Suite à l'élection de Donald Trump, Elon Musk a pris les rênes de son fameux service de « l’efficacité gouvernementale » nommé DOGE. Le milliardaire utilise ce statut pour mettre la main sur les systèmes informatiques de différentes agences, comme celui des ressources humaines des employés fédéraux américains. Le nouveau gouvernement a continué la purge des sites internet des agences gouvernementales. Des données sur le VIH sont supprimées et une agence de santé a demandé à des chercheurs de rétracter certains articles scientifiques.
Le 20 janvier 2025, lors de la cérémonie d’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le multimilliardaire Elon Musk a sidéré le monde en ponctuant son discours décousu et hébété de deux saluts fascistes pleins de franchise et de détermination. Musk n’est pas seulement un homme d’affaires et un politicien : il travaille activement à devenir une figure de la culture populaire, un personnage, voire une icône. Ce sieg heil survient après des mois de tentatives peu subtiles de séduire les gamers aussi bien que les jeunes néofascistes de l’alt-right. Quelle est la signification culturelle et historique de son geste ?
D’autres milliardaires, comme le CEO de Meta Mark Zuckerberg, sont des convertis récents du trumpisme. Sa profession de foi anti-woke et son apologie de la masculinité traditionnelle au micro du podcasteur conservateur Joe Rogan dans le sillage de la victoire électorale du candidat républicain ressemble davantage à une opération opportuniste qu’à un chemin de conversion. Musk aussi bien que Zuckerberg sont des démocrates d’hier. Mais là où ce dernier virera probablement encore sa cuti aussitôt que le vent électoral tournera, Elon est parti trop vite et trop loin pour espérer un jour faire machine arrière sans dommages. Non seulement il a fait don de fortes sommes à des organisations d’extrême-droite européennes comme l’AFD allemande ou Reform UK au Royaume-Uni, mais il apporte régulièrement son soutien à des figures plus radicales, en faisant par exemple du hooligan britannique Tommy Robinson l’un de ses protégés. Il est donc incontestable que les convictions politiques de l’auteur de ce salut ne sont pas incompatibles avec un programme fasciste, puisqu’il soutient activement, financièrement et médiatiquement, des mouvements d’extrême-droite sans concession à travers tout l’occident.