Pour Lionel Jospin, s'opposer à François Bayrou serait «irresponsable» malgré le 49.3 et les politiques racistes du gouvernement.
Il a osé le dire, Lionel Jospin : «Bruno Retailleau est un homme respectable avec des convictions. […] Il a dit »nous allons opérer de massives reconductions à la frontière ». Je propose de voir, dans un an, combien il aura ramené chez eux de gens en situation irrégulière dans notre pays. Je juge sur les faits».
La question est sur toutes les lèvres : François Bayrou risque-t-il le même sort que Michel Barnier, à savoir la censure ? Le PS qui avait initialement refusé de voter la censure de LFI, a depuis hier mis en garde le premier ministre : soit il retire ses propos sur la submersion de l’immigration soit il ne négocie plus avec le gouvernement …
Autre sortie qui a fait parler d’elle, celle du milliardaire Bernard Arnault. Le PDG de LVMH a dénoncé la hausse des impôts sur les bénéfices des grandes entreprises prévue dans le budget, qu’il a qualifié de « taxation du “made in France” » qui « pousse à la délocalisation »… Ça nous a fait réagir bien évidemment !
La semaine dernière, pour la plus grande satisfaction de la presse et des médias mainstream qui se sont comme nous le verrons chaudement félicités de ce sauvetage en le présentant comme un gage de raison et de sagesse, le gouvernement Bayrou a survécu à la motion de censure présentée par la gauche.
Il a plus précisément été sauvé par le Parti socialiste et le Rassemblement national, qui ont conjointement refusé de voter cette censure.
En annonçant un « conclave » de 3 mois pour négocier des améliorations « sociales » de la réforme des retraites, François Bayrou a pris de court les socialistes, les obligeant à discuter de l’inacceptable.
Il y a eu comme un espoir. Vague, certes, mais tout de même. Depuis quelques jours, la macronie semblait prête à remettre sur la table le sujet de la réforme des retraites. Jusque-là, elle restait arc-boutée sur ce totem injuste et antisocial depuis son adoption en force, au printemps 2023. C’est, du moins, ce qu’ont cru les socialistes dont la crédulité n’a d’égal que le coup de Trafalgar que leur a adressé François Bayrou lors de son discours de politique générale.
Dans Les Derniers Jours du Parti socialiste (Le Seuil), le romancier Aurélien Bellanger raconte comment le PS, alors hégémonique à gauche sous le quinquennat de François Hollande, a été phagocyté par une rhétorique ultra-républicaine… Un réseau organisé, dit-il, qui a contribué à « brunir » l’atmosphère politique …
Dans « À l’air libre », il débat avec le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, alors que resurgissent à gauche des clivages anciens sur le « social » qui s’opposerait au « sociétal », et sur le périmètre des électorats que la gauche doit convaincre.