Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale et des sports, enchaîne les déclarations mensongères, voire stupides et de mauvaise foi, depuis qu’elle fait partie des gouvernements d’Emmanuel Macron. Épouse d’un ex-PDG de la Société Générale et actuel PDG de Sanofi, nièce d’éditorialistes et ex-directeur de France télévision, multimillionnaire, on pourrait dire, en étant polis, qu’elle est plongée dans un grand nombre de conflits d’intérêts. On pourrait s’indigner de son attitude face à la presse, de ses mensonges répétées (elle a prétendu qu’elle avait mis son fils dans le privé car les enseignants de l’école publique étaient trop souvent absents, ce qui s’est avéré faux) et son maintien en poste malgré le scandale… Mais ce serait oublier qu’elle fait partie de la bourgeoisie : une classe dominante sûre d’elle, persuadée d’être dans son bon droit et dont les idéaux et les façons de penser sont très différents des autres. Tour d’horizon de ce qu’il se passe dans la tête d’un.e bourgeois.e.
Stanislas est un établissement scolaire d’extrême droite, de la maternelle au bac, réservé à la grande bourgeoisie parisienne. On en entend beaucoup parler ces derniers jours car la nouvelle Ministre de l’Éducation a eu le bon goût d’y scolariser ses rejetons. Mais derrière cette affaire, il y a un vrai scandale d’État sur le financement extravagant de ces écoles privées qui réalisent de gros bénéfices pendant que le public agonise par manque de moyens.
La nouvelle ministre de l'Éducation nationale, en expliquant son choix d'un établissement privé pour ses enfants a exposé sans faux-semblants le projet macroniste de casse de l'école publique. L'heure est venue de nous organiser pour y résister.
Vendredi 12 janvier, tandis que la ministre déclarait son amour à Stanislas, une directrice d’école était convoquée à Toulouse par le rectorat pour avoir hébergé des enfants qui étaient à la rue. Nous en sommes là : criminaliser un geste de solidarité à l’égard d’enfants. L’heure est grave donc et il est temps de nous organiser pour résister avec les quelques forces qui nous restent : celles des collectifs d’abord : syndicats, mouvements pédagogiques, associations de défense des droits de l’enfant, parents d’élèves, salles des maîtres et des profs etc. Celles que nous attendons aussi d’une gauche sommée de se restructurer politiquement sur la question de l’école pour faire face à ce projet de destruction massive d’une école pour tous les enfants.
Il y a tout, dans cette histoire. Le sabordage de l'école publique, bien sûr. La consanguinité des élites politiques, économiques et médiatiques (la ministre est la nièce d'Alain Duhamel (BFM) , ainsi que de Nathalie Saint-Cricq (France 2), et la cousine de Benjamin Duhamel (BFM). Le glissement de la haute bourgeoisie libérale, celle des 0,01%, de l'Alsacienne vers Stanislas -dix minutes à pied entre les deux, selon Google Maps-, comme un symbole du racornissement du recrutement des élites à un micro-quartier de la capitale. La désinvolture décomplexée. Dix fois de quoi déclencher une révolution.