Ce rapport récent de l’ONU, véritable bréviaire d’horreurs qui surpassent les « atrocités » alléguées du 7 octobre tant en nature qu’en ampleur, malgré les dénégations de certains, accuse Israël d’extermination méthodique à Gaza, créant délibérément des conditions de vie visant à entraîner la destruction du peuple palestinien en tant que groupe. Les responsables et médias occidentaux, qui continuent de parler de « guerre » alors qu’il s’agit d’un cas d’école de génocide, sont complices, œuvrant à invisibiliser le plus grand crime du siècle.
Depuis plus d’une décennie, plusieurs émissions de télévision et grands médias français se font l’écho d’une petite musique en provenance d’outre-Atlantique selon laquelle Julian Assange aurait « du sang sur les mains ». Toutefois, de nombreux éléments apportés ces dernières années mettent à mal ces accusations. Les autorités étasuniennes concèdent elles-mêmes n’avoir à ce jour identifié aucune victime à dédommager suite aux publications du célèbre journaliste australien.
Nouvel épisode de l’émission “Les Indiscrets” de Nils Wilcke, une plongée dans les coulisses de la politique française telle qu’on la raconte peu, c’est-à-dire sans fards ni éléments de langage.
Au sommaire :
A peine nommé, le Premier ministre Michel Barnier ne tient plus du tout sa classe… C’est le chaos au sein et en dehors du Conseil des ministres. Pourquoi ne parvient-il pas à imposer à ses ministres ses consignes de modestie, contre la culture de l’esbroufe et de la communication tous azimuts ? Comment expliquer qu’il ait déjà été obligé de procéder à trois recadrages en quelques jours ? Et si Gabriel Attal ou un autre, faisait souffler un vent d’insubordination dans le nouvel attelage gouvernemental ?
Dernières nouvelles de la Macronie entre les malheurs de Prisca Thévenot face à la montée en puissance de Maud Bregeon, la rébellion anti-RN surjouée d’Antoine Armand et de Agnès Pannier-Runacher…
Qui est vraiment Bruno Retailleau, dont la présence place Beauvau, au ministère de l’Intérieur, inspire à Nils cette expression, tirée d’un vieux film français : “Peur sur la ville”.
Et dernier sujet : que se passe-t-il donc entre Macron et son opposante de choix, Marine Le Pen ? Complicité ou jeu de dupes ?
« Coup d’État », « dictature », « illibéralisme », des qualificatifs que l’on entend, par ci par là, depuis la dissolution surprise décidée par Emmanuel Macron à la suite des élections européennes. Et d’autant plus depuis la nomination de Michel Barnier en tant que premier ministre, homme issu d’une formation minoritaire à l’Assemblée nationale.
Alors, qu’en est-il ? La constitutionnaliste Eugénie Mérieau propose un pas de côté. Bien que toute cette « séquence » soit conforme, si on suit la lettre, à la Constitution de la Ve République, encore faut-il s’intéresser à la nature même de cette dernière. Et remonter à la manière dont, dès l’annonce de sa mise en place, la Ve République s’inscrit dans une logique de Coup d’État.
Aussi, et peut-être surtout, voir un peu au-delà : comprendre comment l’État d’urgence permanent, notamment sous la présidence d’Emmanuel Macron, a subvertit l’État de droit en profondeur. Si bien que la France n’a aujourd’hui rien à envier aux pays voisins qualifiés, parfois avec un certain dédain, « d’illibéraux ».
“La situation budgétaire que je découvre est très grave” : la sortie du Premier ministre issu du coup d’Etat institutionnel de Macron est un classique des gouvernements bourgeois. Dramatiser la situation financière du pays permet de légitimer par avance des politiques de destruction des services publics. Déjà en 2007, le Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, le disait “je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite”… et ce alors que lui-même faisait partie du précédent gouvernement, sous Jacques Chirac. Tous ces gens aux commandes du pays depuis trente ans s’accusent mutuellement des déficits publics, s’en déresponsabilisent et surtout les exagèrent pour alimenter leurs politiques antisociales. Mais ce coup-ci, les faits sont là : de l’argent a été massivement dépensé durant sept ans, creusant considérablement la dette publique. Or, cet argent n’a pas servi à améliorer nos conditions de vie, par exemple via des services publics de qualité. Au contraire, ces derniers se sont considérablement dégradés. Alors où est passé l’argent ? Puisque le journalisme mainstream a la mémoire courte, retour chronologique sur les principaux vols commis par le macronisme en sept ans, pendant lesquels l’argent est passé de nos poches à celles des possédants.
Ces méthodes d’un autre temps sont hélas celles qui ont été transplantées en Algérie par l’armée française. Voilà maintenant qu’elles ont été rétablies sans texte en Nouvelle-Calédonie : la population de Saint-Louis est parquée et bouclée dans sa réserve comme avant 1946. C’est là le premier acte d’une nouvelle guerre coloniale, qui ne veut pas dire son nom mais révèle déjà son visage.
Dans Les Derniers Jours du Parti socialiste (Le Seuil), le romancier Aurélien Bellanger raconte comment le PS, alors hégémonique à gauche sous le quinquennat de François Hollande, a été phagocyté par une rhétorique ultra-républicaine… Un réseau organisé, dit-il, qui a contribué à « brunir » l’atmosphère politique …
Dans « À l’air libre », il débat avec le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, alors que resurgissent à gauche des clivages anciens sur le « social » qui s’opposerait au « sociétal », et sur le périmètre des électorats que la gauche doit convaincre.
«Le peuple a, par sa faute, perdu la confiance du gouvernement… Ne serait-il pas plus simple alors pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre?» Bertolt Brecht, La Solution,1953
Les vers ironiques de Brecht viennent d’être mis réellement en pratique par Emmanuel Macron. Son parti est passé de 2017 à 2024 de 314 à 99 député·e·s à l’Assemblée nationale. Il a été battu lors des élections européennes et des législatives de juin/juillet 2024. Lors de ces mêmes élections législatives, au second tour, un front électoral contre le Rassemblement national (RN) a été réalisé par tous les partis, sauf le petit parti de droite des Républicains (LR). Le barrage a fonctionné, déjouant tous les pronostics, le RN ne réussissant même pas à obtenir une majorité relative. La formation arrivée en tête après ce second tour a été clairement le Nouveau front populaire (NFP), suivi du «bloc du centre» et du RN.
Malgré ces résultats, on arrive, début septembre, à la formation d’un gouvernement dirigé par un vieux politicien des Républicains, Michel Barnier, qui va recycler bon nombre de responsables de la «majorité présidentielle», pour continuer la même politique et qui ne pourra survivre que par l’engagement du Rassemblement national de ne pas le faire tomber par une motion de censure.
Nous avons largement mis à jour, augmenté et aussi corrigé notre chronologie du Front National / Rassemblement national : en plus des 5 années qui manquaient à la dernière version datant de 2019, nous avons ajouté, dans la version PDF téléchargeable, des liens vers des articles ou des vidéos de l’INA à chaque texte ou image de la chronologie.
L’essayiste publie un nouvel ouvrage consacré à #MeToo dans lequel elle met gravement en cause le travail de Mediapart sur les violences sexistes et sexuelles. Au mépris des faits, et sans nous avoir…
C’est l’heure des grandes vacances. On se cherche des spectacles. S’il y a des endroits où aller pour s’amuser entre camarades de lutte, il y a aussi des endroits à boycotter fermement. En voici un à combattre, que vous soyez Belge, Suisse, Parisien, Dijonnais, Brestois, ou autre : la Chapelle-d’Angillon. En effet, au nombre des plus belles histoires de l’Oncle Adolf, il convient aujourd’hui d’ajouter les Médiévales subventionnées de la Chapelle-d’Angillon sur lesquelles se sont penché les fées bienveillantes de Pétain, de la Waffen SS, de l’OAS, de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, d’Ordre Nouveau, du PFN, et, naturellement, de l’inénarrable DRAC Centre-Val-de-Loire.
Samuel Hayat est l'un des politistes les plus fins du moment. Passionné de Démocratie (Anamosa, 2020), contempteur des gilets jaunes, Hayat est entre autres chercheur à Sciences Po Paris. Avec lui, on a décortiqué la crise de régime dans laquelle la France patauge. Des institutions à terre, une République représentative qui ne représente qu'elle-même, et comment on peut s'extirper du bazar.
Les macronistes ont organisé le barrage bourgeois en faisant une coalition avec le RN. Cela a abouti à la nomination de Michel Barnier.
Emmanuel Macron voulait une cohabitation avec le RN pour l’affaiblir en vue de 2027. C’était sans compter l’arrivée en tête du NFP qu’aucun politicien de droite, éditorialiste et sondagier n’avait anticipé. Après avoir réussi à se maintenir deuxième force politique en nombre de députés grâce au barrage anti-RN, les macronistes devaient donc organiser le barrage bourgeois, anti-gauche, en faisant une coalition avec le RN. Cela a pris près de deux mois et a abouti à la nomination de Michel Barnier ce jeudi 5 septembre. Qui est ce sinistre personnage et qu’est-ce que cette nomination nous dit de la période ?
Les élections ne servent plus à rien : c’est ce qu’on appelle une dictature
« Une dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais.” Cette phrase est de Macron lui-même. Nous y sommes. Macron est un Trump qui a réussi : malgré une défaite électorale cuisante et claire, ce dernier est parvenu à rejeter les trois messages de cette élection, c’est-à-dire le barrage anti-RN, l’arrivée en tête de la gauche et le désir d’une cohabitation. Il y est parvenu en faisant alliance avec le RN pour barrer la gauche et nommer un premier ministre qui assure la continuité de sa politique et de son contrôle.
Emmanuel Macron a enfin pris sa décision : Michel Barnier, vieux baroudeur de la droite, est nommé Premier ministre. Cette décision vient définitivement acter le déni de démocratie du président de la République qui, malgré des supposées consultations, a refusé de nommer Lucie Castets, la candidate de la formation politique arrivée en tête aux élections législatives. Une pratique du pouvoir contre la démocratie qui, dans le mouvement néolibéral dont Emmanuel Macron est un membre éminent, apparaît comme une constante. Le coup d’État d’Augusto Pinochet, au Chili en 1973, est un laboratoire du genre. Le premier réflexe de la junte militaire a été d’abroger la précédente Constitution pour, dans un second temps, en produire une nouvelle sur-mesure, à partir de rien, en 1980. Un héritage perpétré par Javier Milei, le président de l’Argentine. Contexte différent, méthode différente : devant l’impossibilité d’écrire une nouvelle constitution, il opte pour le contournement et la réforme. Une dynamique qui raisonne avec l’exercice du pouvoir des gouvernements sous Emmanuel Macron qui enchaînent les 49.3 et poussent à leurs limites les articles les plus autoritaires de la Ve République. Quitte à jouer avec les frontières de la légalité. Pour lutter contre cette « nouvelle raison du monde » anti-démocratique, notre invité, le philosophe Pierre Dardot, travaille autour de « l’imaginaire des communs ». Une proposition loin d’être seulement théorique : de nombreuses pratiques concrètes s’ancrent déjà dans cette logique, à l’image du mouvement des Soulèvements de la Terre.