Depuis plus d’une décennie, plusieurs émissions de télévision et grands médias français se font l’écho d’une petite musique en provenance d’outre-Atlantique selon laquelle Julian Assange aurait « du sang sur les mains ». Toutefois, de nombreux éléments apportés ces dernières années mettent à mal ces accusations. Les autorités étasuniennes concèdent elles-mêmes n’avoir à ce jour identifié aucune victime à dédommager suite aux publications du célèbre journaliste australien.
Avec le journaliste australien Antony Loewenstein, nous nous penchons sur la négociation de peine et la libération de Julian Assange, ainsi que sur la réaction de l’Australie, pays d’origine de Julian Assange, suite à sa libération et nous poserons la question du legs de WikiLeaks, qui, selon lui, a contribué à ouvrir la voie aux lanceurs d’alertes et aux responsables en matière de fuites à l’ère du journalisme numérique. Loewenstein, auteur du livre The Palestine Laboratory [Le laboratoire de la Palestine, NdT], évoque également la situation de la liberté de la presse dans le cadre de la guerre d’Israël contre Gaza. L’armée israélienne ne considère pas les journalistes palestiniens comme des journalistes, affirme-t-il. Au contraire, elle les considère comme des « terroristes » afin de justifier le ciblage dont ils font l’objet, une question qui, selon Loewenstein, devrait davantage interpeller les médias occidentaux.
L’incroyable nouvelle est tombée dans la nuit, confirmée par Stella Assange et WikiLeaks : Julian Assange est libre. Il a quitté la prison à haute sécurité de Belmarsh le matin du 24 juin, après y avoir passé 1 901 jours. Il a été libéré sous caution par la Haute Cour de Londres et a été conduit à l’aéroport de Stansted dans l’après-midi, où il est monté à bord d’un avion et a quitté le Royaume-Uni pour les îles Mariannes avant de regagner son Australie natale.
Pour que ses oppresseurs puissent garder un peu la face, il va devoir « plaider coupable » pour les révélations de WikiLeaks (sur les crimes de guerre et les tortures des États-Unis essentiellement) et devrait être condamné à une peine équivalente à ce qu’il a déjà passé en prison et donc être libéré dans la foulée.
Les premières images de Julian Assange à l’aéroport de Londres Stansted à 17 heures (BST) ce lundi 24 juin 2024.