Fouilles à nu, mains sur les parties génitales, pénétrations avec une matraque… Disclose a enquêté sur un angle mort des violences policières : les violences sexuelles commises lors de contrôles d’identité et de palpations de sécurité. Au moins 45 personnes ont été victimes de ces pratiques illégales depuis 2012. Dans la plupart des cas, la justice ne reconnaît pas le caractère sexuel de ces violences, qui visent surtout des personnes racisées.
La police tue :
Entre 1977 et 2022, 861 morts suite à l’action des forces de l’ordre, dont 27 lors d'opérations anti-terroristes, et 80 du fait d'un agent en dehors de son service
Les forces de police et de gendarmerie ont pour mission d’assurer la sécurité des personnes, des biens et des institutions. À ce titre, elles disposent du pouvoir de recourir à la force et d’utiliser leurs armes à feu, dans des circonstances précises. Ce pouvoir, conféré par l’État, occasionne des morts. Qui sont-ils, pourquoi et comment sont-ils tués ? Dans quelles conditions l’action des forces de l’ordre se révèle-t-elle fatale ?
Réprimer c'est faire des choix politiques et c’est aussi une méthode de gouvernement. De la protection de la "chose publique" à la lutte antiterroriste, en passant par la gestion carcérale de la délinquance ordinaire, on retrace ce soir les transmutations de la répression d'État avec la chercheuse Vanessa Codaccioni qui vient de publier "Comment les États répriment" aux éditions Divergences
Salaire maintenu, cagnotte à 1,6 million d’euros, soutien total de l’institution policière, interventions personnelles de Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, réintégration malgré un rapport négatif de l’IGPN et mutation au soleil du Pays basque : le meurtrier de Nahel bénéficie de toutes les faveurs, mais se présente en victime.
Fin juin 2023, après la mort de Nahel, touché par un tir policier à Nanterre, la France s’embrase. À travers les témoignages de jeunes émeutiers, blessés, spécialistes et militants, ce documentaire inédit de StreetPress décrypte cette semaine d’une rare intensité et décrypte comment cette révolte a été étouffée.
BRAV-M, un acronyme qui est quasiment entré dans le langage commun depuis la création en 2019 de cette brigade de répression de l'action violente motorisée. La BRAV-M, devenue synonyme d’emploi disproportionné de la force et de violences policières contre les manifestations hostiles à Emmanuel Macron. D’abord dans la répression des gilets jaunes qui ont précisément poussé le préfet de police Didier Lallement à créer cette unité, puis dans la répression des manifestants contre la réforme des retraites.
Le 27 juin 2023, Nahel Merzouk, 17 ans, était tué par un policier à Nanterre. Un an après, INDEX révèle une reconstitution détaillée des circonstances de l’homicide de Nahel Merzouk.
Cette enquête sera publiée en deux temps. La première partie de l’enquête, que nous publions aujourd’hui, présente une analyse approfondie des vidéos de trois témoins, croisée avec les informations contenues dans le dossier judiciaire de l’affaire, que l’équipe d’INDEX a pu consulter. Dans un modèle numérique en 3D, nous avons reconstitué les positions et les gestes des deux policiers impliqués dans l’homicide de Nahel Merzouk.
La deuxième partie de l’enquête, qui présentera une étude balistique et une analyse dynamique des positions du véhicule, sera publiée début juillet 2024.
Répression des militant·es devant le siège d'Amundi : les ONG déposent plainte à l'ONU et dénoncent une dérive autoritaire qui présage du pire avec l'extrême droite aux portes du pouvoir.
En date du 20 juin 2024, Extinction Rebellion France (XR), BLOOM, Greenpeace France, Action Justice Climat Paris (ex Alternatiba Paris), Scientifiques en Rébellion et Attac France, avec le soutien des Amis de la Terre France, GreenFaith et 350.org, ont saisi Michel Forst, le Rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseur·es de l’environnement, d’une plainte pour dénoncer la répression grave et disproportionnée subie par les militantes et militants ayant participé à la mobilisation du 24 mai devant le siège d’Amundi.
Ces faits ont également fait l’objet d’une saisine de la Défenseure des droits, et plusieurs militant·es ont déposé un signalement auprès de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN).
Dans un contexte d’instabilité politique et de percée inédite de l’extrême droite, dont l’arrivée au pouvoir menacerait d’autant plus nos libertés, les organisations dénoncent une dérive autoritaire du gouvernement. Elles rappellent que la désobéissance civile pacifique est un droit protégé au titre du droit international des droits humains et que la répression par l’État « constitue une menace majeure pour la démocratie » selon Michel Forst, qui a également déclaré récemment que « la France est le pire pays d’Europe concernant la répression policière des militants environnementaux ».
Préfectures détériorées, infrastructures brûlées : ces derniers jours, les dégâts matériels ont marqué le mouvement des agriculteurs. L’occasion de découvrir un ministre de l’Intérieur compréhensif face à la violence. Une clémence qui sonne faux lorsqu’on se souvient de la “réponse” policière et judiciaire suite aux révoltes des quartiers populaires, notamment.
Florian Menesplier, le policier qui a exécuté Nahel à Nanterre le 27 juin dernier, est un agent de la compagnie motocycliste des Hauts-de-Seine. Il avait été décoré par Didier Lallement pour la répression du mouvement des gilets jaunes, et avait fait ses classes dans plusieurs brigades d’intervention ultra-violentes, notamment la CSI 93 mise en cause dans de nombreuses affaires de violences et d’extorsion, ainsi que la Brav-M, escadron de choc de la police parisienne. Il a été remis en liberté en novembre et possède désormais une véritable fortune grâce à une cagnotte lancée par l’extrême droite.
Le 7 décembre, la cour d’appel de Lyon doit statuer sur les lacunes criantes du dossier. Mehdi D. a trouvé la mort en 2016 alors qu’il roulait en scooter. A-t-il été « parchoqué » par une voiture de police ? Malgré la destruction avérée de l’arrière du scooter, la justice ne s’est même pas posé la question.
D’habitude, les lacunes hallucinantes de la « cellule déontologie » de Lyon semblent tolérées par la justice, à cause de la moindre gravité des affaires. Sauf que cette fois-ci, il s’agit d’un homicide policier.
De responsabilité spéciale, la police, entièrement adonnée à ses pulsions violentes, ne veut plus entendre parler — « nous avons les armes, nous nous en servons, fin de la discussion ». Et ceci maintenant — c'est bien la nouveauté effrayante — jusqu'au sommet de la hiérarchie. Ministre compris.
On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.
La question d’un coup d’état d’extrême droite ne se pose plus donc en terme de possibilité mais de calendrier. La dissolution de la police n’est plus une idée déraisonnable mais une nécessité à court terme.
«Dans une carrière de policier vous allez commettre une illégalité, forcément. Aujourd’hui on doit traiter les policiers différemment, il doit y avoir une inégalité dans le traitement des policiers en faveur de ces policiers. Il doit y avoir une excuse de violence, je pèse mes mots. Ça doit passer par une Cour particulière, ou une commission, ou un organisme particulier.»
Ce ne sont pas les mots d’un fasciste dans les années 30, ni l’extrait d’un programme d’extrême droite radicale. Ce sont les mots de Jean-Michel Fauvergue, sur Cnews, le 22 juillet 2023.