Janvier 1933 : l’accession des nazis au pouvoir fut-elle une fatalité ? En retraçant l’étiologie de l’effondrement de Weimar, Johann Chapoutot invite à dépasser des poncifs trop longtemps enseignés et à scruter notre présent avec des comparaisons rigoureuses, afin d’éviter l’anachronisme tout en éclairant les fragilités démocratiques révélées par cette expérience historique.
Dans cette interview avec Daniel Schneidermann, Rima Hassan revient sur le traitement médiatique de la Freedom Flotilla, la montée de l'islamophobie et des idées d'extrême-droite dans les médias, la censure des soutiens de la Palestine sur la scène médiatique et politique, l'acharnement médiatique dont elle est victime et sur les enjeux de son mandat au Parlement européen.
Depuis sa captation par le groupe Bolloré, la vieille et prestigieuse maison d’édition Fayard a adopté la ligne et les méthodes de son nouveau propriétaire. L’arrivée controversée de l’éditrice d’Eric Zemmour, Lise Boëll, à sa tête, son management contesté, ses positions réactionnaires et les manœuvres d’influence en coulisses ont profondément bouleversé les équipes en place. Dernier choc en date, le recrutement d’un assistant éditorial condamné pour pédocriminalité. Plongée dans les méandres d’une reprise en main autoritaire et violente où luttes de pouvoir internes, les rumeurs plus ou moins fondées et le mercantilisme ambiant finissent de transformer une vieille institution littéraire en un projet idéologique de droite extrême. Enquête, témoignages et révélations.
L'idéologie dominante de l'extrême droite est devenue un survivalisme monstrueux, destructeur et suprématiste, expliquent Naomi Klein et Astra Taylor dans un article récent devenu incontournable, dont Terrestres publie la traduction en français. Elles appellent à construire un mouvement suffisamment fort pour l'arrêter.
La proposition de loi sur l’agriculture a été largement coécrite par la FNSEA. Concentré de reculs environnementaux, elle est portée par le sénateur Laurent Duplomb, lui-même ancien élu du syndicat productiviste.
La dissolution de la Jeune Garde est une attaque de plus contre le mouvement social, un cadeau de plus pour l'extrême droite.
Ces dernières semaines, un fidèle musulman a été assassiné de 57 coups de couteau dans une mosquée du Gard. Un quarantenaire tunisien a été assassiné par son voisin raciste dans le Var : ce fan de Marine Le Pen, armé jusqu’aux dents, avait menacé son voisin Hichem avant de le tuer. À Alès, un bar fréquenté par des militants de gauche a été pris d’assaut par un commando néo-nazi qui a blessé 20 personnes. À Paris, la projection d’un film par un collectif internationaliste a été attaqué par un groupe d’extrême droite qui a poignardé un syndicaliste. Dans toute la France, des bars militants et lieux de culte musulmans sont vandalisés…
Non seulement cette flambée de violences fascistes n’est pas dénoncée par le gouvernement, mais elle est encouragée dans les mots et dans les actes. Pire, ce même gouvernement travaille activement à détruire ce qu’il reste de résistance à l’extrême droite.
Chère Agnès Verdier-Molinié,
Quelle semaine !
Le 27 mai, vous êtes intervenue successivement sur Europe 1, BFM-TV et LCI, quel talent, pour nous éclairer de vos lumières à propos, entre autres, de la grève des chauffeurs de taxi (c’est mal), de la « TVA sociale » (c’est bien) et de la dette publique (c’est grave), pour le commun des mortels une telle journée médiatique serait un marathon mais pour vous c’est ce que l’on appelle un mardi. Lorsque l’on sait que, la veille, vous étiez l’invitée de la « la Grande interview » de boursorama.com et que, le lendemain, on a pu vous entendre sur Europe 1 le matin et vous voir sur CNews le soir lors de la remarquable émission de la talentueuse Christine Kelly, on en viendrait presque à se demander où vous trouvez le temps de travailler à force de courir partout, mais ce serait oublier qu’occuper l’espace médiatique pour y ressasser vos lubies ultra-libérales constitue précisément ce qui fait pour vous office de « travail ».
Vos inspirations du passé, nos heures sombres au présent.
Ce mois de mai se termine encore mal Monsieur Retailleau. Des militants d’extrême droite ont fait irruption dans la nuit du 30 mai dans un bar communiste d’Alès, où ils ont agressé une vingtaine de personnes. On ne vous a pas entendu. Le 31 mai, à Puget sur Argens, un homme a tué son voisin tunisien, Hichem Miraoui, et a blessé un homme de nationalité turque. Il filme ses actes, diffuse les vidéos et clame son racisme. C'est tout un arsenal d'armes qui a été retrouvé dans sa voiture. Bien sûr vous n'avez réagi que bien trop tard en prétendant que "le racisme doit sévèrement être puni" : celui des autres, mais pas le vôtre ? Vous avez banalisé les discours xénophobes, racistes et islamophobes. Banalisé la violence envers les personnes musulmanes et racisées. Chaque agression ou meurtre commis depuis votre arrivée au pouvoir porte les empreintes de votre politique. Chaque femme qui se fait arracher son voile, chaque musulman exécuté froidement, chaque personne racisée abattue au nom d'une pseudo "pureté nationale" par un souchien bercé par vos paroles. Vous avez adoubé les suprémacistes nommées Nemesis, vous avez soutenu un État xénophobe et génocidaire, vous avez voté des lois racistes et ségrégationnistes. Et aujourd'hui tout se passe comme prévu.
Au pays de la déclaration des Droits de l’Homme, les effluves racistes continuent de se diffuser sur tout le territoire. D’ouest en est.
La salle de karaté de La Rochefoucauld, bourgade charentaise de 3000 habitants seulement, a ainsi été recouverte d'inscriptions nazies le week-end du 23 et 24 mai. C'est un employé des services techniques de la ville qui a découvert les inscriptions.
Y figurent notamment « SS », « 88 » (pour Heil Hitler, H étant la 8ème lettre de lalphabet), une croix celtique, et «1161» pour "anti antifa ". Etait également tagué, « GUD», pour Groupe union défense, l’organisation emblématique de cogneurs néofasciste et toujours influente malgré sa diollution l’an dernier. Son principal chef de file, Marc de Cacqueray-Valménier, s’est recyclé comme gardien de l'île privée de Vincent Bolloré dans le Finistère.
En Moselle, sur le commune de l'Hôpital, un local servant de lieu de rencontre à la communauté musulmane a été saccagé et recouvert de tags nazis ce même week end des 24-25 mai. Des corans ont été renversés et souillés d'urine, des pneus, bouteilles de gaz et produits inflammables ont été retrouvés sur place. Une croix gammée a été taguée sur la façade.
A Lorient, début mars, des individus avaient été aperçus efcetuant de nuit des saluts nazis, et des tags à la gloire du Troisième Reich avaient été retrouvés près de l'Université, comme l'avait relaté Blast.
Après la diagonale du vide, voici venir la diagonale raciste.
En mars dernier, les images de la secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, posant devant des prisonniers vénézuéliens déportés vers un centre pénitentiaire du Salvador, sont devenues virales. Look glamour. Maquillage prononcé. Longue chevelure ondulée. Rolex, pantalon slim et tee-shirt moulant. L’image de ce corps parfait exposé devant des hommes non-blancs, torse nu, mis en cage, est apparue comme le symbole du modèle de féminité qui domine les politiques néoréactionnaires.
Pour ce nouvel épisode de "Minuit dans le siècle", j'ai invité l'historienne Ludivine Bantigny. Avec elle, nous abordons l'histoire longue de l'extrême droite française, en revenant sur plusieurs épisodes incontournables de sa trajectoire. Tout d'abord ses origines dans la Réaction à la Révolution française, qui se manifeste en particulier en 1815 au moment de la Restauration. Puis les transformations de cette extrême droite à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, du moment boulangiste à l'affaire Dreyfus, avec le rôle central que joue alors l'antisémitisme. On discute également des années 1930, en particulier sous l'angle de la controverse entre historien-nes sur la prétendue "allergie française au fascisme". Un nouveau saut dans le temps nous amène jusqu'aux années 1980 et à la résurrection de l'extrême droite avec les premières poussées électorales du Front national. Enfin, on discute de la conjoncture politique présente, marquée par l'alliance de plus en plus ouverte entre une droite extrémisée et le FN/RN.
Un catho-réac à l’origine de la droitisation de plusieurs médias comme CNews, un magnat du pétrole anti-LGBT+ ou un libertarien qui déteste les impôts… Ces trois milliardaires possèdent nos artistes, concerts ou festivals préférés.
« On sait très bien que la plupart des hommes d’affaires présents sur cette carto sont de droite, voire d’extrême droite », glisse Matthieu Barreira. Le chercheur est à l’origine d’une cartographie des plus grands opérateurs privés dans le secteur de la musique en France, captés par dix grandes fortunes. Réalisée à l’initiative du Syndicat des musiques actuelles (SMA), elle est publiée en exclusivité par StreetPress ce 19 mai. L’occasion de se pencher sur trois d’entre eux, engagés à la droite de la droite : le Français Vincent Bolloré et les Américains Philip Anschutz et John C. Malone.
Sur Stérin là. Pierre-Édouard Stérin est milliardaire, réactionnaire, il note tout le monde sur dix et il a un plan : investir 150 millions d’euros pour diffuser ses idées et faire «gagner mille villes» au RN aux municipales de 2026. Ce mercredi, pour la deuxième fois, il n’a pas répondu à la convocation des député·es pour s’expliquer sur son projet d’influence politique nommé Périclès.