Le nazisme fait l'objet d'une fascination morbide mais il est en réalité largement méconnu. En particulier, on ignore bien souvent - et les idées les plus fausses circulent sur - la manière dont les nazis sont parvenus au pouvoir. Qu'on prétende qu'ils auraient gagné les élections, pris le pouvoir par la force ou par la faute de la gauche (notamment communiste), on méconnaît le fait que Hitler ne serait jamais devenu chancelier le 30 janvier 1933 sans le soutien d'une bonne partie des élites allemandes (économiques, militaires, politiques, médiatiques). C'est cette histoire que restitue l'historien Johann Chapoutot dans son dernier livre "Les irresponsables", paru aux éditions Gallimard au début de l'année 2025. Dans cet épisode, qui reprend sous forme podcast une interview vidéo réalisée pour le site Hors-Série, je l'invite notamment à revenir sur la manière dont certains individus, représentant des forces sociales et politiques identifiables et ancrées dans les classes dominantes, ont travaillé ardemment d'abord à nouer une alliance avec les nazis puis à les installer au pouvoir, avec toutes les conséquences que l'on sait. Nous abordons d'autres points de l'ouvrage et concluons sur la manière dont nous pouvons apprendre de cette histoire, à l'heure où progressent et parviennent au pouvoir des mouvements néofascistes.
Janvier 1933 : l’accession des nazis au pouvoir fut-elle une fatalité ? En retraçant l’étiologie de l’effondrement de Weimar, Johann Chapoutot invite à dépasser des poncifs trop longtemps enseignés et à scruter notre présent avec des comparaisons rigoureuses, afin d’éviter l’anachronisme tout en éclairant les fragilités démocratiques révélées par cette expérience historique.
Nouvelles lois, amendes, éléments de langage médiatiques... Dans un rapport, Amnesty International analyse la stratégie méthodique des autorités françaises pour réprimer les militants écologistes.
Constitution et démocratie : voilà un vieux couple d’inséparables. Les supposés deux faces d’une même pièce. Sans Constitution, comment imaginer la possibilité d’une démocratie ? Une opération qui apparaît de l’ordre de l’impossible. Pourtant, à y regarder de près, les liens supposément sacrés entre les deux composantes de l’union sont loin d’être évidents. Et cet état de fait s’impose dans notre actualité : les mouvements d’extrême droite qui parviennent à prendre le pouvoir dans un certain nombre d’États, notamment en Occident, le font le plus souvent aux côtés de la Constitution, et non contre elle. Une question s’impose ainsi : le ver ne serait-il pas, depuis bien longtemps maintenant, à l’intérieur même du fruit ? De la Révolution française au Chili, en passant par Macron, Milei et Trump, Blast vous propose de faire le point sur cet objet constitutionnel, qui, peu à peu transformé en fétiche, a fini par devenir un véritable piège politique. Une émission produite avec l'historienne Sophie Wahnich, la constitutionnaliste Lauréline Fontaine, et le philosophe Pierre Dardot.
Sous ses airs de gendre idéal de la bourgeoisie républicaine, Édouard Philippe incarne la version la plus dure du pouvoir. Froidement autoritaire et libéral sans scrupules, il a mutilé les Gilets Jaunes, enterré le droit du travail et confiné un pays entier à coups d’attestations absurdes et de contrôle de police. Et maintenant, il prépare 2027, avec le soutien des éditorialistes et des patrons. Si on ne veut pas replonger, il va falloir se réveiller.
Il devrait commencer à être assez clair, quand des milices défilent dans Paris au cri de « Paris est nazi », et poignardent des militants de gauche, que ce vers quoi nous nous dirigeons mérite d'être appelé « fascisme ». C'est clair, et en même temps pas encore si clair. Tant qu'un concept n'en aura pas été proposé, le fascisme restera une évocation historique intransposable.