Est-ce que vous avez l’impression de vivre en démocratie ? Peut-être pas… Et à la fois, si nous ne sommes plus en démocratie, est-ce que cela veut dire pour autant que nous avons basculé dans l’autoritarisme, la dictature ?
C’est pour sortir de cette éternelle opposition binaire entre démocratie et dictature que le politologue Clément Viktorovitch a écrit Logocratie. La logocratie symbolise pour lui cet entre deux entre la sortie de la démocratie et l’entrée dans l’autoritarisme. Elle désigne une “manière de gouverner où le mensonge tient lieu de communication officielle (...) où le pouvoir n’est plus exercé par le peuple mais ceux qui se sont emparés de la parole”. La Logocratie serait donc l’exercice du pouvoir par le mensonge, un régime dans lequel les mots ont perdu leur sens et les arrangements avec la réalité sont sans conséquence (ou presque). L’auteur le souligne avec Emmanuel Macron “en huit ans, le mensonge s’est installé au cœur du pouvoir français”. Dans son livre, Clément Viktorovitch, démontre comment en France, cette généralisation du mensonge a permis des atteintes répétées à deux piliers de la démocratie : l’Etat de droit et la souveraineté populaire. Au point que nous sommes déjà sortis de la démocratie.
Qu’est-ce que la logocratie exactement ? Comment la présidence Macron a précipité la France dans l’ère de la post-vérité ? Et comment réanimer la démocratie ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Clément Viktorovitch
Lors d'une audition au Sénat, le ministre de l'Enseignement supérieur a voulu relativiser la crise budgétaire des universités, alors que deux-tiers des facs françaises ont fini en déficit en 2025, au détriment des étudiants et personnels. Une déclaration qui annonce de nouvelles coupes budgétaires, et sert à masquer un projet d'attaque d'ampleur contre le droit à étudier.
En réponse au discours du premier ministre, Boris Vallaud a assumé un « pari ». Mais un pari sur quoi ? Et avec quelle mise en jeu ? Un pari sur l’avenir du PS en mettant en jeu l’unité populaire ? Car si le gouvernement joue au bonneteau, le PS, lui, a choisi la roulette russe.
Après le fiasco du gouvernement Lecornu, tous les regards se portent vers le président de la République, lâché par ceux qui ont gouverné avec lui tandis que plusieurs forces politiques réclament sa démission.
Tous les états-majors ont en tête la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée nationale, qui déclencherait de nouvelles élections législatives : elle pourrait être annoncée dès mercredi 8 octobre.
Vivons-nous en direct l’effondrement du macronisme ? Comment tracer une alternative politique et sociale face à l’extrême droite qui, cette fois, voit son heure venue ? À gauche et au centre-gauche, les alliés du Nouveau Front populaire, qui étalent leurs désaccords personnels, politiques et stratégiques, peuvent-ils vraiment s’unir dans les urnes comme en 2024 ?
Louis XVI, Charles X, MacMahon : tous ont cru pouvoir régner contre l’Assemblée et sans le peuple, tous ont fini balayés. Emmanuel Macron s’imagine différent. Mais en s’entêtant à gouverner sans majorité, en méprisant le parlement et la société, il répète la même erreur. Et comme ses prédécesseurs, il a déjà perdu.
Chaque année, 211 milliards d’euros d’argent public sont versés aux entreprises… souvent sans aucune contrepartie. Pendant qu’on traque les "assistés", qui profite vraiment du système ? Un rapport explosif du Sénat répond.
211 milliards d’euros par an, un des plus gros budget de l’État, impossible de revenir dessus… mais quel service public est-il si gigantesque ? Ces 211 milliards d’euros par an représentent les aides aux entreprises ! C’est le résultat de la commission d’enquête sur les aides publiques aux entreprises au Sénat. Les sénateurs se sont d’abord confrontés à une grosse opacité autour des aides aux entreprises : “la lobbyiste Agnès Verdier-Molinié a avancé au doigt mouillé l’estimation de 28 milliards d’euros, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, lançait lui 150 milliards”, raconte l’Humanité.
Au final, elles englobent les aides budgétaires, fiscales, et les exonérations de cotisations patronales. Le groupe CRCE-K au Sénat revendique que les aides soient transparentes et surtout que “l’argent public ne soit pas reversé aux actionnaires”, c’est à dire que les aides servent à l’investissement et aux emplois plutôt qu’à faire fructifier une entreprise déjà rentable, qui ensuite va délocaliser ; on connaît bien le schéma ici. Le groupe CRCE-K propose que les aides soient évaluées pour savoir comment elles sont utilisées. Le problème ce ne sont pas les aides mais à qui et à quoi elles servent, analysent Thomas Porcher et Lisa Lap.
En effet, quand d’un côté l’État tente d’aller chercher quelques milliards sur les chômeurs, retraités, malades ou pauvres ; de l’autre, les grandes entreprises reçoivent de l’argent public sans contrepartie, et se permettent même d’augmenter leurs dividendes ou faire des plans de licenciement. “Ces entreprises n’ont pas besoin de l’argent public”, affirme l’économiste.
Après 1 an et demi où Javier Milei est au pouvoir en Argentine, le leader d’extrême droite ultra libéral a-t-il sauvé le pays comme il le prétendait ? Non, et ce sont les argentins qui en pâtissent. Le Président argentin, admiré par la droite et l’extrême droite française, a un bilan catastrophique.
La diffusion du rapport parlementaire sur « l’entrisme islamiste » en France et l’influence supposée des Frères musulmans marque une étape supplémentaire dans le développement de discours et d’actes visant la communauté musulmane dans notre pays. Outre de nombreuses fragilités méthodologiques, ce rapport témoigne plus généralement d’une approche complotiste qui présente des parallèles évidents avec la rhétorique antisémite du début du XXème siècle.
La semaine dernière, pour la plus grande satisfaction de la presse et des médias mainstream qui se sont comme nous le verrons chaudement félicités de ce sauvetage en le présentant comme un gage de raison et de sagesse, le gouvernement Bayrou a survécu à la motion de censure présentée par la gauche.
Il a plus précisément été sauvé par le Parti socialiste et le Rassemblement national, qui ont conjointement refusé de voter cette censure.
En annonçant un « conclave » de 3 mois pour négocier des améliorations « sociales » de la réforme des retraites, François Bayrou a pris de court les socialistes, les obligeant à discuter de l’inacceptable.
Il y a eu comme un espoir. Vague, certes, mais tout de même. Depuis quelques jours, la macronie semblait prête à remettre sur la table le sujet de la réforme des retraites. Jusque-là, elle restait arc-boutée sur ce totem injuste et antisocial depuis son adoption en force, au printemps 2023. C’est, du moins, ce qu’ont cru les socialistes dont la crédulité n’a d’égal que le coup de Trafalgar que leur a adressé François Bayrou lors de son discours de politique générale.