Le 27 juin 2023, Nahel Merzouk, 17 ans, était tué par un policier à Nanterre. Un an après, INDEX révèle une reconstitution détaillée des circonstances de l’homicide de Nahel Merzouk.
Cette enquête sera publiée en deux temps. La première partie de l’enquête, que nous publions aujourd’hui, présente une analyse approfondie des vidéos de trois témoins, croisée avec les informations contenues dans le dossier judiciaire de l’affaire, que l’équipe d’INDEX a pu consulter. Dans un modèle numérique en 3D, nous avons reconstitué les positions et les gestes des deux policiers impliqués dans l’homicide de Nahel Merzouk.
La deuxième partie de l’enquête, qui présentera une étude balistique et une analyse dynamique des positions du véhicule, sera publiée début juillet 2024.
Répression des militant·es devant le siège d'Amundi : les ONG déposent plainte à l'ONU et dénoncent une dérive autoritaire qui présage du pire avec l'extrême droite aux portes du pouvoir.
En date du 20 juin 2024, Extinction Rebellion France (XR), BLOOM, Greenpeace France, Action Justice Climat Paris (ex Alternatiba Paris), Scientifiques en Rébellion et Attac France, avec le soutien des Amis de la Terre France, GreenFaith et 350.org, ont saisi Michel Forst, le Rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseur·es de l’environnement, d’une plainte pour dénoncer la répression grave et disproportionnée subie par les militantes et militants ayant participé à la mobilisation du 24 mai devant le siège d’Amundi.
Ces faits ont également fait l’objet d’une saisine de la Défenseure des droits, et plusieurs militant·es ont déposé un signalement auprès de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN).
Dans un contexte d’instabilité politique et de percée inédite de l’extrême droite, dont l’arrivée au pouvoir menacerait d’autant plus nos libertés, les organisations dénoncent une dérive autoritaire du gouvernement. Elles rappellent que la désobéissance civile pacifique est un droit protégé au titre du droit international des droits humains et que la répression par l’État « constitue une menace majeure pour la démocratie » selon Michel Forst, qui a également déclaré récemment que « la France est le pire pays d’Europe concernant la répression policière des militants environnementaux ».
Préfectures détériorées, infrastructures brûlées : ces derniers jours, les dégâts matériels ont marqué le mouvement des agriculteurs. L’occasion de découvrir un ministre de l’Intérieur compréhensif face à la violence. Une clémence qui sonne faux lorsqu’on se souvient de la “réponse” policière et judiciaire suite aux révoltes des quartiers populaires, notamment.
Florian Menesplier, le policier qui a exécuté Nahel à Nanterre le 27 juin dernier, est un agent de la compagnie motocycliste des Hauts-de-Seine. Il avait été décoré par Didier Lallement pour la répression du mouvement des gilets jaunes, et avait fait ses classes dans plusieurs brigades d’intervention ultra-violentes, notamment la CSI 93 mise en cause dans de nombreuses affaires de violences et d’extorsion, ainsi que la Brav-M, escadron de choc de la police parisienne. Il a été remis en liberté en novembre et possède désormais une véritable fortune grâce à une cagnotte lancée par l’extrême droite.
Le 7 décembre, la cour d’appel de Lyon doit statuer sur les lacunes criantes du dossier. Mehdi D. a trouvé la mort en 2016 alors qu’il roulait en scooter. A-t-il été « parchoqué » par une voiture de police ? Malgré la destruction avérée de l’arrière du scooter, la justice ne s’est même pas posé la question.
D’habitude, les lacunes hallucinantes de la « cellule déontologie » de Lyon semblent tolérées par la justice, à cause de la moindre gravité des affaires. Sauf que cette fois-ci, il s’agit d’un homicide policier.
De responsabilité spéciale, la police, entièrement adonnée à ses pulsions violentes, ne veut plus entendre parler — « nous avons les armes, nous nous en servons, fin de la discussion ». Et ceci maintenant — c'est bien la nouveauté effrayante — jusqu'au sommet de la hiérarchie. Ministre compris.
On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.
La question d’un coup d’état d’extrême droite ne se pose plus donc en terme de possibilité mais de calendrier. La dissolution de la police n’est plus une idée déraisonnable mais une nécessité à court terme.
«Dans une carrière de policier vous allez commettre une illégalité, forcément. Aujourd’hui on doit traiter les policiers différemment, il doit y avoir une inégalité dans le traitement des policiers en faveur de ces policiers. Il doit y avoir une excuse de violence, je pèse mes mots. Ça doit passer par une Cour particulière, ou une commission, ou un organisme particulier.»
Ce ne sont pas les mots d’un fasciste dans les années 30, ni l’extrait d’un programme d’extrême droite radicale. Ce sont les mots de Jean-Michel Fauvergue, sur Cnews, le 22 juillet 2023.
Depuis la publication du rapport Empêcher l’accès à la bassine quel qu’en soit le coût humain, la plupart des réactions officielles ont consisté à tenter d’en disqualifier les conclusions en passant par des remises en cause grossières des conditions de production de ce travail.
Notamment, les nombreuses attaques infondées concernant le statut des observatoires, n’ont servi que de prétextes aux pouvoirs publics afin d’éluder la production de véritables réponses quant aux conclusions de fond établies par ce travail minutieux.
« Pour la fête des hommes libres, ils ont massacré mes amis », écrivait le poète pied-noir et indépendantiste Jean Sénac en souvenir d’une manifestation qui, avant même le déclenchement de la guerre d’Algérie, s’acheva sur une tuerie en plein cœur de la capitale française. Soixante-dix ans plus tard, la mémoire s’en est presque effacée.
Dans la nuit des 13 et 14 juillet, le responsable de la place Beauvau prévoit le déploiement de 45 000 policiers et gendarmes. Soit, un nombre équivalent à celui des plus importants dispositifs policiers lors des manifestations nocturnes consécutives à la mort de Nahel. «Ce que nous cherchons à éviter c’est la résurgence de ces épisodes de violences, cela passe par des processus d’anticipation et une présence renforcée des policiers et de gendarmes dans les rues», estime . (...)
a enfin affirmé que toutes les manifestations de dénonciation des violences policières seront interdites par les préfectures dans les prochains jours. Un rassemblement a notamment été annoncé samedi 15 juillet, place de la République à Paris, par le Comité Adama et plusieurs organisations syndicales et politiques, dont la CGT, Solidaires, EE-LV et LFI. «Nous interdirons cette manifestation», a déclaré le ministre de l’Intérieur. Le week-end précédent, le rassemblement annuel en mémoire d’Adama Traoré, mort le 19 juillet 2016 au cours de son interpellation par la gendarmerie, avait également été interdit.
Armes de guerre, volonté délibérée de ne pas aider les blessés... Dans un rapport accablant publié le 10 juillet, la Ligue des droits de l’Homme dénonce la version des autorités sur la manifestation à Sainte-Soline contre les mégabassines.
Vendredi dernier, des observateurs de ORLIB (observatoire de Rennes) et de l'OPP (observatoire toulousain des pratiques policières) ont été agressés par des forces de l'ordre. À Paris, une entrave a été documentée dans un rapport sur la manifestation du 1ᵉʳ mai. Ces atteintes sont révélatrices d'un refus de rendre des comptes de la part de la police envers les citoyens.
Qui aurait pu croire, au moment où ce récit était couché, que la police venait à nouveau de tuer d’un tir de flashball en plein thorax, Mohammed, 27 ans, père d’un enfant et d’un autre à venir, qui filmait depuis son scooter les interventions policières. Qui aurait pu penser qu’on cacherait trois jours le meurtre, encore, pour hâter le retour au calme… A l’oubli.