À qui doit on signaler qu’une décision de l’Arcom nous parait inique et partisane ? Nous apprenons, grâce au Figaro ce matin, que l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) vient de confier le statut de « signaleur de confiance » au CRIF (le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France). Ce dont s’est aussitôt réjoui son président : « Ce travail de signalement fait partie de l’ADN du Crif sur l’antisémitisme, le négationnisme et par extension sur toutes les formes de haine que les internautes peuvent être amenés à rencontrer sur les réseaux sociaux ». Le règlement de l’Arcom précise que ces « signaleurs » sont des « organisations reconnues pour leur expertise dans la détection, l’identification et la notification de contenus illicites ». Jusqu’à présent, ils étaient six et tous centrés sur la protection des mineurs, la lutte contre la piraterie audiovisuelle, la cybercriminalité, la cyberviolence ou les addictions et la défense des consommateurs.
En confiant cette mission à une association religieuse et aux prises de positions controversées, en particulier alignée sur la protection du gouvernement d'extrême droite génocidaire d’Israël, l’Arcom franchit une borne et ouvre une sérieuse brèche dans ce qui lui restait d’impartialité. Pour le Crif, l’antisionisme est un antisémitisme. Ses prises de positions, surtout depuis le 7 octobre 2023, ont constamment évolué quant à la définition de l’antisémitisme et du négationnisme. En confiant à ses militants qui criminalisent plus vite qu’ils ne défendent les journalistes qui tentent d’informer sur Gaza, l’Arcom manque à la plus élémentaire des sagesses. Ceux qui vont maintenant remettre en cause la doxa qui voudrait que tout palestinien et par extension tout soutien à la cause palestinienne soit devenu un antisémite ont du souci à se faire. Question : à qui s’adresser à l’Arcom si on pense que le Crif attise la haine en ligne ?
Alors que la guerre de Gaza fait rage, sur les campus universitaires américains, des fondations israéliennes font pression pour modifier la définition de l’antisémitisme dans la législation américaine.
En novembre dernier, quelques semaines seulement après le début de la guerre à Gaza, Amichai Chikli, 42 ans, impétueux ministre du Likoud au sein du gouvernement israélien, a été invité à la Knesset, le parlement israélien, pour expliquer aux législateurs ce qui pouvait être fait face à la montée des manifestations anti-guerre des jeunes aux États-Unis, en particulier dans les universités d’élite.
« Je l’ai déjà dit et je le répète, je pense que nous devrions, surtout aux États-Unis, passer à l’offensive », a déclaré Chikli.
Depuis, Chikli a mené une campagne ciblée pour contrer les critiques à l’encontre d’Israël. Le Guardian a découvert des preuves montrant comment Israël fait renaître une structure controversée dans le cadre d’une vaste campagne de relations publiques visant les campus universitaires américains afin de redéfinir l’antisémitisme dans la législation américaine.
Le saviez-vous, « bleu, blanc, rouge, la France aux français » n’est pas un slogan du Front National. En tous cas, pas un slogan officiel, parce qu’il n’est pas rare de l’entendre dans la sphère nationaliste. Mais alors si il n’est pas l’apanage du principal parti d’extrême droite français, d’où vient-il ?
On tire le fil ensemble pour découvrir ça.
Le génocide en cours à Gaza n’est pas la conséquence des attaques du 7 octobre 2023. Il représente l’aboutissement d’une longue histoire coloniale qui caractérise Israël depuis sa création.
Le sionisme est l’idéologie réactionnaire responsable de la situation actuelle. La propagande israélienne défend cette politique en semant la confusion et va jusqu’à présenter les Israélien·nes comme victimes d’un pogrom réalisé par des nouveaux nazis que seraient les Palestinien·nes. Ce type de récit vise à mobiliser un imaginaire très douloureux pour les juif·ves pour justifier toute sorte de violences envers Gaza. En France, la hausse des actes antisémites observée depuis le 7 octobre a été utilisée pour défendre les crimes d’Israël et criminaliser le soutien à la Palestine. Cette instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme a atteint son paroxysme avec la marche du 12 novembre 2023 achevant la normalisation de l’extrême droite en France.