Au-delà des refus d'Emmanuel Macron, un autre coup de force, bien plus grave, se déroule là où personne ne regarde. L'actuel gouvernement démissionnaire-démissionné gouverne sur le fondement d'une note de ses propres services, qui estime le gouvernement incensurable tout en lui attribuant d'importants pouvoirs de décision. Cela pourrait redéfinir le régime.
La contre-insurrection est une méthode de répression théorisée par l’État français depuis la Guerre d’Algérie. Cette doctrine politique et militaire vise à obtenir le soutien de la population dans le cadre d’un conflit entre les autorités et leurs adversaires. La guerre contre-insurrectionnelle repose sur deux principes : frapper le plus violemment possible les opposant-es et, en parallèle, les isoler en menant des actions de propagande pour obtenir l’adhésion des habitant-es. Cette guerre dans les esprits est autant, voire plus importante que la guerre sur le terrain militaire. Il s’agit «d’opérations psychologiques», ou «psy-op». Cette doctrine a été utilisée lors des guerres coloniales et anti-communistes, puis exportée dans de nombreux régimes autoritaires. Elle est désormais appliquée partout.
À l'Assemblée nationale, lundi 10 juillet 2023, lors de la commission "Organisation des groupuscules violents en manifestation : Table ronde des entreprises de réseaux sociaux", Sarah Bouchahoua (1), la responsable des affaires publiques de Snapchat explique avoir travaillé conjointement avec le ministère de l'Intérieur et les forces de l'ordre, pour modérer les contenus et promouvoir du contenu anti-manifestation, dans les derniers jours des émeutes ; “l'ensemble des stories publiées sur la map, c'étaient des utilisateurs qui se plaignaient des émeutes”.
(1) Sarah Bouchahoua a été la collaboratrice de l'ex-députée LREM Laetitia Avia.