Au pays de la déclaration des Droits de l’Homme, les effluves racistes continuent de se diffuser sur tout le territoire. D’ouest en est.
La salle de karaté de La Rochefoucauld, bourgade charentaise de 3000 habitants seulement, a ainsi été recouverte d'inscriptions nazies le week-end du 23 et 24 mai. C'est un employé des services techniques de la ville qui a découvert les inscriptions.
Y figurent notamment « SS », « 88 » (pour Heil Hitler, H étant la 8ème lettre de lalphabet), une croix celtique, et «1161» pour "anti antifa ". Etait également tagué, « GUD», pour Groupe union défense, l’organisation emblématique de cogneurs néofasciste et toujours influente malgré sa diollution l’an dernier. Son principal chef de file, Marc de Cacqueray-Valménier, s’est recyclé comme gardien de l'île privée de Vincent Bolloré dans le Finistère.
En Moselle, sur le commune de l'Hôpital, un local servant de lieu de rencontre à la communauté musulmane a été saccagé et recouvert de tags nazis ce même week end des 24-25 mai. Des corans ont été renversés et souillés d'urine, des pneus, bouteilles de gaz et produits inflammables ont été retrouvés sur place. Une croix gammée a été taguée sur la façade.
A Lorient, début mars, des individus avaient été aperçus efcetuant de nuit des saluts nazis, et des tags à la gloire du Troisième Reich avaient été retrouvés près de l'Université, comme l'avait relaté Blast.
Après la diagonale du vide, voici venir la diagonale raciste.
Un millier de néo-nazis venus de toute la France et de l'étranger ont pu parader dans les rues de la capitale.
Ce sont les images d’un régime en pleine fascisation. Des drapeaux noirs frappés de symboles néo-nazis, des fascistes défilant au pas et en rangs, des casques et des cris d’extrême droite. Le tout sous haute protection de la police, chargée de réprimer quiconque émet une critique contre l’extrême droite. C’est ce qu’il s’est passé samedi 10 mai à Paris.
Un millier de néo-nazis venus de toute la France et de l’étranger ont ainsi paradé dans les rues de la capitale. À l’avant du cortège : deux tambours des jeunesses hitlériennes ! Un clin d’œil de collectionneurs. Derrière, des croix celtiques, signe des suprémacistes blancs, et des runes issues de l’imagerie nazie. Ce cortège de nostalgiques d’Hitler et de Pétain a été autorisé, il a pu défiler avec des casques, des cagoules, des parapluies et des dizaines de fumigènes. On se souvient d’arrestations massives et de longues gardes à vue pour des gilets jaunes, des syndicalistes ou des étudiant-es arrêté-es avec bien moins que ce matériel.
La police a joué le rôle d’auxiliaire des néo-nazis : gendarmes mobiles, CRS, Compagnies d’Intervention, BRAV… l’État français avait mis les grands moyens pour protéger l’extrême droite. Même les passants, choqués par le défilé, ont été repoussés sans ménagement. Un rassemblement antifasciste avait été interdit par la préfecture et la police a chargé et molesté tout ce qui s’y apparentait. Dans les faits, il y avait l’extrême droite en uniforme, armée par l’État, qui marchait avec l’extrême droite en civil et ses drapeaux fascistes.
Lorsque des néonazis poignardent un militant antifasciste, le ministre de l’Intérieur réussit donc l’exploit, d’incriminer ce qu’il appelle « l’ultragauche » - et cela rappelle bien sûr un précédent : lors de son premier mandat, après l’assassinat d’une jeune militante antifasciste américaine à Charlottesville par un néonazi en 2017, Donald Trump avait de la même manière renvoyé dos-à-dos les fascistes et antifascistes, en condamnant des violences venant, je cite, « de plusieurs côtés»