En 45 ans, notre rapport à l’information a explosé. La fibre, les réseaux, les puces, les écrans amènent des stimuli à nos cerveaux, sans que nous puissions tout maitriser. Dans cet édito renversant, Denis Robert, à partir d’exemples mêlant géopolitique et affaires plus locales ou anciennes, explique comment le pouvoir se joue et des guerres se gagnent ou se perdent sur les champs de batailles, mais aussi et surtout dans le cyberespace. Le but et de contrôler et d’exercer une influence sur l’information en inventant un monde parallèle.
Donald Trump sera peut-être empêché par la justice de se présenter à la présidentielle américaine cette année, mais c’est pas grave : visiblement, il est déjà candidat à celle de 2027 en France. Lundi, Laurent Wauquiez présentait à des chefs d’entreprise le programme de ses «100 jours» à l’Elysée (encore faut-il qu’il soit élu), rapporte l’Opinion. Et le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a littéralement tout pompé sur les discours de l’ancien président américain. Le quotidien raconte ainsi que la «priorité» de Wauquiez serait de «démanteler la «dictature administrative» et «l’Etat profond» pour mettre fin à «la folie des normes». Autres morceaux choisis : «Notre pays était une nation d’ingénieurs. C’est devenu une nation de juristes» ; l’administration «fait sécession» ; les assos sont «nourries à une pensée d’extrême gauche [et] financées sur fonds publics, et organisent le blocage, soit par des recours en justice, soit en faisant pression de l’intérieur» ; les «cours suprêmes» (comme le Conseil constitutionnel) qui «ont pris le pouvoir» ; une volonté de «reprise en main [de] la machine» étatique, «avant même le travail sur le fond» (sans commentaire) ; les autorités administratives indépendantes (AAI) qu’il veut supprimer car «90 % ne sont pas nécessaires». Remettre en cause l’état de droit et la légitimité de l’administration, pas banal pour cet ancien ministre et major de l’ENA en 2001. Dommage qu’il ne soit pas né aux États-Unis : il y ferait fureur, bien loin des sondages qui, chez nous et pour l’heure, lui promettent un score inférieur à celui de Valérie Pécresse en 2022.