«Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire». Ce sont les mots de Jean-Marie Le Pen en 1962, dans le journal Combat.
Oui, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National et père de la double finaliste des dernières élections présidentielles est un tortionnaire. Il est coupable de crimes contre l’humanité au sens du droit international. De nombreux témoignages confirment que le parrain de l’extrême droite française a bien commis des actes de torture et de barbarie ignobles, jusqu’au meurtre, sur des personnes algériennes en 1957 lors de la Guerre d’Algérie.
Qui aurait pu croire, au moment où ce récit était couché, que la police venait à nouveau de tuer d’un tir de flashball en plein thorax, Mohammed, 27 ans, père d’un enfant et d’un autre à venir, qui filmait depuis son scooter les interventions policières. Qui aurait pu penser qu’on cacherait trois jours le meurtre, encore, pour hâter le retour au calme… A l’oubli.
« En refusant de reconnaître l’existence du racisme français, solidement ancré dans la société par l’histoire coloniale, la bourgeoisie se condamne à regarder passer les trains. Comme après 2005, aucune réponse ne sera apportée à la colère des quartiers. La seule chose visible aujourd’hui est la force du déni, qui enferme le pouvoir dans une perspective répressive à l’israélienne et accentue la dérive des forces politiques vers l’extrême-droite. »