« Pour la fête des hommes libres, ils ont massacré mes amis », écrivait le poète pied-noir et indépendantiste Jean Sénac en souvenir d’une manifestation qui, avant même le déclenchement de la guerre d’Algérie, s’acheva sur une tuerie en plein cœur de la capitale française. Soixante-dix ans plus tard, la mémoire s’en est presque effacée.
Dans la nuit des 13 et 14 juillet, le responsable de la place Beauvau prévoit le déploiement de 45 000 policiers et gendarmes. Soit, un nombre équivalent à celui des plus importants dispositifs policiers lors des manifestations nocturnes consécutives à la mort de Nahel. «Ce que nous cherchons à éviter c’est la résurgence de ces épisodes de violences, cela passe par des processus d’anticipation et une présence renforcée des policiers et de gendarmes dans les rues», estime . (...)
a enfin affirmé que toutes les manifestations de dénonciation des violences policières seront interdites par les préfectures dans les prochains jours. Un rassemblement a notamment été annoncé samedi 15 juillet, place de la République à Paris, par le Comité Adama et plusieurs organisations syndicales et politiques, dont la CGT, Solidaires, EE-LV et LFI. «Nous interdirons cette manifestation», a déclaré le ministre de l’Intérieur. Le week-end précédent, le rassemblement annuel en mémoire d’Adama Traoré, mort le 19 juillet 2016 au cours de son interpellation par la gendarmerie, avait également été interdit.