En Charente-Maritime, elle se retrouve en cellule pour avoir évoqué devant le Premier Ministre l’affaire Bétharram et son budget qui massacre les plus précaires : analyse
François Bayrou est le chef d’un gouvernement de repris de justice (rappelons que vingt-six membres du gouvernement ou proches collaborateurs d’Emmanuel Macron ont été mis en cause dans des affaires judiciaires depuis 2017), mis en place après un hold-up électoral. Cela ne l’a pas empêché de se rendre le 7 août en Charente-Maritime pour les 50 ans du Conservatoire du littoral. En allant déjeuner, le ministre a été pris à partie par une femme courageuse qui lui a lancé : « À tous les enfants qui se sont fait violer. Vous avez des comptes à rendre aux gens qui n’ont pas un sou. Vous n’avez rien à faire ici, monsieur Bayrou ».
On pourrait envisager de considérer ces propos comme injurieux, mais encore aurait-il fallu qu’ils fussent erronés. Or, cette dame n’a fait que dire la vérité. Mais la vérité, dans l’ère de la post-vérité, c’est justement ce qui dérange. Décortiquons donc ces 3 phrases qui ont si fort déplu.
Quel est le premier caractère moral de la bourgeoisie ? Elle est la classe qui s'autorise. Et qui est prête à tout pour maintenir ses autorisations. Tout lui est permis. Y compris d'imposer le silence autour de ses autorisations. Quand l'éditorialisme indistinct exige qu'il n'y ait pas d'affaire Bayrou, il signifie une solidarité de fer – une solidarité de classe.
Alors que les plaintes pour agressions sexuelles et violences perpétrées au sein de Notre-Dame de Bétharram, continuent de s’accumuler, le déni et le silence de François Bayrou, aujourd'hui Premier ministre, interrogent. L’édile de Pau a toujours nié avoir connaissance de ces agissements. Des propos infirmés par un ancien juge d’instruction, des élèves et des parents d’élèves.