« Interpellations violentes », « fouilles systématiques en sous-vêtements », « conditions d’hygiène indignes », « irrégularités dans les fiches d’interpellation »… Les 24 et 25 mars, à la suite de la manifestation record contre la réforme des retraites, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLLP) Dominique Simonnot a visité neuf commissariats parisiens. Son rapport, envoyé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et rendu public le 3 mai, est accablant. Elle y dénonce « une instrumentalisation des mesures de garde à vue à des fins répressives ».
C’est une énorme opération de chasse à l’homme, organisée par l’État français à l’autre bout du monde. L’archipel de Mayotte, situé dans l’océan indien dans un ensemble d’îles appartenant historiquement aux Comores, est la cible de la répression anti-immigration du gouvernement français. Une vaste opération d’expulsions, d’arrestations et de destructions de logements, baptisée «Wuambushu». Traduction : «reprise territoriale», «reconquête». Ce nom choisi par les autorités n’est pas anodin, c’est une opération de remigration telle qu’imaginée par l’extrême-droite la plus raciste.
Aniss, 23 ans, étudiant, livre pour Regards le témoignage de son arrestation arbitraire et de la justice politique qu'il a découverte. Ou quand (...)
L’État réprime durement les manifestants écologistes, mais ne touche pas aux mobilisations d’agriculteurs productivistes. La preuve en trois exemples.
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« Depuis, à l’appel de la FNSEA, on ne compte plus les tonnes de pneus, de palettes brûlées sur la voie publique, les installations ferroviaires sabotées, les véhicules de police et de gendarmerie détériorés, les denrées alimentaires et récoltes détruites, les bâtiments officiels aspergés de lisier ou mis à sac, les fonctionnaires molestés. »
Malgré ces atteintes aux personnels et aux bâtiments de service public, les manifestations de la FNSEA ne déclenchent pas la mobilisation de milliers de forces de police et l’utilisation de milliers de grenades.
Le dispositif de maintien de l'ordre mis en place autour de la mégabassine de Sainte-Soline, aussi intense fût-il dans le cadre de la manifestation contre cette dernière, ne s’y est pas limité. S’il est indispensable de revenir sur le déroulement de la journée, il est également utile d’analyser le dispositif mis en place en amont et en aval, afin de rendre compte de l’importance des moyens investis pour prévenir, réprimer et généralement entraver l’expression d’une contestation à l’égard de ce projet.
Pour en finir avec les grenades de la République (2/2). Aucun policier ou gendarme n’a jamais été condamné pour un usage illégal de grenade explosive. Les seules « fautes » condamnées par la justice… sont celles de Rémi Fraisse, tué par une grenade, et d’une autre victime. L’obscénité judiciaire doit cesser.
Un nouveau phénomène mondialisé : une police suréquipée face à des foules furieuses et sans défense qui brandissent leurs téléphones portables pour tout enregistrer. La guerre des images sur les médias sociaux polarise encore plus la police et les manifestants. Ce volet se concentre sur la police anti-émeute avec des exemples en France, en Allemagne, aux États-Unis…
L’arme du nouveau contrôle des foules tout autour du monde, c’est le fusil à balles en caoutchouc. Partout, les policiers se sont habitués à épauler et tirer sur des manifestants – un geste qui avait disparu. Les armes dites à létalité atténuée tuent moins… mais elles mutilent : des centaines de manifestants ont été par exemple éborgnés. Ce second volet enquête sur ces fusils omniprésents depuis dix ans. Des armes d’abord utilisées dans un contexte colonial, puis dans les ghettos avant d'être pointées vers des citoyens lambda. Les policiers tirent et quand ils blessent, ils dissimulent l’auteur du tir. Face à cela, l’arme des citoyens, c’est le téléphone portable. Le contre-pouvoir se répand massivement. Balles en caoutchouc contre vidéos…
Lors des manifestations du 25 mars contre les mégabassines à Sainte Soline (Deux Sèvres) et du 28 mars dans toute la France contre la réforme des retraites, les forces de l’ordre ont durement réprimé les manifestants, faisant des centaines de blessés, dont plus de 200 à Sainte Soline. Tout au long de la semaine, alors que Amnesty international, Human rights watch, l’ONU ou le Conseil de l’Europe alertaient sur un recours excessif à la force de la part du gouvernement français, les macronistes multipliaient mensonges et approximations.
Un nouveau phénomène mondialisé : une police suréquipée face à des foules furieuses et sans défense qui brandissent leurs téléphones portables pour tout enregistrer. La guerre des images sur les médias sociaux polarise encore plus la police et les manifestants.
Ce mercredi 5 avril, le ministre de l’Intérieur va devoir s’expliquer sur l’emploi de la force par les policiers et gendarmes lors des affrontements de Sainte-Soline et lors des manifestations contre la réforme des retraites. Mais en attendant sa prise de parole à l’Assemblée, c’est sur le terrain du terrorisme que Gérald Darmanin a été interpellé. Ayant évité le débat avec les élus, envoyant son ministre délégué, il n’a pas pu fuir devant les parlementaires lors de la session de questions dans l’Hémicycle.
« Est-ce que vous condamnez les violences ? » Vous avez sûrement entendu cette question, posée sur les plateaux de télévision à des gens de gauche pour leur demander de s’exprimer les terribles dégradations commises par des casseurs lors des manifestations. En revanche, on entend beaucoup moins les interrogations des éditorialistes sur les violences policières, et sur le changement de régime que nous sommes peut-être en train de vivre.