Encore un budget de guerre sociale. Encore un gouvernement qui piétine les plus fragiles. Et encore cette même comédie : les syndicats supplient, les partis comptent les voix, les éditos progressistes s’indignent à demi-mot. Mais cette fois, quelque chose pourrait échapper à leur contrôle. Un appel en-dehors des organisations, avec un mot d’ordre clair : Boycott, Désobéissance, Solidarité. Et une date : le 10 septembre. Et derrière, un refus massif de jouer le jeu des institutions mortes. Alors forcément, la machine à décrédibiliser ce mouvement s’est déjà mise en route. Selon les gardiens officiels de l’ordre progressiste, cet appel serait confus et relayé par l’extrême-droite. Mais il est temps d’arrêter de se rassurer avec des fictions. Ce système ne tombera pas sous les coups des pétitions, des motions de censure, des élections ou des grèves perlées. Il tombera peut-être sous les coups d’une classe sociale qui a de moins en moins à perdre.
«Quand vous regardiez les chiffres du Chili, il semblait impossible que le système s’effondre […], mais soudain, il s’est effondré. Et il s’est effondré parce que, fondamentalement, ils n’ont pas livré la bataille culturelle.» Cette affirmation confuse de Javier Milei est curieuse, non pas tant parce qu’un président «libertarien» revendique la dictature d’Augusto Pinochet – plusieurs ultralibéraux de l’époque l’ont également appuyée –, mais parce que le pinochetisme a bel et bien mené une bataille culturelle qui a même transcendé son propre régime. Mais au-delà des précisions historiques, ce que révèle la phrase du président argentin, c’est son obsession – et celle des nouvelles droites radicales – pour la bataille culturelle; une contre-révolution à la Viktor Orbán en Hongrie, aujourd’hui admirée pour son combat anti-woke.
Dans l’article de la semaine dernière sur les affrontements sanglants dans la province syrienne de Soueïda, j’ai écrit qu’Israël « espère certainement une escalade de la violence afin d’en profiter pour renforcer l’influence de la minorité parmi les Druzes syriens qui aspire à établir un émirat druze sous protection israélienne » (« Syrie : le danger de jouer avec le feu », Al Quds Al-Arabi, 15 juillet 2025). À cet égard, il convient de rappeler une perspective caressée depuis longtemps au sein du mouvement sioniste, en particulier parmi ses « faucons », selon laquelle il est dans l’intérêt du projet sioniste de fragmenter l’Orient arabe en établissant des entités basées sur des minorités sectaires et ethniques, soumises à la protection israélienne. Cela permettrait à l’État sioniste de construire un empire régional qui lui serait inféodé en tant que plus grande puissance militaire de la région.
Lancée le 10 juillet 2025, la pétition contre la loi Duplomb est en train de battre tous les records.
Un engouement populaire extraordinaire et historique malgré les difficultés rencontrées pour signer la pétition et les acteurs qui désinforment massivement pour répéter que cette loi n’est pas dangereuse pour la santé. C’est faux.
Fausses pétitions, Français vivant à l’étranger, France Connect… nous revenons ici sur les principales difficultés rencontrées.
L'organisme de protection des consommateurs Ekō a révélé qu'en cinq mois, le groupe Meta a permis la publication de 117 campagnes de publicité pour faire don d'équipements à l'armée israélienne. Les recettes, qui s'élèvent à 2,4 millions de dollars, ont notamment financé l'achat de drones chinois utilisés pour bombarder les Gazaouis.
Après l’attaque israélienne contre la prison d’Evin, à Téhéran, en Iran, responsable de la mort de 79 personnes, dont des détenus et membres de leurs familles, Amnesty International exige une enquête pour « crime de guerre ». Près de 2 000 personnes se trouvaient dans ce centre pénitentiaire situé au nord de la capitale, dont les deux Français, Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, détenus par le régime depuis mai 2022.
Comment distinguer le vrai du faux à l’ère des réseaux sociaux ? La réponse à cette question devient de plus en plus délicate. Leurs algorithmes prennent une importance croissante dans notre vie, au point de bouleverser notre rapport à la réalité. Le chercheur Michaël Lainé a essayé de comprendre comment et pourquoi la vérité était en train de disparaître à l’ombre de ces algorithmes. Il s’est penché sur leur histoire et leur fonctionnement, a essayé de décrire comment la post-vérité s’est imposée, comment les médias ont participé à cette relativisation extrême, pour comprendre ce qui fait que l’on va souvent préférer la croyance au savoir, ou encore, comment tenter de retrouver une indépendance intellectuelle. Alors comment des croyances sont-elles devenues des équivalents de vérités scientifiques dans la tête d’une partie de la population, pourquoi l’ignorance et la haine ont-elles atteint de tels degrés d’étalement dans nos esprits ?
Chaque année, 211 milliards d’euros d’argent public sont versés aux entreprises… souvent sans aucune contrepartie. Pendant qu’on traque les "assistés", qui profite vraiment du système ? Un rapport explosif du Sénat répond.
211 milliards d’euros par an, un des plus gros budget de l’État, impossible de revenir dessus… mais quel service public est-il si gigantesque ? Ces 211 milliards d’euros par an représentent les aides aux entreprises ! C’est le résultat de la commission d’enquête sur les aides publiques aux entreprises au Sénat. Les sénateurs se sont d’abord confrontés à une grosse opacité autour des aides aux entreprises : “la lobbyiste Agnès Verdier-Molinié a avancé au doigt mouillé l’estimation de 28 milliards d’euros, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, lançait lui 150 milliards”, raconte l’Humanité.
Au final, elles englobent les aides budgétaires, fiscales, et les exonérations de cotisations patronales. Le groupe CRCE-K au Sénat revendique que les aides soient transparentes et surtout que “l’argent public ne soit pas reversé aux actionnaires”, c’est à dire que les aides servent à l’investissement et aux emplois plutôt qu’à faire fructifier une entreprise déjà rentable, qui ensuite va délocaliser ; on connaît bien le schéma ici. Le groupe CRCE-K propose que les aides soient évaluées pour savoir comment elles sont utilisées. Le problème ce ne sont pas les aides mais à qui et à quoi elles servent, analysent Thomas Porcher et Lisa Lap.
En effet, quand d’un côté l’État tente d’aller chercher quelques milliards sur les chômeurs, retraités, malades ou pauvres ; de l’autre, les grandes entreprises reçoivent de l’argent public sans contrepartie, et se permettent même d’augmenter leurs dividendes ou faire des plans de licenciement. “Ces entreprises n’ont pas besoin de l’argent public”, affirme l’économiste.
Après 1 an et demi où Javier Milei est au pouvoir en Argentine, le leader d’extrême droite ultra libéral a-t-il sauvé le pays comme il le prétendait ? Non, et ce sont les argentins qui en pâtissent. Le Président argentin, admiré par la droite et l’extrême droite française, a un bilan catastrophique.
Depuis sa captation par le groupe Bolloré, la vieille et prestigieuse maison d’édition Fayard a adopté la ligne et les méthodes de son nouveau propriétaire. L’arrivée controversée de l’éditrice d’Eric Zemmour, Lise Boëll, à sa tête, son management contesté, ses positions réactionnaires et les manœuvres d’influence en coulisses ont profondément bouleversé les équipes en place. Dernier choc en date, le recrutement d’un assistant éditorial condamné pour pédocriminalité. Plongée dans les méandres d’une reprise en main autoritaire et violente où luttes de pouvoir internes, les rumeurs plus ou moins fondées et le mercantilisme ambiant finissent de transformer une vieille institution littéraire en un projet idéologique de droite extrême. Enquête, témoignages et révélations.
Dans ce nouvel épisode de "Minuit dans le siècle", je reçois Omar Alsoumi, militant franco-palestinien et l'un des principaux animateurs de l'organisation Urgence Palestine. Centrale dans l'organisation des mobilisations en solidarité avec Gaza et la Palestine au cours des deux dernières années, Urgence Palestine est menacée de dissolution par le gouvernement actuel. Avec lui, nous abordons son parcours et la trajectoire des mouvements de solidarité avec la Palestine au cours des vingt-cinq dernières années en France, revenant sur l'importance de faire place aux récits palestiniens, de Palestiniens qui résistent et combattent, loin de l'image paternaliste de "victimes parfaites" (Mohammed El-Kurd). Nous revenons sur ce que représente le combat pour la libération de la Palestine pour des millions de personnes à l'échelle globale, en particulier dans un pays comme la France marquée à la fois par la vigueur du racisme colonial (islamophobie) et par une forte immigration postcoloniale, la portée à la fois singulière et universelle de ce combat, sa dimension matérielle, géostratégique, mais aussi spirituelle. Nous discutons enfin du lien indissociable entre fascisme et colonialisme, mais aussi des menaces auxquelles fait face Urgence Palestine dans un contexte de fascisation de l'ordre capitaliste-néolibéral, particulièrement marqué en France.
La police tue :
Entre 1977 et 2022, 861 morts suite à l’action des forces de l’ordre, dont 27 lors d'opérations anti-terroristes, et 80 du fait d'un agent en dehors de son service
Les forces de police et de gendarmerie ont pour mission d’assurer la sécurité des personnes, des biens et des institutions. À ce titre, elles disposent du pouvoir de recourir à la force et d’utiliser leurs armes à feu, dans des circonstances précises. Ce pouvoir, conféré par l’État, occasionne des morts. Qui sont-ils, pourquoi et comment sont-ils tués ? Dans quelles conditions l’action des forces de l’ordre se révèle-t-elle fatale ?
Le 29 mai 2005, 54,68 % des français votent non au traité constitutionnel européen (TCE), adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement, le 19 juin 2004, à Bruxelles. Le gouvernement Raffarin dut démissionner le 31 mai.
Le prolétariat ne choisit pas toujours (et même rarement) les formes du combat qu’il doit mener ou qui lui est imposé. Le terrain référendaire est même le moins favorable qui soit. Faut-il pour autant se retirer dans l’abstention et le refus du combat, comme c’est la tradition de Lutte ouvrière et de quelques autres petites sectes dogmatico-populistes de bien moindre importance ? Faut-il expliquer suavement : « Ah non, ce n’est pas la bonne lutte, ce n’est pas le bon moment », et renvoyer le « bon combat » à un moment qui n’arrive jamais ? Refuser le combat, c’est accepter par avance la défaite
« Toutes les formes de pouvoir disponibles doivent être rassemblées, renforcées et dirigées contre l’ancien régime. » Pour Curtis Yarvin, en six mois à la Maison-Blanche, Trump a ralenti. Il faut accélérer. L’idéologue réactionnaire envoie un message à toutes les unités postées à Washington : il est temps de convertir la révolte en révolution pour parachever la transformation monarchique des États-Unis — quitte à franchir le Rubicon.
Le Premier ministre a annoncé ses orientations budgétaires pour 2026. Pour l'association Attac, ses propositions vont « affaiblir davantage les services publics et la protection sociale, quitte à augmenter encore la pauvreté et les inégalités ». L'organisation avance des propositions alternatives. Car « un autre budget est vital ! »
Georges Abdallah, symbole de la résistance libanaise, sera libéré après avoir passé 41 ans derrière les barreaux dans des prisons françaises, à la suite de décennies d’obstruction politique américaine.
La justice française a officiellement approuvé la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant et révolutionnaire libanais emprisonné depuis plus de quarante ans en France, selon les déclarations faites jeudi par son équipe juridique.
Abdallah, figure emblématique des milieux de la résistance de gauche et fervent défenseur de la cause palestinienne, devrait être libéré le 25 juillet, a déclaré son avocat à Al Mayadeen.
Cette décision marque la fin d’une bataille juridique et politique qui durait depuis plusieurs décennies autour de son maintien en détention.
Walter Benjamin, philosophe allemand du début du 20e siècle, a développé une thèse provocante et profonde sur la nature du capitalisme dans son fragment « Le capitalisme comme religion », écrit en 1921 mais publié seulement en 1985. Benjamin y affirme que le capitalisme n’est pas simplement un système économique, mais une véritable religion, peut-être la plus radicale qui ait jamais existé.
Depuis avril 2025, Mike Huckabee, un protestant et pasteur baptiste évangélique blanc américain, est ambassadeur des États-Unis en Israël.
Fanatique religieux d’extrême-droite et ancien candidat républicain à la présidence, Huckabee a été gouverneur de l’Arkansas.
Il croit, dans le cadre de son zèle protestant, qu’« il n’existe pas de Palestinien » et que l’identité palestinienne n’est qu’« un outil politique pour tenter d’arracher des terres à Israël ».