Le 10 septembre n’est pas une date de plus dans l’agenda social. Ce n’est pas un geste marginal de contestation. C’est l’expression directe d’une rupture : si l’appel à bloquer s’impose, c’est parce que la démocratie a été méthodiquement ruinée. Le blocage n’est pas un acte « radical », il est la seule réponse qui reste quand le système a détruit toute alternative.
Ceux qui gouvernent aujourd’hui, Macron et ses valets, ont vidé la représentation de son sens. Ils ont foulé aux pieds le suffrage universel : le 10 septembre est le nom de ce constat : il n’y a plus de règles communes, seulement l’arbitraire d’un pouvoir qui ne se reconnaît que lui-même.
La mobilisation pour le 10 septembre arrive à grands pas. De nombreuses actions de sensibilisations et d’appels à ses journées de blocages voient déjà le jour. Bayrou tente le baroud d’honneur en mettant en jeu le gouvernement par un vote sur le budget le 8 septembre, replaçant l’attention sur la politique institutionnelle. La gauche hésite à son habitude, plus personne ne l’attend vraiment, alors qu’un grand nombre de bases syndicales sont déjà en mouvement. Le 10 est sur toutes les bouches, faisons en sorte qu’il soit le début de quelque chose.
De nombreuses idées émergent, de la grève générale au blocage des rocades. Si l’on souhaite un dépassement du mouvement des Gilets Jaunes, il semble important de se donner quelques pistes pour que la lutte dure, grandisse et ne meurt pas, que ce soit dans la répression, l’épuisement où le manque de perspectives révolutionnaires. Un moment de révolte est une expérience collective qui doit être un pas de côté vis à vis de la politique institutionnelle, celle qui décide pour nous et qui nous réprime. Ce pas de côté est notre capacité à créer autre chose, d’autres quotidiens en espérant qu’ils perdurent. Pour cela, il faut renforcer des réseaux de solidarité, il faut développer notre autonomie. Pour cela, il faut imaginer le coup d’après.
François Bayrou a lancé l’alerte ! Entre menaces de censure et blocages prévus partout en France, le Premier Ministre a prévenu : nous sommes en danger, attention la dette, trop de dépenses… Le patron du MODEM met son poste en jeu : il demandera la confiance des députés le 8 septembre à l’Assemblée Nationale. S’il y a majorité de non, il part. La gauche et l’extrême droite ont déjà annoncé qu’ils voteraient en défaveur du Premier Ministre. Le (pour l’instant) chef du gouvernement s’est exprimé ce lundi 25 août lors d’une conférence de presse pour tenter de sauver son budget, très impopulaire. (On vous l’a décortiqué dans les épisodes précédents). François Bayrou met en garde sur un danger immédiat : la dette.
Thomas Porcher relativise, “nous ne sommes pas en danger”. L’économiste regrette l’attitude du Premier Ministre qui agite la peur plutôt que d’être pédagogue. Mais François Bayrou a trouvé une explication, ce n'est pas de leur faute ! C’est de la nôtre… La dette et le déficit ont explosé en raison des baisses d’impôts et cadeaux fiscaux qui ont bénéficié aux plus riches et aux grandes entreprises, pointe Thomas Porcher. Nous avions questionné le Premier Ministre sur la taxation des ultra riches, et le chef du gouvernement nous avait promis de futures annonces. Mais… rien. “Là, il n’y a plus de danger immédiat”, ironisent Thomas Porcher et Lisa Lap.
François Bayrou essaie de dire “si vous me faites tomber la situation sera catastrophique économiquement”. Le ministre de l’Économie et des Finances, Eric Lombard, a déclaré ce mardi 26 août sur Franceinter ne pas vouloir “faire la politique de la peur” mais avance “un risque existe que le FMI (fonds monétaire international) intervienne”. Jacques Attali, affirme que la chute de Bayrou “conduirait à une crise financière majeure provoquant l’intervention de la troïka (FMI, BCE et Commission européenne), imposant des mesures extrêmement radicales et antisociales pour financer nos dépenses courantes”.
Sur les plateaux, on parle même de risque de mise sous tutelle du FMI ce qui serait une catastrophe pour les fonctionnaires ou le budget des hôpitaux par exemple. Thomas Porcher estime qu’il y a peu de risques. Surtout, l’économiste se demande “si ces gens aiment la France. Est-ce qu’ils n’espèrent pas que le FMI applique ces réformes car c’est ce qu’ils veulent, et au fond, veulent aussi la fin du modèle social ?”.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !
Les Soulèvements de la terre contribueront à « tout bloquer » contre le plan Bayrou à partir du 10 septembre. De nombreux comités locaux et greniers des Soulèvements ont commencé à mettre à disposition leurs moyens matériels, réseaux et savoir-faire. Nous livrons à la discussion au sein du mouvement qui s’annonce quelques réflexions sur les luttes contre l’intoxication du monde et contre l’alliance des milliardaires réactionnaires. Réflexions qui peuvent donner des idées sur « quoi bloquer » au moment de « tout bloquer ».
Depuis plusieurs semaines, un appel à tout bloquer le 10 septembre prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Dans les couloirs du ministère de l’Intérieur, la rumeur bruisse, cette fois, cela pourrait prendre ; au point que toutes les rédactions anticipent déjà l’évènement.
Que peut-on attendre d’un appel anonyme branché sur aucune force politique constituée ou instituée dont la viralité dépend intégralement des réseaux sociaux ? Parfois rien, parfois beaucoup, l’histoire récente l’a démontré. Sans se prononcer quant à la crédibilité de cette mobilisation, le GRC (Groupe Révolutionnaire Charlatan), interroge les postures de la gauche comme des forces révolutionnaires éparses vis-à-vis de cet hypothétique évènement.