"Ils appellent ça le libertarianisme. On doit laisser libres les maîtres, les propriétaires, ceux qui amassent l'essentiel du capital. Ils doivent être libres de détruire le monde aussi vite qu'ils le veulent. Les institutions fondamentales sont suicidaires. Le capitalisme est un arrêt de mort, c'est évident."
L’un des plus grands intellectuels du XXIème siècle, Noam Chomsky, nous explique les enjeux de notre époque et comment y faire face.
Noam Chomsky est le critique de l’empire américain le plus célèbre au monde. Aucun intellectuel vivant ne peut rivaliser. Même John Mearsheimer, le théoricien des relations internationales bien connu pour ses critiques des relations étrangères des États-Unis, ne lui arrive pas à la cheville : une recherche Google Ngram révèle rapidement le nombre de fois où le nom de Chomsky apparaît dans des textes en anglais, par rapport à celui de Mearsheimer. Et Chomsky n’est pas seulement l’un des écrivains les plus cités sur le thème des relations extérieures des États-Unis. Il est également un des rares érudits à être passé du monde universitaire à la culture populaire. Son nom apparaît dans des chansons du groupe punk NOFX (« And now I can’t sleep from years of apathy / All because I read a little Noam Chomsky ») et de l’humoriste Bo Burnham (« My show is a little bit silly / And a little bit pretentious / Like Shakespeare’s willy / Or Noam Chomsky wearing a strap-on »). Le psychologue interprété par Robin Williams dans Good Will Hunting fait référence à Chomsky pour démontrer sa bonne foi intellectuelle auprès de Will lui-même. Et dans la série télévisée Community, mon personnage préféré Britta – une poseuse gauchiste ennuyeuse dont le titre de gloire est d’avoir « vécu à New York » – a un chat qui s’appelle Chomsky. S’il est un critique de l’empire américain que les Américains ordinaires connaissent, c’est sans aucun doute Chomsky. Retour sur sa critique de l’Empire étasunien.
Le fait que le conflit israélo-palestinien se poursuive sans qu’il y ait la moindre solution peut sembler assez étrange. Pour de nombreux conflits dans le monde, on a du mal à imaginer un règlement réaliste. Dans le cas présent, non seulement celui-ci est possible, mais ses contours essentiels recueillent un assentiment quasi universel : un règlement à deux États sur la base des frontières internationalement reconnues (avant juin 1967) – avec quelques « modifications minimes et réciproques », pour reprendre la terminologie officielle des États-Unis avant que Washington ne se retire de la communauté internationale au milieu des années soixante-dix.