce salut ne sont pas incompatibles avec un programme fasciste, puisqu’il soutient activement, financièrement et médiatiquement, des mouvements d’extrême-droite sans concession à travers tout l’occident.
Le syndicat agricole Coordination rurale affirme être apolitique. Pourtant, sur le terrain, nombreux sont les représentants de ce syndicat qui affichent ouvertement leur proximité idéologique avec l'extrême droite.
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« C’est un énorme plaisir de voir votre jeunesse, ça me fait chaud au cœur. » La vice-présidente de la Coordination rurale, Sophie Lenaerts, participe à une université d’été, le 23 août dernier. Mais pas n’importe laquelle. Elle est organisée par l’Action française, un mouvement politique d’extrême droite, nationaliste et royaliste.
Alors que se déroulent jusqu’au 30 janvier les élections dans les chambres d’agriculture, qui désignent les représentants du monde agricole et paysan dans ces instances, Contretemps republie ici un dossier de Campagnes solidaires (n°405 – mai 2024), le mensuel de la Confédération paysanne à propos de l’extrême droite dans le monde agricole.
Il comprend plusieurs articles permettant de revenir sur l’histoire internationaliste de la confédération paysanne (Fanny Métrat), la manière dont le monde paysan a été confronté aux « chemises vertes », un mouvement fascisant dans les années 1930 (Gaël Blanc) ou encore la manière dont « l’extrême droite gagne du terrain dans le monde agricole » (Sophie Chapelle).
Plusieurs articles sont consacrés à différentes régions en particulier : du Midi à l’Ouest, c’est la manière dont l’extrême droite s’affiche auprès des agriculteur·ices en colère ou met en œuvre des actions ponctuelles. Sophie Chapelle rappelle ensuite à quel point les propositions du RN s’inscrivent dans une logique productiviste à rebours du projet de l’agriculture paysanne. Finalement, les derniers articles du dossier reviennent sur les contours du projet de la confédération paysanne (Stéphane Galais), et son implication aux côtés des travailleuses et des travailleurs saisonniers migrants (Sophie Chapelle).
Tandis que la Coordination rurale est mise en avant par les médias comme une interlocutrice privilégiée, nous publions ce dossier pour rendre compte de ces accointances avec l’extrême droite, que des initiatives récentes ont encore révélé ; par exemple, dans le Tarn-et-Garonne, la Coordination rurale a fait venir Eric Zemmour pour une réunion publique le 15 novembre 2024 et a bénéficié d’une large couverture médiatique, notamment de Cnews ; ou encore, la vice-présidente de la Coordination rurale (Sophie Lenarts) a participé à l’université de l’Action Française à la fin du mois d’août.
Ce ne sont que quelques exemples récents, qui révèlent une imprégnation profonde et des relais de l’extrême droite dans des fractions de plus en plus visibles du syndicalisme agricole.