Décryptage de la Loi Asile et Immigration : un texte xénophobe
La loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » adoptée le 19 décembre porte la marque de la défiance envers l’autre. Le projet initial était déjà très dur, le résultat final est pire. La personne étrangère n’est donc pas la bienvenue en France et même si le Conseil Constitutionnel pourra en enlever quelques bouts, le saccage prémédité des droits (déjà peu nombreux) des étranger-es laissera une tâche d’indignité sur notre système politique. Il faut donc absolument en empêcher la promulgation et construire le rapport de force suffisant. C’est ce à quoi entend contribuer cette revue de détail de cette loi de la haine : en s’en prenant à la population la plus fragile, c’est à l’ensemble des travailleurs et des travailleuses et à leurs droits que ce texte, après tant d’autres, s’attaque également. Face à cet arsenal discriminatoire à l’encontre des populations étrangères devenues en quelque sorte de « seconde zone », il est donc essentiel de riposter, ensemble. Car même s’il ose s’en défendre, ce sont bien les marqueurs racistes et xénophobes de l'extrême droite que Macron a fait imprimer à sa loi validée par sa majorité avec les voix du RN. C’est l’idée d’une France fermée, rance et apeurée, loin d’un pays d’ouverture et d’accueil qu’il vient d’imposer. Macron a ainsi fait sauter les dernières digues avec Le Pen, le mouvement social doit faire sauter cette loi et son monde.
Rarement un gouvernement et ses médias n’auront autant détruit le sens des mots. Tout est systématiquement inversé. «L’État de droit» sert à justifier des éborgnements d’adolescents, la «République» est devenue un synonyme de néofascisme et «l’arc républicain» n’est qu’une alliance entre Macron et Le Pen. Les grèves sont des «prises d’otages» et les écolos des «terroristes». Ces gens ont même répété que le 49.3, procédure anti-démocratique par définition, faisait partie du «processus démocratique», et ont interdit des manifestations au nom de la «liberté».
En mai 2022, Blast diffusait une enquête signée Thierry Vincent et Antoine Etcheto sur la menace fasciste que constituent les groupuscules d'extrême droite un peu partout en France. Cette enquête mettait au jour la présence de ces factions sur le territoire. Près de deux ans après cette enquête et malgré la dissolution de certains groupes, la menace est plus que jamais d'actualité. Les récents événements qui ont marqué l'actualité ces derniers mois, comme le meurtre de Nahel ou les projets d'installation de camps de migrants en Bretagne ont permis à ces groupes d’ultradroite de se renforcer et de s'organiser de façon plus étroite.
L’armée israélienne a intensifié ses bombardements meurtriers pendant les fêtes de Noël. Pour l’État d’Israël, pas de trêve de fin d’année, les assassinats planifiés de civils, la famine et les ruines doivent continuer coûte que coûte, la paix ne fait pas partie de son idéologie colonialiste et guerrière. La fraternité et la concorde sont ennemies de l’État israélien et de son gouvernement, ils préfèrent la poursuite des massacres et de la colonisation qui préparent d’autres massacres.
Pendant ce temps, l’intox et les mensonges continuent dans les médias des dominants. En fRance c’est la déferlante de l’extrême droite et du colonialisme à la télé. À Lyon, le colonialisme israélien fait salon, et ce sont des porteurs de pancartes protestataires qui sont arrêtés.
Le vote de la version finale du projet de loi immigration, ce mardi 19 décembre à l’Assemblée nationale, a été célébré par le Rassemblement National comme une "victoire idéologique". Six ans après l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée, et son maintien au pouvoir, rendu possible par deux votes de "barrage républicain"…
Ilan Pappé est un historien israélien de gauche, né le 7 novembre 1954 à Haïfa. Il mène depuis des années un travail visant à contrer le discours révisionniste des suprémacistes israéliens.
En 1948, plus de 700.000 palestiniens sont contraints de quitter leurs villages, leurs maisons, leurs terres. L’armée israélienne commet des meurtres, des viols, détruit des villages entiers. C’est l’acte fondateur de cet État colonial et une catastrophe absolue pour les palestiniens, qu’ils nomment la «Nakba», la catastrophe.
Certaines des lois et des infrastructures qui vont permettre, à partir de 1940, les persécutions antisémites en France, ne datent pas du régime de Vichy. Une partie de cet arsenal législatif a été édifié, sous forme de décrets-lois, à partir de 1938, par le gouvernement du radical Edouard Daladier, soutenu par la Chambre du Front Populaire et où figuraient d'authentiques anti-nazis, comme Jean Zay et Georges Mandel. Je reproduis ci-dessous des extraits du chapitre "Dehors les étrangers", de mon livre "La guerre avant la guerre, quand la presse prépare au pire" (Seuil, 2022). Je laisse aux lecteurs le soin d'établir eux-mêmes les ressemblances et les différences.
Le 19 décembre 2023 restera dans l’histoire comme la journée de la honte, celle de la préférence nationale. L’inégalité des droits entre les êtres humains sur un même territoire est inscrite dans la loi.
Ainsi, toutes les demandes racistes des Républicains ont été entérinées par les Macronistes : APL, AME, prestations sociales, droit du sol, hébergement des mineurs, centres de rétention, droit d’asile, OQTF, caution pour les étudiants étrangers, regroupement familial, déchéance de nationalité… Toutes les prétendues « lignes rouges » de la Loi Darmanin ont sauté.
Ce mercredi 20 décembre, au lendemain de l’adoption par le Parlement de la loi immigration, l’exécutif a tenté de défendre son texte. En multipliant les déclarations floues, voire de mauvaise foi.
Au lendemain de l’adoption de la loi immigration par le Parlement, le gouvernement s’active autour du service après-vente du texte controversé. Pendant que le Rassemblement national jubile sa «victoire idéologique», selon les mots prononcés par Marine Le Pen, la Première ministre, Elisabeth Borne, et le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a tenté de sauver les meubles avec plus ou moins de mauvaise foi ce mercredi 20 décembre sur France Inter. Libération passe en revue ses déclarations à la lumière de ces nouvelles dispositions législatives, issues de la commission mixte paritaire (CMP).
On a voulu faire croire aux Françaises et aux Français qu’il existait un barrage républicain contre l’extrême droite qui met en péril la cohésion de notre société. Avec le vote de la loi Darmanin, nous vérifions aujourd’hui que la majorité présidentielle comme la droite courent derrière le Rassemblement national au mépris des valeurs humanistes de notre pays et du pragmatisme le plus élémentaire.
Florian Menesplier, le policier qui a exécuté Nahel à Nanterre le 27 juin dernier, est un agent de la compagnie motocycliste des Hauts-de-Seine. Il avait été décoré par Didier Lallement pour la répression du mouvement des gilets jaunes, et avait fait ses classes dans plusieurs brigades d’intervention ultra-violentes, notamment la CSI 93 mise en cause dans de nombreuses affaires de violences et d’extorsion, ainsi que la Brav-M, escadron de choc de la police parisienne. Il a été remis en liberté en novembre et possède désormais une véritable fortune grâce à une cagnotte lancée par l’extrême droite.
De responsabilité spéciale, la police, entièrement adonnée à ses pulsions violentes, ne veut plus entendre parler — « nous avons les armes, nous nous en servons, fin de la discussion ». Et ceci maintenant — c'est bien la nouveauté effrayante — jusqu'au sommet de la hiérarchie. Ministre compris.
On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.
La question d’un coup d’état d’extrême droite ne se pose plus donc en terme de possibilité mais de calendrier. La dissolution de la police n’est plus une idée déraisonnable mais une nécessité à court terme.
«Dans une carrière de policier vous allez commettre une illégalité, forcément. Aujourd’hui on doit traiter les policiers différemment, il doit y avoir une inégalité dans le traitement des policiers en faveur de ces policiers. Il doit y avoir une excuse de violence, je pèse mes mots. Ça doit passer par une Cour particulière, ou une commission, ou un organisme particulier.»
Ce ne sont pas les mots d’un fasciste dans les années 30, ni l’extrait d’un programme d’extrême droite radicale. Ce sont les mots de Jean-Michel Fauvergue, sur Cnews, le 22 juillet 2023.
A l’heure où les syndicats de police veulent « éradiquer les nuisibles », où des milices ouvertement nazies défilent dans les rues de Chambéry, Lyon, Angers, Paris aux cris de « Bleu blanc rouge, la France aux Français », où le « Grand remplacement » est devenu quasiment une religion médiatique sur certaines chaines de télé, où un milliardaire catholique intégriste place des bouffons décérébrés et des militants d’extrême droite à la tête de médias pour instiller ses mots et ses valeurs
Le cœur de la droite française a toujours battu à Versailles. Il bat aujourd'hui pour M. Emmanuel Macron, auquel le maire de la ville ressemble. Incarnation du bloc bourgeois, il godille avec élégance entre une extrême droite catholique hantée par l'islam et des classes supérieures plus soucieuses d'espaces verts, de pistes cyclables et de pièces de Molière.
Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.