Dans ce nouvel épisode des Indiscrets, Nils décrypte les coulisses du quinquennat Macron avec un invité de poids : Jean-Bernard Gaillot-Renucci, ancien conseiller politique macroniste devenu repenti. Ensemble, ils passent en revue les points chauds de l’actualité politique et du bilan présidentiel. À 18 mois de la fin du mandat, Emmanuel Macron reste impopulaire avec une cote de confiance à 11 %, mais son héritage suscite débat : baisse du chômage, reconquête industrielle et attractivité économique sont contrebalancées par la réforme des retraites imposée au 49.3, désormais fragilisée.
L’émission met également en lumière le rôle politique croissant de Brigitte Macron, présente à toutes les commémorations du 13 novembre, et les tensions internes au sein de Renaissance. Jean-Bernard Gaillot-Renucci revient sur le retour médiatique de Bruno Le Maire, qui critique ouvertement la gestion des finances publiques et révèle avoir alerté Macron sur la nécessité d’une loi de finances rectificative. Ces révélations soulignent les jeux de pouvoir et les rivalités au sein du macronisme, où même Manuel Valls sort du bois pour dénoncer sa propre éjection.
Le programme aborde enfin le scandale récurrent de l’alcool et des comportements à risque dans les institutions : Philippe Mouiller interpellé ivre, Emmanuel Pellerin reconnu coupable d’usage de cocaïne, ou encore le procès à venir d’un ancien sénateur pour tentative de viol. Jean-Bernard Gaillot-Renucci souligne que ces affaires mettent en lumière l’inaction des chambres sur les addictions et la discipline parlementaire.
Entre bilan présidentiel, luttes internes et dérives des élus, cet épisode offre un regard sans filtre sur la politique française.
Nous nous réjouissons de chaque signe, si ténu soit-il, de vitalité de l’Université contre le rouleau compresseur de l’austérité, de la bureaucratie managériale et de l’insignifiance, en marche depuis plus de deux décennies, déjà. Ainsi, après Saclay l’an dernier, les collègues de Sorbonne Université tentent de reprendre pied face à une bureaucratie aussi autoritaire qu’incompétente, médiocre et dépourvue d’éthique. Les enjeux sont identiques : empêcher l’adoption de statuts conférant les pleins pouvoirs à la bureaucratie par un féodalisme qui dévitalise l’établissement. Hauts les cœurs !
« Elle ne le sait pas encore. Ou peut-être ne veut-elle pas l’admettre. Pas à pas, la France est sortie de la démocratie. À pas mesurés, tout d’abord, de mesures anti-migratoires en lois anti-terroristes et en mesures de contrôle numérique, sous prétexte de pandémie ou de grands événements sportifs. Depuis trois ou sept ans, selon la borne-étape que l’on choisit, elle en est sortie à grands pas, et maintenant en courant. »
Le sociologue franco-palestinien Sari Hanafi a été sollicité par Le Monde pour écrire une tribune sur « l’après-Gaza ». Après deux semaines de silence, il a finalement essuyé un refus. En cause : « Les termes utilisés ne conviennent pas à notre publication. Parler par exemple de "résistance armée" en référence aux actions du Hamas ne correspond pas à notre manière d’aborder les choses. Cela laisse penser que nos perspectives respectives sont trop éloignées pour être réconciliées. »
À l’heure où un colloque consacré à la Palestine est censuré au Collège de France suite à des pressions gouvernementales, Orient XXI publie ici la réponse de Sari Hanafi au Monde ainsi que la tribune refusée.
Jumelée avec Gaza depuis 2001, la ville norvégienne Tromsø manifeste chaque semaine depuis deux ans pour dénoncer le génocide. Parmi eux, des autochtones sámis qui « s’identifient à la cause palestinienne ».
Chaque samedi depuis deux ans, des keffiehs et des drapeaux palestiniens flottent dans le vent arctique de Tromsø, plus grande ville du grand nord norvégien. Des touristes, venus profiter des aurores boréales et des baleines, regardent le défilé passer avec curiosité entre les maisons en brique collées au flanc d’un fjord montagneux. C’est que la ville, jumelée avec Gaza depuis 2001, est un bastion du mouvement propalestinien dans ce pays nordique. Parmi le cortège, de nombreux activistes autochtones sámis, qui se mobilisent massivement sur tous les fronts — des luttes écologistes au soutien à la Palestine.
L’interdiction du colloque « Palestine et Europe » qui devait se tenir au Collège de France les 13 et 14 novembre suscite de nombreuses réactions. Entre stupéfaction et dénégation, le temple du savoir vacille. Comment une telle décision, portant une si grave atteinte à la liberté académique et d’enseignement a-t-elle été prise ? Le Collège de France et son administrateur ont fait l’objet de pressions orchestrées notamment par un collectif d’avocats, en coordination avec un réseau de chercheurs, le RRA (Réseau de recherche sur le racisme et l’antisémitisme), qui a largement échangé par courriels pour parvenir à ses fins. Nous avons pu consulter ces échanges, dont la lecture révèle une entreprise coordonnée de délégitimation, de délation et d’influence.
La brutalité des vidéos de violences policières à Sainte-Soline nous a sidérés, mais pas surpris. Abolir cette police viriliste, qui meurtrit militants, habitants des quartiers populaires, Gilets jaunes... est une nécessité écologique, défend notre éditorial.
Est-ce que vous avez l’impression de vivre en démocratie ? Peut-être pas… Et à la fois, si nous ne sommes plus en démocratie, est-ce que cela veut dire pour autant que nous avons basculé dans l’autoritarisme, la dictature ?
C’est pour sortir de cette éternelle opposition binaire entre démocratie et dictature que le politologue Clément Viktorovitch a écrit Logocratie. La logocratie symbolise pour lui cet entre deux entre la sortie de la démocratie et l’entrée dans l’autoritarisme. Elle désigne une “manière de gouverner où le mensonge tient lieu de communication officielle (...) où le pouvoir n’est plus exercé par le peuple mais ceux qui se sont emparés de la parole”. La Logocratie serait donc l’exercice du pouvoir par le mensonge, un régime dans lequel les mots ont perdu leur sens et les arrangements avec la réalité sont sans conséquence (ou presque). L’auteur le souligne avec Emmanuel Macron “en huit ans, le mensonge s’est installé au cœur du pouvoir français”. Dans son livre, Clément Viktorovitch, démontre comment en France, cette généralisation du mensonge a permis des atteintes répétées à deux piliers de la démocratie : l’Etat de droit et la souveraineté populaire. Au point que nous sommes déjà sortis de la démocratie.
Qu’est-ce que la logocratie exactement ? Comment la présidence Macron a précipité la France dans l’ère de la post-vérité ? Et comment réanimer la démocratie ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Clément Viktorovitch
"Les Français, on est sous le choc du vol des bijoux parce qu'on est nostalgiques de quand on avait des familles royales qui pétaient la classe. Et alors là, comme d'hab, est-ce que ça nous fascine ou est-ce que ça fascine surtout les commentateurs, ces histoires de bijoux et de têtes couronnées ?". "La France éternelle", vue par Usul et Lumi, c'est dans le nouvel épisode de Rhinocéros.
Lors d'une audition au Sénat, le ministre de l'Enseignement supérieur a voulu relativiser la crise budgétaire des universités, alors que deux-tiers des facs françaises ont fini en déficit en 2025, au détriment des étudiants et personnels. Une déclaration qui annonce de nouvelles coupes budgétaires, et sert à masquer un projet d'attaque d'ampleur contre le droit à étudier.
Émission spéciale sur LCI, ce lundi 27 octobre : l’économiste star Gabriel Zucman est l’invité de Darius Rochebin, et celui-ci organise un « match » avec l’éditorialiste maison, François Lenglet. L’occasion d’en savoir plus sur la fameuse taxe dont tout le monde parle ? Pas vraiment…
Une musique angoissante retentit, Darius Rochebin est debout, devant un écran rouge sur lequel est inscrit le titre : « Va-t-on taxer les riches ? » Au menu, un duel au sommet entre l’économiste qui a donné son nom à un célèbre impôt plancher sur le patrimoine des ultra-riches, Gabriel Zucman, et le journaliste François Lenglet. La joute s’annonce déséquilibrée ! Elle l’est : d’un côté, l’un des économistes les plus cités dans le monde, et de l’autre, un ancien professeur de littérature reconverti depuis des années en éditorialiste télévisuel « spécialisé » éco, sans qualification particulière dans la discipline.
C’est un braquage en règle : à travers de tels programmes, l’audiovisuel public gonfle les capitaux (symboliques et/ou financiers) de celles et ceux qui l’accaparent et le tuent à petit feu. Via sa société de production, Léa Salamé est encore une fois la grande gagnante dans cette affaire, déjà rémunérée « aux alentours de 25 000 euros par mois » pour la présentation du 20h (Capital, 24/07), ce qui la classe (au moins) parmi le 1 % des salariés les mieux payés en France. Un tel état de fait, et l’entre-soi qui va avec, ne cessent de nuire à la défense du service public de l’information – comment justifier ce statu quo ? –, au moment même où l’extrême droite milite telle une machine de guerre en faveur de sa privatisation, dopant ainsi le combat ancestral d’une large partie du champ politique et journalistique – Libération inclus, fut un temps ! – pour le mettre à terre. Las… à force de déprédation structurelle et d’usurpation du sens même du « service public », le détricotage méthodique de l’audiovisuel public se poursuit. Encouragée de l’extérieur par trois décennies de politiques publiques au rabais et d’incessants appels à la privatisation, cette orientation est également tolérée en interne, appliquée par les directions et consentie, bon gré mal gré, par une partie de ses professionnels, au premier rang desquels les journalistes les plus en vue. Ces pressions opérant de manière dialectique pour un résultat très efficace, il est urgent de lutter sur tous les fronts à la fois, sous peine de rejoindre les (pâles) avocats de l’information publique dont le combat se réduit tantôt à livrer gages sur gages à l’extrême droite, tantôt à faire bloc pour « défendre ceux qui l’ont confisquée ».